Pour la première fois depuis une décennie, un poste de gardien numéro un pourrait s’ouvrir à Montréal. Au même moment, et pour la première fois de sa carrière, Marc-André Fleury deviendra joueur autonome. Le scénario trotte-t-il dans la tête du Québécois ?

Le Canadien « pourrait être une option », a convenu Fleury vendredi matin à Sorel-Tracy.

Avant d’enchaîner rapidement : « Mais ce ne l’est pas encore. Carey a fini la saison. Je lui souhaite d’être correct pour revenir la saison prochaine. »

Le gratin des golfeurs de la région des Deux-Rives était réuni vendredi au Club de golf Sorel-Tracy Les Dunes pour la Classique Beauchemin-Fleury-Beauvillier, organisée par la Fondation du Cégep de Sorel-Tracy. Anthony Beauvillier, des Islanders, et François Beauchemin, de l’organisation des Ducks, étaient aussi présents parmi la faune en polo et bermuda.

Le contrat de trois ans qu’a signé Marc-André Fleury avec les Golden Knights en 2019 vient à échéance cet été. Il est depuis passé par Chicago, puis par le Minnesota.

Le geôlier de 37 ans a déjà mentionné vouloir jouer « au moins une autre saison ». Le choix de sa prochaine destination reposera sur quelques critères bien précis. À commencer par le confort de sa famille.

« C’était difficile en partant de Vegas, raconte-t-il en parlant de ses trois enfants. Ils s’étaient fait des amis à l’école primaire. Ensuite, on déménage à Chicago. La même chose. À la fin de l’année, ils pleurent encore, ils perdent leurs amis, perdent leur école. Si on pouvait avoir un peu de stabilité, ce serait bien. »

Je veux prendre mon temps [pour prendre une décision]. Mais en même temps, il ne faut pas que ce soit trop long parce qu’une fois que je signe dans une autre ville, je dois trouver une maison, une école. Il faut trouver la place parfaite pour nous.

Marc-André Fleury

Marc-André Fleury le dit lui-même : « Il ne [lui] en reste pas long à jouer. » Quelle charge de travail souhaite-t-il porter d’ici la fin ?

« J’adore jouer. C’est sûr qu’être sur le banc, ce n’est pas tout le temps le fun. Mais je ne sens pas que j’ai besoin de jouer 60, 65 matchs comme je le faisais avant. Partager le filet avec un autre gardien, pour moi, ça a été correct. C’est bien pour le corps aussi, de rester en santé. Ça aide à passer à travers le calendrier. »

Si Carey Price accrochait ses jambières avant la saison prochaine, il faudrait trouver une façon d’épauler Jake Allen. Si, évidemment, Samuel Montembeault ne signe pas un nouveau contrat et que Cayden Primeau n’est pas prêt à faire le grand saut, malgré des séries sublimes dans la Ligue américaine.

Il est aussi établi que Fleury ne dirait pas non à un partage des tâches devant le filet, un peu comme il l’a fait avec Robin Lehner à Vegas. Dans ce contexte, sa candidature devient intéressante.

Mais il y a un autre critère qui fera pencher la balance : l’envie de gagner. Maintenant.

« Une place où je pourrais gagner des matchs, c’est toujours plus le fun, lâche-t-il en souriant. J’ai adoré mon temps à Chicago. […] Mais c’est parfois difficile de perdre autant, de perdre aussi souvent. C’est tough sur le moral. »

On s’entend que le contexte dans lequel évoluera le Canadien dans les prochaines années ne serait pas tout à fait propice au bonheur de Marc-André Fleury. De toute façon, il n’a pas parlé à Kent Hughes non plus, puisqu’il n’aurait pas le droit de le faire à titre de membre du Wild.

« Pas encore », ajoute-t-il, avec son sourire indélébile.

PHOTO FRANK FRANKLIN II, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Anthony Beauvillier

« Nous n’avons pas livré la marchandise », dit Beauvillier

Anthony Beauvillier ne cherche pas d’excuses pour la saison difficile des Islanders. Après des participations aux séries lors des trois saisons précédentes, les insulaires ont terminé le calendrier à 16 points de la dernière place donnant accès aux éliminatoires. Un échec qui a mené au congédiement de l’entraîneur-chef Barry Trotz et de la plupart de ses adjoints.

Veut, veut pas, c’est nous autres qui n’avons pas livré la marchandise. Avec le nouvel aréna, on a eu beaucoup de hauts et de bas. Ça a été une saison très bizarre, je dirais. On n’a pas été capables de rester concentrés toute la saison

Anthony Beauvillier

Le Sorelois maintient que le congédiement d’entraîneurs « n’est jamais quelque chose que tu veux voir », même si « ça fait partie de la business ».

Beauvillier se dit « content » de pouvoir repartir sur de nouvelles bases la saison prochaine avec l’ancien adjoint de Trotz, Lane Lambert, à titre d’entraîneur-chef.

« C’est le fun pour nous de ne pas nécessairement avoir que des visages inconnus. […] On veut ramener notre équipe là où elle était il y a un ou deux ans. »

Une sélection au premier rang « ne garantit rien »

Avec le Canadien qui détient le premier rang au repêchage, l’occasion était belle vendredi d’interroger un ancien premier choix au total en la personne de Marc-André Fleury. Il note à quel point sa sélection, en 2003, avait été « incroyable ». « On dirait que tout s’est passé tellement vite, raconte le gardien. Puis c’était fini. » Il conseille au joueur sélectionné « d’essayer de prendre du recul, de s’asseoir un peu et de réaliser ce qui s’est passé ». « Il reste beaucoup de travail à faire après, souligne Fleury. C’est un bel honneur, mais ça ne garantit rien. »