(Denver) Alors, qui s’est ennuyé pendant le premier match de la finale de la Coupe Stanley ? Un an après une affiche Canadien-Lightning pendant laquelle Montréal a eu de la difficulté à réellement menacer les Floridiens, le premier match laisse croire que nous aurons droit à une série enlevante.

Une des raisons : c’est le jour et la nuit entre la défense du CH de 2021 et celle de l’Avalanche cette saison.

Rafraîchissons-nous la mémoire. La brigade défensive montréalaise commençait par Ben Chiarot et Shea Weber, un duo qui avait plus en commun avec Jos et Paul Leduc qu’avec Nicklas Lidstrom et Brian Leetch.

Ça se poursuivait avec Joel Edmundson et Jeff Petry. Edmundson était du même moule que les deux premiers, tandis que Petry était l’unique véritable défenseur à identité offensive.

Pour fermer la marche, Brett Kulak, Alexander Romanov, Jon Merrill et Erik Gustafsson se relayaient.

Chez l’Avalanche, la nomenclature commence par Cale Makar, le patineur le plus spectaculaire parmi les défenseurs de la LNH. Il est jumelé à Devon Toews, un type qui aurait pu amasser 70 points cette saison (57 points en 66 matchs) dans un relatif anonymat.

Photo John Locher, Associated Press

Cale Makar (8) et Valeri Nichushkin (13)

À eux s’ajoute Bowen Byram, 4choix au total en 2019, ultra talentueux, mais ralenti par les commotions. En bonne santé, à 20 ans, il a amassé 17 points en 30 matchs. Samuel Girard, actuellement blessé, excelle lui aussi pour appuyer l’attaque.

Le reste de la brigade (Erik Johnson, Jack Johnson, Josh Manson) ressemble davantage à la défense construite par Marc Bergevin, mais les Montréalais n’avaient rien de comparable à Makar, Toews et Byram.

Il ne faut donc pas sursauter quand Jared Bednar, l’entraîneur-chef de l’Avalanche, affirme que ses défenseurs « ont toujours le feu vert » pour appuyer l’attaque.

« C’est important, avec le type de joueurs qu’on a et leur niveau de production, a expliqué Bednar, jeudi matin, pendant que ses joueurs profitaient d’un congé d’entraînement. C’est incroyable, ce que nos défenseurs ont accompli. »

Photo Isaiah J. Downing, archives USA TODAY Sports

Jared Bednar

De la façon dont les équipes se replient, vous devez faire circuler la rondelle rapidement afin de ne pas devoir passer à travers cinq adversaires, a poursuivi le coach. S’ils mettent quatre ou cinq gars devant la rondelle, vos cinq joueurs doivent être impliqués dans l’attaque, que ce soit en relance ou une fois en zone offensive.

Jared Bednar, entraîneur-chef de l’Avalanche

« Ensuite, il s’agit d’être conscient des différences entre les gars. Nos attaquants savent que Jack Johnson ne fera pas les mêmes jeux que Cale Makar. Donc vous devez soutenir le porteur de la rondelle différemment. »

L’antidote contre le Lightning ?

C’était également congé pour le Lightning, au lendemain de la défaite de 4-3 en prolongation. Mais Jon Cooper s’est entretenu avec les médias.

« Évidemment, ils ont Makar et Toews, mais aussi des gars pas reconnus pour leur attaque, comme Manson. On dirait qu’ils savent quand partir, a évalué l’entraîneur-chef du Lightning. Votre attention aux détails doit être à point. Vous devez réduire la glace. C’est un cliché, mais quand on est dans leur territoire, on ne peut pas leur donner du temps et de l’espace pour décamper. »

Photo Ron Chenoy, USA TODAY Sports

Jon Cooper lors de l’entraînement de son équipe, jeudi

Il sera intéressant de voir comment les doubles champions en titre s’y prendront pour corriger la situation, contre le style fluide et ouvert de l’Avalanche. À l’inverse, en finale l’an dernier contre le Canadien, qui était plus limité offensivement, la moyenne des tirs par match était de 29-28 en faveur du Lightning. On est bien loin des 38 tirs accordés au premier match.

« Ils sont vraiment à leur aise dans les matchs où il y a peu d’espace. Plus c’est serré et contrôlé, plus ils sont favorisés », a estimé Bednar. L’entraîneur-chef a ensuite admis avoir étudié de près la série de premier tour du Lightning, contre Toronto. Une série qui s’est rendue à la limite parce que les Leafs ont justement réussi à ouvrir le jeu. Dans les six premiers matchs, l’équipe gagnante a marqué au moins quatre buts, jusqu’à la victoire de 2-1 du Lightning dans le match 7.

« C’était une bonne série, dynamique, a rappelé Bednar. Et je vois beaucoup de similitudes entre les Leafs et nous, dans leur stratégie offensive, leur structure, leur stratégie. […] C’est dur de marquer contre Vasilevskiy, en raison de leur jeu défensif. Mais les Leafs ont souvent réussi à presser le pas offensivement et nous avons regardé ça de près. »

Le dire est une chose, l’exécuter en est une autre. Ce sera le défi de l’Avalanche afin de battre les champions en titre.

En savoir plus
  • 53
    Cale Makar compte 53 points en séries dans la LNH. Seuls deux défenseurs en ont obtenu plus dans les 50 premiers matchs de leur carrière : Bobby Orr (66) et Brian Leetch (65).