(Denver) Ça devait être le duel entre Cale Makar et Victor Hedman. Entre Nathan MacKinnon et Steven Stamkos. Ça devait être la série où les joueurs de l’Avalanche allaient pratiquement devoir s’en prendre physiquement à Andrei Vasilevskiy pour marquer.

Mardi, lors de la journée des médias, les joueurs susmentionnés avaient un podium à eux seuls, tellement ils généraient de l’attention. Pendant ce temps, Andre Burakovsky et Valeri Nichushkin partageaient la même table parce qu’ils passaient un peu plus loin dans la liste des priorités de tout le monde.

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Au bout du compte, ce sont Burakovsky et Nichushkin qui ont réglé ça. Le premier a marqué sur une passe du deuxième, après seulement 1 min 23 s en prolongation, et l’Avalanche du Colorado a défait le Lightning de Tampa Bay 4-3, en lever de rideau de la finale de la Coupe Stanley.

« Je l’ai vécu, je savais à quoi m’attendre, je comprends l’enjeu, a lancé Burakovsky, le héros du jour, après le match. Mais j’ai tout de même eu un peu de misère à dormir hier soir et je me suis réveillé à 6 h ce matin, j’avais trop hâte au match. »

Réplique immédiate de son capitaine, Gabriel Landeskog, assis à ses côtés pour le point de presse : « Tu devrais te lever à 6 h tous les matins de match ! »

Si Burakovsky retenait l’attention en raison du but gagnant, c’est Nichushkin qui a été une véritable force de la nature pour les vainqueurs. Il a bourdonné toute la soirée, a marqué le deuxième but des siens en plus de tirer sur le poteau, et a terminé sa soirée avec un but, une aide et six tirs. Pour le Russe, ancien choix de 1er tour qui avait été encensé par Jaromir Jagr à son arrivée dans la LNH à 18 ans, en 2013, c’est la suite d’une éclosion inattendue. Dans l’ombre de ses illustres coéquipiers, il a inscrit 52 points en 62 matchs et continue son bon travail en séries.

« Il connaît une saison incroyable, il fait la différence », a dit de lui l’entraîneur-chef Jared Bednar.

Photo John Locher, Associated Press

Cale Makar et Valeri Nichushkin

Pendant ce temps, les Makar et MacKinnon ont certainement eu leurs bons moments avec la rondelle, mais c’était comme si les percutantes mises en échec de Josh Manson ou les tirs bloqués et les revirements causés par Artturi Lehkonen étaient ce qui avait donné de l’énergie à une foule qui attendait ce retour en finale depuis 21 ans.

« J’espère que je n’étais pas seul, mais j’étais nerveux toute la journée, a admis Landeskog. Mais en arrivant pour l’échauffement, j’ai vu la foule et j’ai senti l’énergie des partisans. »

Grand cas a été fait de l’écart d’expérience entre les deux équipes. Avant ce match, les joueurs du Lightning totalisaient 204 matchs en finale de la Coupe Stanley, contre 29 pour ceux de l’Avalanche. Finalement, la nervosité, pleinement assumée par les vainqueurs, a peut-être eu du positif.

La confiance du Lightning

Dans le camp adverse, on devine que ce n’est pas la panique. Le Lightning a maintenant commencé trois de ses quatre séries avec une défaite, la seule exception étant le balayage face aux Panthers de la Floride au deuxième tour. C’est peut-être là que l’expérience peut peser dans la balance.

« On a beaucoup de confiance dans ce vestiaire », a assuré Patrick Maroon. En voilà un qui a tout vécu, lui qui y va pour une quatrième Coupe Stanley de suite.

Malgré le résultat en leur défaveur, les hommes de Jon Cooper ont montré qu’ils avaient l’aplomb des champions en ne s’écroulant pas malgré un départ chaotique. Ça commençait par Vasilevskiy, faible sur les deux premiers buts, et qui a failli donner un cadeau à son compatriote Nichushkin en début de match. Mais comme ses coéquipiers, le gardien s’est relevé.

Photo John Locher, Associated Press

Andrei Vasilevskiy

« Andrei n’a pas connu un mauvais départ. Ils ont eu des tonnes de chances en début de match, on a pris des pénalités et il s’est tenu debout, il nous a donné une chance de gagner », a martelé Stamkos.

Cooper a sans doute le mieux résumé la soirée. « Il y a des signes positifs dans ce match. Mais la meilleure équipe a gagné. On leur donne le crédit.

« On est vraiment loin d’avoir joué notre meilleur match, et c’était quand même serré. »