(San José) Les Sharks de San José ont contribué à briser un autre plafond de verre dans la Ligue nationale de hockey, mardi. Ils ont nommé Mike Grier au poste de directeur général de l’équipe.

L’ancien ailier de la LNH devient ainsi le premier noir à occuper ce poste dans l’histoire du circuit Bettman.

« J’en suis très fier, a dit Grier. Depuis le temps où j’étais joueur, j’ai vu la ligue se diversifier, il plus de joueurs noirs, plus de femmes et de membres des minorités dans les bureaux. Je suis heureux de le voir. Pour moi, mon travail est d’être aussi bon que possible pour les Sharks, et d’espérer que ça pourra ouvrir la porte à d’autres dirigeants issus de la diversité pour mener une équipe dans le futur. »

Grier s’est montré très émotif quand il a remercié ses anciens coéquipiers, notamment Chris Drury, son ancien patron chez les Rangers de New York, qui a fortement appuyé sa candidature. Le nouveau DG a aussi souligné l’appui de son père (« il m’a montré comment traiter les gens »), et de sa famille « à travers les hauts et les bas de ma carrière. »

Grier a aussi parlé de San Jose, ville à quelques kilomètres de San Francisco, comme d’un endroit où « sa famille et lui voulaient s’établir » de nouveau. Il y a passé trois saisons comme joueur, entre 2006 et 2009.

Le président des Sharks Jonathan Becher a pour sa part mentionné que cette nomination était la conclusion d’un processus de près de 200 heures d’entrevues. « Il y a une qualité qui peut séparer un candidat des autres : la force de caractère pour mener à travers les moments difficiles. Mike a cette force de caractère. Il est un meneur. Mike s’est séparé du lot en raison de la culture qu’il veut instaurer, sur la glace et hors de la glace. Il est la personnification de notre principe, “dis ce que tu penses, et fais ce que tu dis”. »

Grier succède à Doug Wilson, qui a quitté ses fonctions pour des raisons de santé en avril dernier. Le DG y était depuis les 19 dernières saisons. Son adjoint Joe Will avait pris le relais depuis.

Mike Grier, né à Detroit, a joué pour les Oilers, les Capitals, les Sabres et les Sharks pendant sa carrière de 15 ans dans la LNH. Il a accumulé 162 buts et 383 points en 1060 matchs.

Le choix des Blues au repêchage de 1993 (219e au total) a récemment œuvré à titre d’adjoint aux entraîneurs-chefs des Devils John Hynes et Alain Nasreddine de 2018 à 2020, au New Jersey. Il a ensuite été nommé conseiller aux opérations hockey par les Rangers de New York en mai 2021. Il a aussi été dépisteur pour les Blackhawks entre 2014 et 2018.

Cette embauche qui brise les barrières survient moins d’une semaine après l’annonce par le directeur général par intérim Joe Will que l’entraîneur-chef Bob Boughner et trois de ses assistants ne reviendraient pas la saison prochaine. Will a expliqué qu’il avait pris cette décision deux mois après la fin de la saison pour donner les coudées franches au nouveau directeur général.

La tâche de Grier s’annonce difficile à San Jose, celle de reconstruire une équipe qui a raté les séries éliminatoires lors de trois saisons consécutives pour la première fois de l’histoire de la concession.

Grier devra se mettre au travail rapidement, embaucher un nouvel entraîneur et s’occuper du repêchage jeudi et vendredi et du marché des joueurs autonomes la semaine prochaine. Les Sharks ont le 11e choix au premier tour.

Grier vient d’une famille de dirigeants sportifs qui ont connu du succès. Son frère, Chris, est le directeur général des Dolphins de Miami de la NFL, et son père, Bobby, a longtemps été entraîneur et membre du bureau de direction des Patriots de la Nouvelle-Angleterre et des Texans de Houston.

Grier dit s’être préparé pour ce rôle depuis qu’il a 10 ans, en raison des discussions qu’il a eues avec son frère et son père. « Je voulais parler de football ; ils voulaient parler de hockey. Je me fie énormément sur eux. Ils ont une perspective différente en raison des sports, mais je fais confiance en leurs points de vue. »

« En grandissant, nous parlions des défis que représentent la mise sur pied d’une formation et d’autres choses du genre aux repas », s’est-il souvenu.