(Springfield) On dit parfois que tout peut arriver lors d’un septième match, mais dans le cas du Rocket mercredi soir à Springfield, il n’est rien arrivé de bon.

Des erreurs. Des revirements. Des passes dans les patins. Des tirs à côté du filet. Un début de match épouvantable ayant donné le ton au reste de la soirée, qui s’est conclue par la marque de 4-0 en faveur des Thunderbirds.

Juste comme ça, ce fut la fin du Rocket.

Pendant que les Thunderbirds célébraient sur la glace en fin de soirée, avec des casquettes et des t-shirts de championnat (jamais une bonne idée, mais bon) en vue de leur présence en grande finale, à compter de dimanche à Chicago, les joueurs du Rocket passaient en silence au buffet d’équipe, dans le coin des vestiaires. L’ambiance était beaucoup moins festive que lundi soir au même endroit.

Sans l’ombre d’un doute, le retour en autocar vers Laval, au beau milieu de la nuit, allait être long.

« Je suis fier des gars, a commencé par dire l’attaquant Alex Belzile. On a surpris tout le monde toute l’année. On a perdu, mais on a tout donné… »

La défaite n’est jamais facile ni agréable, parce qu’elle vient généralement avec des regrets. Les joueurs du Rocket pourront penser aux occasions ratées, assez nombreuses lors de cette difficile soirée.

Belzile, entre autres, s’est retrouvé avec un coin de filet grand ouvert juste pour lui en première période. « J’ai raté ça et je n’ai pas d’excuse. La rondelle est allée sur l’extérieur du poteau. Ça arrive… »

Mais c’est arrivé trop souvent et, comble d’ironie, ce sont deux anciens membres de l’organisation du Canadien qui ont coulé le club-école montréalais.

Le premier, c’est le gardien Charlie Lindgren, auteur de quelques arrêts importants, notamment sur un retour saisi par Cédric Paquette en première période. Plus tard, en début de troisième période, Lindgren réussira le vol de la soirée, de la mitaine, face à un Danick Martel incrédule. « Il a fait de gros arrêts, a admis le défenseur Xavier Ouellet. Si on réussit à convertir nos chances en partant, c’est un match différent. »

Le second, c’est Matthew Peca, qui a réussi le premier but de son club, en avantage numérique de surcroît, un premier en 30 occasions dans ces circonstances pour les locaux depuis le début de cette série.

Un peu sur le même thème, c’est aussi un ancien joueur du Canadien qui a fait mal au Rocket sur le but suivant, le deuxième des Thunderbirds, signé par Dakota Joshua. Ce but a été marqué parce que Devante Smith-Pelly, à bout de souffle, a tenté d’envoyer la rondelle au fond du territoire ennemi, mais son tir trop faible a été intercepté… et la rondelle s’est retrouvée à l’autre bout pour le but.

Les locaux ont réussi leur troisième but en avantage numérique aussi, et cette fois, c’est un mauvais dégagement de Rafaël Harvey-Pinard qui s’est transformé en revirement coûteux, qui a mené au but de Nathan Todd.

Le Rocket a bien essayé de revenir dans le match, et Cayden Primeau a tout fait pour permettre à son équipe d’accomplir un miracle, lui qui a fait face à un total de 40 tirs, mais ce n’est pas arrivé.

On s’attendait à un tel match de leur part. Ils ont été en mesure de saisir leurs occasions, et Charlie a fait de gros arrêts pour eux, c’est sûr. Ils ont une très bonne équipe… Ce n’est pas facile en ce moment, mais je suis extrêmement fier de nos gars. On a vraiment tout donné.

Xavier Ouellet

Dans la Ligue américaine, les joueurs vont et viennent, et les équipes peuvent changer rapidement. Ce Rocket-là, si étonnant, sera-t-il de retour ? Certes pas dans sa forme actuelle. Des joueurs vont partir, d’autres vont arriver.

C’est peut-être ça, aussi, que les membres du Rocket avaient du mal à digérer mercredi soir à Springfield : il y a une fin à tout, et ça, c’était la fin du présent chapitre.

Qui sera là pour écrire le prochain ?

« Ce que je vais retenir, c’est que nos gars ont joué avec passion, a conclu l’entraîneur-chef Jean-François Houle. C’est tout ce qu’on pouvait leur demander. »