On a souvent dit que le Rocket était transporté par ses joueurs d’expérience ce printemps. Mais quand deux vétérans sont tombés au combat, les plus jeunes éléments étaient prêts.

L’apport offensif de Jesse Ylönen et de Rafaël Harvey-Pinard a permis au Rocket de Laval de revenir dans cette finale de l’Association de l’Est de la Ligue américaine. Le club-école du Canadien l’a emporté 4-2 sur les Thunderbirds, à Springfield, dimanche.

La série est égale 1-1 et se déplace à Laval, où auront lieu les trois prochains matchs, mercredi, vendredi et samedi.

Ylönen a inscrit un but et deux aides pour doubler son total de points depuis le début des séries, tandis que Harvey-Pinard, meilleur marqueur du Rocket en saison avec 56 points, a inscrit son premier but des présentes séries, à son 10match.

Brandon Gignac et Alex Belzile ont enfilé les autres filets des vainqueurs. Mais c’est le filet de Harvey-Pinard, et plus encore, sa célébration, que l’on retenait après le match. Le fougueux numéro 11 a feint d’enlever le singe qu’il avait sur le dos pour le lancer – le singe est imaginaire, vous aurez compris, sans quoi nous n’aurions pas cautionné le geste – dans les hauteurs du MassMutual Center.

C’était là un clin d’œil à une expression anglaise, consacrée notamment par Aerosmith sur le microsillon Pump.

« Ça a fait du bien. J’ai tiré le singe le plus haut possible pour ne pas le revoir ! a lancé Harvey-Pinard aux collègues sur place, après le match. Je serai plus confiant avec mon bâton dans les prochains matchs.

Un but comme ça, ça va enlever la pression du premier but. Le hockey fait drôlement les choses. J’ai peut-être joué mon moins bon match depuis le début des séries.

Rafaël Harvey-Pinard

Harvey-Pinard n’était pas entièrement réduit au silence ce printemps. À ses neuf premiers matchs des séries, il avait amassé cinq aides et jouait avec l’intensité qu’on lui connaît. À cet effet, l’expérience du début de saison l’a sans doute aidé. S’il a terminé la saison avec une bonne production, il l’a amorcée en étant blanchi à ses six premiers matchs en octobre.

« Pendant une saison, t’as des hauts et des bas. J’en ai eu en début de saison, mais j’avais gardé mon identité, je faisais ce que je fais toujours, j’allais au filet, je faisais les petits détails, et ça ne voulait pas rentrer, a rappelé Harvey-Pinard. C’était un peu la même chose depuis le début des séries. Celui-là va faire du bien. »

Son but, Harvey-Pinard l’a marqué au terme d’un échange avec Ylönen, un autre des jeunes du Rocket. « C’était un bon jeu d’Ylönen, je devais juste pousser la rondelle dans le but », a précisé Harvey-Pinard.

Le Finlandais a habilement préparé un autre filet, celui de Gignac, en plus de marquer lui-même, bien qu’il ait profité de la gentillesse de Charlie Lindgren, qui n’aurait pas dû céder sur un tir de cet angle.

Retour à la maison

Le Rocket rentre maintenant à la maison et renouera avec un amphithéâtre bruyant, parce que ça semblait plutôt tranquille à Springfield, même si on y a annoncé une foule de quelque 6000 spectateurs.

« L’ambiance ici est so-so, ce n’était pas gros, a confirmé le défenseur Tobie Bisson. À Laval, c’est quelque chose d’autre. Aller chercher une victoire ici, et savoir qu’on a trois matchs à Laval, on est très contents et on a hâte au prochain match. »

Parlant du prochain match, il y aura des dossiers à éclaircir d’ici là. Les vétérans tombés au combat, mentionnés au début de cette dissertation, sont Cédric Paquette et Gabriel Bourque.

Paquette est blessé au bas du corps et son absence a été déclarée au début de l’échauffement. Bourque, lui, s’est fait frapper solidement par le toujours intense Dakota Joshua en première période et n’a pas terminé la rencontre. L’entraîneur-chef Jean-François Houle a mentionné une blessure au haut du corps.

Cette blessure est un rappel que la robustesse est au niveau attendu pour des séries. Joshua et l’ancien espoir du Canadien William Bitten ont notamment dérangé Cayden Primeau, tandis que chez le Rocket, Danick Martel a été dérangeant comme il sait toujours l’être. Ça lui a toutefois valu trois pénalités mineures, le genre de chose à éviter contre Springfield, qui a le meilleur avantage numérique de la Ligue américaine depuis le début des séries.

Bisson, lui, a certainement remarqué les gestes de Bitten. « C’est une longue série. Il va avoir une longue série », a laissé tomber le défenseur.