(Denver) La bonne nouvelle pour le Lightning, c’est qu’il n’aura plus les bruyants partisans de l’Avalanche dans les pattes. All the Small Things, « Perry sucks », « We want the Cup », c’est du passé.

Ne lui reste plus qu’à trouver des solutions pour ce qui se passe sur la patinoire…

Menés par Cale Makar et Valeri Nichushkin, les hommes de Jared Bednar ont infligé une raclée de 7-0 au Lightning, samedi, au Ball Arena.

Selon TSN, un seul match dans l’histoire de la finale de la Coupe Stanley s’est gagné par un plus grand écart. C’était le triomphe de 8-0 des Penguins contre les North Stars, en 1991. Le problème, c’est que ces North Stars là n’avaient remporté que 27 de leurs 80 matchs en saison. Ils sont peut-être la meilleure incarnation d’une équipe Cendrillon dans l’histoire de la LNH.

Or, que disait-on à l’amorce de cette finale ? Qu’il n’y avait pas d’équipe Cendrillon, que c’était une finale entre les deux meilleures équipes.

Après le match, Steven Stamkos, toujours en contrôle de ses émotions, cachait mal son agacement.

« La ligne est mince entre avoir du respect pour l’adversaire et trop le respecter, a pesté le capitaine du Lightning. On comprend que c’est une équipe incroyable qui a du talent à toutes les positions. Mais nous aussi, on en a ! On va montrer ce qu’on a dans le ventre à la maison. »

Photo David Zalubowski, Associated Press

L’arbitre sépare Steven Stamkos (91) des joueurs de l’Avalanche.

L’ampleur de cette défaite n’est pas sans rappeler 2019, quand Tampa s’était effondré en quatre matchs au premier tour, après une saison de 128 points.

« C’est l’équipe qui trouve sa cohésion au moment le plus difficile de l’année qui se rend ici, a rappelé Stamkos. Ce n’est pas par chance. Tu mérites ta place ici. Ils l’ont fait. »

« Ils jouent à un niveau élite, en ce moment. Pas nous. Rendons-leur ce qui leur revient », a poursuivi Jon Cooper, entraîneur-chef du Lightning.

Copié, collé

Collectivement, il n’y a pas grand-chose de similaire entre les matchs 1 et 2 de cette finale. Mais individuellement, deux joueurs des vainqueurs ont livré des performances identiques à celles du premier match.

Photo Isaiah J. Downing, USA TODAY Sports

Valeri Nichushkin (13)

Commençons par Nichushkin. L’ancien choix de 1er tour des Stars continue à torturer les défenseurs du Lightning. C’est lui qui a donné le ton avec une présence d’une rare intensité en échec avant, dès la première minute, présence qui a mené à une pénalité de Ryan McDonagh. Et qui a marqué pendant l’avantage numérique subséquent ? Nichushkin lui-même.

Le Russe a maintenu sa combativité en échec avant toute la soirée, tout en obtenant des résultats offensifs ; après deux périodes, il aurait très bien pu avoir quatre buts ! Il a terminé sa soirée avec deux filets. En voilà un qui saisit pleinement sa chance au côté de Nathan MacKinnon.

Nichushkin a permis à la foule de garder son entrain. Cette énergie était souvent dirigée contre Corey Perry, hué dès la fin de la période d’échauffement. Ça a été suivi par des « Perry sucks » bien sentis en troisième période. Il faut dire que l’ailier toujours dérangeant ne s’est pas gêné pour tenter de déconcentrer Darcy Kuemper.

Le problème, c’est que les Floridiens n’ont jamais vraiment dérangé le gardien de l’Avalanche avec des tirs. Ils n’en ont dirigé que 16 sur lui, et les Simpsons auraient assez de leurs quatre doigts pour compter les occasions dangereuses sur une main.

L’autre qui a repris les choses là où il les avait laissées, c’est Darren Helm. Auteur de 10 mises en échec, mercredi, il a atteint la douzaine samedi. Cette fois, il s’est également invité sur la feuille de pointage avec un but en fin de deuxième période.

Photo John Locher, Associated Press

Darren Helm (43)

Dans une discussion à bâtons rompus, il y a quelques jours, le confrère analyste à TVA Sports Alexandre Picard expliquait que Helm était un des joueurs les plus rapides du circuit dans son jeune temps, une qualité parfois moins remarquée quand il s’agit de joueurs de soutien.

Helm sera toujours un héros obscur, mais le voilà à deux victoires d’une deuxième Coupe Stanley. On devine que bien des vedettes échangeraient un trophée individuel contre une de ses bagues.

Josh Manson et Andre Burakovsky ont inscrit les deux autres filets. Malgré le pointage, Cooper a assuré ne jamais avoir songé à changer de gardien. Il faut dire que trois tirs sur quatre de l’Avalanche semblaient dangereux.

« Ce sont les séries, et Vasi nous donne les meilleures chances de gagner. Il est le meilleur gardien au monde, a rappelé Cooper. On gagne et on perd en équipe. Même si j’avais voulu le sortir, je ne pense pas qu’il m’aurait écouté. Ça montre quel genre de compétiteur il est. »

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  • 37-3
    C’est la 41fois dans l’histoire de la LNH que l’équipe à domicile gagne les deux premiers matchs de la finale de la Coupe Stanley. Seulement trois fois, l’équipe en déficit est parvenue à gagner la Coupe Stanley.