Le poste d’entraîneur des défenseurs du Canadien est vacant, mais ne comptez pas sur Francis Bouillon pour postuler.

Son nom a été évoqué notamment par Maxim Lapierre, de TVA Sports. Mais Bouillon ne veut rien entendre.

« Pas du tout. Je sais que des choses sont sorties. Joël [Bouchard] m’a appelé l’an passé quand Alex Burrows est monté avec Montréal. Je n’étais pas prêt à ça et présentement, je suis bien dans mes fonctions. C’est non ! »

L’homme de 46 ans demeure donc heureux dans son rôle d’entraîneur au développement, un rôle qui n’est pas appelé à changer, assure-t-il, malgré l’arrivée d’Adam Nicholas dans le rôle de « directeur du développement hockey » et de Marie-Philip Poulin comme consultante.

« Ce n’est pas parce qu’on a joué au hockey qu’on est des gars de glace, a rappelé Bouillon. J’ai joué la game, mais je jouais beaucoup instinctivement. Comme coach, je n’ai pas fait beaucoup de glace après ma carrière. Mon rôle, c’est d’être un mentor, d’aller voir les jeunes après les matchs, leur donner des conseils et faire des rapports. »

Jonathan Drouin passe beaucoup de temps dans les installations du Canadien cet été. Mardi, il a même chaussé les patins, en survêtement sportif, afin de prendre des tirs et tester son poignet droit, opéré il y a trois mois. Entre ses tirs, il secouait souvent sa main droite, pliant et dépliant ses doigts, comme pour retrouver de la flexibilité dans sa main.

Avant de se lancer dans ces exercices, Drouin a conversé avec Vincent Lecavalier, qui était au banc. Lecavalier a subi une blessure similaire pendant sa carrière de joueur.

« On se comparait, c’était exactement à la même place, a raconté Lecavalier, amusé. Je lui disais : ‟Étais-tu capable d’ouvrir une porte et ça donnait un choc électrique ?”

« Je l’ai regardé tirer. Je voyais qu’il était tout tapé, donc je pensais qu’il embarquait juste pour patiner. Mais ses tirs étaient vraiment bons. Je ne sais pas où il en est dans sa rééducation, mais il avait l’air prêt à lancer dans la Ligue nationale. »

L’entraînement du jour a de nouveau attiré des curieux, mais ceux qui espéraient assister à un match intraéquipe sont repartis déçus. Malgré ce qui avait été annoncé, il n’y a pas eu de match, mais surtout des exercices à trois contre trois en espace restreint.

Les entraînements dirigés par Adam Nicholas sont clairement différents de ce qu’on a l’habitude de voir. D’ailleurs, il est arrivé, pour certains exercices, de noter que des joueurs oubliaient que leur tour était venu. Mais avec plusieurs jeunes pas habitués à de tels camps, il est compréhensible qu’il y ait parfois de la confusion.

Ce n’est pas évident non plus pour les entraîneurs, qui sont nombreux sur la patinoire ! Lundi, ils étaient 13. Mardi, il y en avait « seulement » neuf.

« Tout le monde veut apprendre de nouvelles tactiques d’entraînement, a expliqué Lecavalier. Ce n’est pas : on met les rondelles dans les coins et on tourne autour des cônes. C’est un style différent. Beaucoup d’entraîneurs veulent apprendre pour devenir meilleurs. Je n’ai jamais fait d’entraînements comme ça, mais j’adore ça, tu travailles toujours ton cerveau. Le hockey, ce sont des décisions que tu dois prendre rapidement et en le faisant, tu deviens un meilleur joueur. C’est beau, tourner 5, 6, 10 fois autour d’un cône, mais avec les jeux qu’ils font, tu deviens meilleur. »

Parmi les entraîneurs sur place, une belle histoire se distingue. C’est celle de l’entraîneur invité Charly Washipabano, directeur du programme sportif Cree Nation Bears.

Originaire de Chisasibi, à la Baie-James, Washipabano a expliqué être à Brossard « pour amener des expériences et de la connaissance à [son] programme ». Il a reçu son invitation par l’entremise d’un ami en commun avec John Sedgwick, directeur général adjoint du Canadien.

Sa présence s’ajoute à celle d’Israel Mianscum, attaquant du Phœnix de Sherbrooke, également membre de la nation crie. Il est toutefois blessé à un ischiojambier et ne peut pas participer à tous les exercices sur glace.

Washipabano souhaite quant à lui profiter de l’invitation reçue pour grimper tranquillement dans la hiérarchie du hockey. « C’est dur pour moi de monter en raison d’où je suis basé, a-t-il convenu. Mais mon poste me permet de travailler de la maison. J’aimerais monter en grade. Si la chance se présente à moi, je la prendrai. »