Le camp de développement du Canadien se mettait en branle dimanche, mais les activités sur glace commencent ce lundi. Certains joueurs retiendront forcément l’attention plus que d’autres. En voici quelques-uns.

Logan Mailloux

Il ne sera pas sur la patinoire, puisqu’il se remet encore d’une opération à une épaule qui a mis fin à sa saison. Ce sera toutefois la première fois qu’il participera à un évènement officiel du Canadien. Au moment d’écrire ces lignes, on ignore s’il s’adressera aux médias, lui qui a gardé le silence depuis le 24 juillet 2021, au lendemain de sa sélection par le Tricolore au premier tour. Son absence des activités sur glace est un énième rappel du peu de millage qu’il a accumulé. Depuis mars 2020, il n’a joué que 31 matchs, dont 19 en troisième division suédoise, dans un calibre que l’on devine pas optimal. Une suspension de trois mois de la Ligue junior de l’Ontario (OHL) pour son crime à caractère sexuel commis en Suède et cette opération à l’épaule l’ont donc privé de précieux temps de développement.

Kaiden Guhle

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Kaiden Guhle

Premier choix du Canadien un an avant Mailloux, Guhle est attendu avec impatience par bien des amateurs. Cela dit, il ne chaussera pas les patins, lui qui est répertorié parmi les blessés du camp. On ignore la nature de sa blessure, mais il a participé à la Coupe Memorial le mois dernier et aucun ennui de santé n’avait été évoqué. Il n’avait toutefois pas parlé aux médias après l’élimination des Oil Kings d’Edmonton. Guhle et Mailloux sont les deux seuls joueurs annoncés comme blessés. Tout porte donc à croire que Justin Barron est rétabli de sa blessure à une cheville subie en avril. Barron, acquis de l’Avalanche du Colorado contre Artturi Lehkonen, avait eu le temps de jouer cinq matchs avec le Tricolore avant son infortune.

Juraj Slafkovsky

C’est passé en douce dans l’actualité, mais le repêchage 2022 avait lieu à Montréal et le Canadien détenait le tout premier choix, dont il s’est servi pour réclamer Juraj Slafkovsky. Dans les semaines qui ont mené au repêchage, l’ailier format géant a dit à plusieurs reprises qu’il se jugeait prêt pour la Ligue nationale. Il sera difficile de valider ses propos cette semaine, puisque Barron est le seul des 40 joueurs sur place à avoir déjà joué dans la grande ligue. De plus, il affrontera plusieurs défenseurs encore chétifs, qui n’ont pas encore atteint leur maturité physique comme lui. Cela dit, sa simple présence dans l’uniforme du Canadien fera tourner les têtes.

Sean Farrell

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Sean Farrell

Mine de rien, ce sera sa première visite officielle sur le sol montréalais. Le dernier camp de développement du Tricolore a eu lieu en 2019, si bien que les joueurs repêchés en 2020 (comme Farrell) n’ont pas encore vécu l’expérience. Pour les joueurs des circuits universitaires américains, c’est aussi la seule occasion de sauter sur la glace avec leur équipe professionnelle, puisqu’une simple participation au camp d’entraînement leur ferait perdre leur admissibilité à la NCAA. Farrell, un attaquant de petite taille, a connu toute une année, amassant 28 points en 24 matchs à Harvard, en plus d’avoir porté les couleurs des États-Unis aux Jeux de Pékin.

Arber Xhekaj

On parlait plus tôt des joueurs pas encore matures physiquement. Ce n’est pas le cas de Xhekaj, le joueur le plus lourd de ce camp, à 221 lb. Le robuste défenseur a aidé les Bulldogs de Hamilton à participer à la Coupe Memorial. Jamais repêché, il a décroché un contrat avec le Canadien au terme du camp d’entraînement l’automne dernier. Sa progression est intrigante depuis. Un possible cadeau dont hérite Kent Hughes de Marc Bergevin.

Pierrick Dubé

Sept joueurs sont présents à ce camp en vertu de simples invitations, sans avoir été repêchés ni détenir de contrat. Parmi eux, Dubé sera à suivre. L’attaquant de 5 pi 9 po et 171 lb a eu 21 ans en janvier, ce qui signifie que sa carrière junior est terminée. Il l’a conclue avec panache, inscrivant les buts gagnants des trois dernières séries des Cataractes de Shawinigan, dont celui en finale de la Coupe du Président, en prolongation de surcroît, pour envoyer son équipe à la Coupe Memorial. Un contrat avec le Rocket sera son objectif.

Les absents

Vingt-quatre des vingt-huit joueurs repêchés par le Canadien depuis trois ans seront présents. Les quatre absents sont Jan Mysak (2tour, 2020), Alexander Gordin (6tour, 2020), Dimitri Kostenko (3tour, 2021) et Daniil Sobolev (5tour, 2021). Mysak est en conflit d’horaire en raison d’un camp de l’équipe nationale tchèque en vue du Championnat du monde junior. Les trois autres joueurs ont en commun d’être russes. Le Mondial junior ne pose pas problème, puisque leur pays en est exclu. Le Canadien parle de « problèmes de logistique » pour expliquer leur absence.

Qu’adviendra-t-il de Pitlick et Montembeault ?

Les équipes de la LNH ont jusqu’à ce lundi pour déposer des offres qualificatives à leurs joueurs autonomes avec compensation. Le simple fait de déposer une offre permet aux équipes de garder les droits exclusifs sur ces joueurs, même s’ils n’ont pas signé une nouvelle entente. Ceux qui ne recevront pas d’offre deviendront joueurs autonomes sans compensation mercredi. Chez le Canadien, les joueurs autonomes avec compensation sont les gardiens Samuel Montembeault et Cayden Primeau, les défenseurs Corey Schueneman, Kale Clague et Josh Brook, de même que les attaquants Rem Pitlick, Kirby Dach, Michael Pezzetta, Joël Teasdale et Nate Schnarr. Montembeault sera à suivre en raison de l’incertitude devant le filet du Canadien, incertitude causée par le genou de Carey Price. Le cas de Pitlick sera également intéressant, car l’attaquant a droit au processus d’arbitrage salarial, et ses statistiques offensives (37 points en 66 matchs) pourraient l’aider devant l’arbitre.

Guillaume Lefrançois, La Presse