(Laval) Il y a de ces défaites qui font mal, et il y a de ces défaites qui font très mal. Pour le Rocket, celle de mercredi soir à la Place Bell est à classer dans la deuxième catégorie.

Pourquoi ? Parce que le club de Laval avait tout pour lui en cette chaude soirée : une foule très bruyante en début de soirée, un Cayden Primeau en état de grâce pour commencer, et aussi le luxe du premier but du match, réussi par Rafaël Harvey-Pinard.

Puis, tout s’est écroulé.

Photo François Roy, LA PRESSE

Cayden Primeau

Pourtant, et d’ordinaire, ces facteurs peuvent mener à une victoire, mais pas cette fois. Cette fois, ce sont les visiteurs, les Thunderbirds de Springfield, qui ont goûté à la victoire, par la marque de 6-3.

Pour le Rocket, le résultat est douloureux pour au moins deux raisons. En premier, voici que le club de Springfield se saisit d’une avance de 2-1 dans cette série. Ensuite, le Rocket devra retourner à Springfield s’il veut espérer remporter cette série.

« Notre début de match a été bon, a noté l’attaquant Alex Belzile. On a fait du bon travail en désavantage numérique, mais ça devient taxant, et ils ont obtenu leur élan grâce à ça. On peut dire ce qu’on veut au sujet des pénalités, mais on ne peut pas leur donner des cinq contre trois et des cinq contre quatre… »

La question de la discipline, pourtant au cœur des préoccupations chez le Rocket, aura été de première importance… en plus de couler le club, d’une certaine façon. Les visiteurs n’ont pas marqué en avantage numérique, mais ils ont obtenu huit occasions avec l’avantage d’au moins un joueur, contre quatre pour le Rocket.

« C’est un défi que de contrôler nos émotions, a ajouté Belzile. Il le faudra parce qu’à cinq contre cinq, je pense qu’on peut très bien jouer contre eux. »

Photo François Roy, LA PRESSE

Tobie Paquette-Bisson et Matthew Peca

Harvey-Pinard a un peu vu la même chose.

« On a perdu le contrôle de nos émotions, surtout lors de la troisième période, a reconnu l’attaquant. Il aurait fallu mieux gérer ça… et il va falloir arriver au prochain match avec une mentalité différente. C’est une bonne équipe l’autre bord, et on a donné trop de revirements, ça nous a coûté cher… »

On pourrait aussi ajouter que cette défaite fait mal en raison de celui qui en est le grand responsable. Will Bitten, qui semble en voie de devenir un genre de croisement entre Dale Hunter et Brad Marchand, est celui qui a coulé le Rocket à lui seul en ce mercredi soir, avec rien de moins que quatre buts, les quatre derniers de son club, dont le sixième dans un filet désert.

Son troisième but et le cinquième de la visite, à 5 min 59 s de la troisième période, a fait particulièrement mal ; Bitten a profité d’un revirement de Harvey-Pinard pour aller déjouer Primeau en désavantage numérique. Les Thunderbirds venaient à peine de survivre à un trois contre cinq, tout comme le Rocket un peu plus tôt.

Après ce cinquième but de la visite, on a senti l’énergie de la Place Bell partir en fumée, et la foule très bruyante du début de la soirée est devenue bien tranquille.

Le jeune attaquant Joshua Roy, inséré dans la formation du Rocket en remplacement du blessé Gabriel Bourque, a été peu souvent employé, mais il a tout de même pu récolter trois tirs au but.

Photo François Roy, LA PRESSE

Joshua Roy

« C’est un style de jeu différent ici, il y a moins d’espace sur la glace et c’est plus physique, a relevé le jeune homme de 18 ans. Mais je ne suis pas un gars stressé dans la vie. J’ai trouvé que c’était bruyant en début de match, mais je n’y pensais plus par la suite… »

Ce n’est pas ce que l’on va retenir chez le Rocket. Ce que l’on va retenir, c’est l’importance de mieux gérer ses émotions. « On a écopé de trop de punitions, a admis l’entraîneur Jean-François Houle. Notre jeu en désavantage numérique a été excellent ; ça aurait dû nous donner des ailes, mais ça a fini par les aider, eux autres… »

Mais Houle, philosophe, ne s’est pas trop attardé aux pénalités, même les mauvaises. « Il faut oublier celle-là… je n’ai pas trouvé qu’on avait écopé de trop de mauvaises punitions. Sauf peut-être le cross-check à [Nate] Schnarr. Tu ne peux pas faire ça. »