(Denver) Spectacle inhabituel dans le premier match : Andrei Vasilevskiy, de l’avis général le meilleur gardien au monde, se fait passer deux sapins en début de match.

C’est sans compter un tir d’un angle très mince de Valeri Nichushkin, qui a touché le poteau. Un tir haut, du côté du bloqueur, là où le portier a accordé 20 de ses 43 buts depuis le début des séries, selon Sportlogiq.

Bref, ça semblait aller vite pour le gardien du Lightning. Dan Rosen, de NHL. com, nous a ensuite rappelé que c’était la première fois de sa carrière, en 94 départs en séries, que le Russe accordait trois buts en première période.

Mais Vasilevskiy a ensuite retrouvé sa superbe, bloquant les 22 tirs suivants avant de céder sur un puissant tir sur réception d’Andre Burakovsky en prolongation.

Photo David Zalubowski, Associated Press

L’entraîneur-chef du Lightning, Jon Cooper

C’était là une preuve de plus que la patience de Jon Cooper avec son gardien a ses vertus. Il faut dire qu’il a entre les mains un joueur hors-norme, dont les qualités athlétiques font saliver bien des gardiens de ligues de garage. Sauf peut-être le confrère de LNH.com Guillaume Lepage qui, à 6 pi 4, peut au moins se targuer d’être plus grand que le numéro 88.

Mais Cooper a l’habitude de laisser son gardien se replacer. En saison, Vasilevskiy a été retiré d’un match seulement 10 fois en 355 départs (2,8 % de ses matchs). Seul Carey Price (2,1 %) a été remplacé moins souvent depuis l’arrivée de Vasilevskiy dans la LNH.

En séries ? Une seule fois en 93 départs. C’était le 11 mai 2018, le deuxième match d’une série contre les Capitals de Washington, éventuels champions de la Coupe Stanley cette année-là. Après deux périodes, c’était 4-0 Washington, et Vasilevskiy avait cédé quatre fois sur 25 tirs. Louis Domingue l’a remplacé.

Depuis, aucun autre gardien que Vasilevskiy n’a même joué une seule minute en séries pour le Lightning. Le voici donc à 76 départs de suite où son auxiliaire — maintenant Brian Elliott — est resté bien assis au banc. Au cours de cette séquence, il montre une fiche de 49-27, une moyenne de 2,17 et une efficacité de ,925.

Cooper est au fait de la statistique. « Combien de fois ai-je sorti Vasi d’un match depuis quatre ans ? Peut-être une fois. Je crois fermement en l’idée de laisser ton gardien s’en sortir. Il faut qu’il y ait de la confiance, de la communication avec le gardien, mais Vasi et moins sommes ensemble depuis huit ans.

Je ne suis clairement pas un coach qui sort le crochet rapidement. Si c’est vraiment un massacre, je vais sortir mon gardien pour préserver sa confiance, mais ça ne nous est pas arrivé souvent. J’ai confiance en nos gardiens.

Jon Cooper

« Je veux rester devant le filet jusqu’à la fin avec les gars, peu importe le pointage, et continuer à me battre, nous expliquait Vasilevskiy, mardi, lors de la journée des médias. Tout est possible au hockey, surtout en séries. Tu peux avoir un bond chanceux, un avantage numérique et ça change le match. Donc je veux rester jusqu’à la fin. »

En bref

Pour la seule fois de la finale, il y a deux jours de repos entre deux matchs, de quoi réjouir Jon Cooper, qui pensait à Brayden Point et Brandon Hagel. Le premier revenait au jeu après un mois d’absence, mercredi, tandis que le deuxième a représenté un cas incertain toute la journée avant de jouer. « Ça va leur faire du bien », a-t-il dit. Pour son équipe, cette journée de plus allonge toutefois la durée de ce voyage. « On est arrivés deux jours en avance, ce qui fait donc un voyage de six jours pour deux matchs, a-t-il rappelé. Mais c’est correct, je ne me plains pas, on avait juste à obtenir plus de points en saison pour avoir l’avantage de la patinoire. »

C’était congé d’entraînement, mais les blessés Nazem Kadri et Andrew Cogliano ont chaussé les patins pour l’Avalanche. On ignore toujours leur possible date de retour au jeu.

Si Bednar a rencontré les médias au Ball Arena, Cooper l’a fait en visioconférence, ce qui a fait grogner certains collègues. Il faut dire que la contradiction avec la journée de mercredi était saisissante. Le commissaire de la LNH, Gary Bettman, avait amorcé son point de presse en soulignant que la vie revenait tranquillement à la normale après deux ans de pandémie. « Je peux d’ailleurs vous parler et répondre à vos questions en personne », rappelait Bettman.