À quelques jours de comparaître devant le Comité permanent du patrimoine canadien, Hockey Canada assure ne pas avoir utilisé d’argent public pour régler hors cour la poursuite d’agression sexuelle alléguée intentée par une jeune femme.

Dans une courte déclaration sur son site internet, mardi, Hockey Canada fait savoir qu’« aucun fonds gouvernementaux n’ont été utilisé dans le récent règlement du procès ».

« Nous prenons les allégations contre les membres de l’équipe canadienne junior de 2017-18 très au sérieux, ainsi que la sécurité et le bien-être de toute personne participant à nos programmes — extrêmement sérieusement », ajoute l’organisme, qui se dit même « impatient » de livrer son témoignage.

Les dirigeants de Hockey Canada comparaîtront devant le Comité permanent du patrimoine canadien, à la Chambre des communes, le lundi 20 juin.

Quatre dirigeants seront invités à témoigner : le chef de la direction entrant, Scott Smith, et celui sortant, Tom Renney, ainsi que l’ancien vice-président des assurances et de la gestion des risques, Glen McCurdie et le président de la Fondation Hockey Canada, David Andrews.

S’ils ne répondent pas à l’invitation ou refusent de témoigner, ils recevront une convocation, a indiqué au réseau TSN Peter Julian, membre du Parlement.

La ministre des Sports du Canada, Pascale St-Onge, fera également partie des témoins. Le 2 juin, la ministre s’est dite « horrifiée » et « dégoûtée » par cette affaire, demandant à Hockey Canada de lui soumettre un audit financier afin de déterminer si l’organisation a utilisé l’argent des contribuables pour conclure une entente hors cours avec la victime.

Rappel des faits

Le 20 avril dernier, une jeune femme a déposé une poursuite contre huit ex-joueurs de la Ligue canadienne de hockey (LCH), contre la ligue elle-même et contre Hockey Canada.

Aujourd’hui âgée de 24 ans, elle accuse les joueurs, dont certains venaient de remporter la médaille d’or au championnat mondial junior avec la formation canadienne en 2018, de l’avoir agressée dans une chambre d’hôtel au petit matin. Le viol collectif aurait eu lieu quelques heures après un gala organisé par Hockey Canada en marge du tournoi de golf annuel de sa fondation.

Le journaliste Rick Westhead, de TSN, a été le premier à rapporter l’affaire. Citant la poursuite de 18 pages déposée devant la Cour supérieure de l’Ontario à London, ville où aurait eu lieu l’agression, Westhead a décrit les gestes dégradants auxquels la victime aurait été contrainte sans son consentement. Le document, que La Presse a obtenu depuis n’identifie ni la jeune femme ni ses huit agresseurs.

L’affaire a rapidement été réglée à l’amiable. La victime réclamait 3,55 millions de dollars, dont 2 millions en dommages pécuniaires passés et futurs et 1 million en dommages punitifs.

Lisez le texte « Hockey Canada a été informé rapidement »