(Buffalo, New York) À l’origine, Kent Hughes devait quitter le camp d’évaluation de la LNH mercredi. Or, l’espoir Logan Cooley, un nom qui revient parfois comme possible premier choix, avait rendez-vous avec le Canadien jeudi pour souper. Il aurait donc été particulier que Hughes ne soit pas présent au souper avec un jeune homme que son équipe évalue.

Il appert que Hughes a changé ses plans. Il a plutôt quitté Buffalo vendredi dans le jour.

C’est ce qui explique pourquoi Cooley, en point de presse vendredi, a nommé Hughes parmi les cinq convives à table avec lui jeudi soir. « C’est difficile de deviner ce que les gens pensent, mais la rencontre a bien été », a décrit Cooley, avare de détails.

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Juraj Slafkovsky

Juraj Slafkovsky, lui, n’a pas eu droit à un souper avec le Tricolore. Mais tard mercredi soir, il a reçu un texto le conviant à une rencontre impromptue avec l’état-major du CH, nous confiait-il jeudi.

Slafkovsky faisait partie des six espoirs qui rencontraient les médias vendredi après-midi, à Buffalo, et évidemment, l’intérêt du Canadien à son sujet a fait jaser.

Je pense que je les intéresse. Je n’ai peut-être pas été invité à souper, mais notre rencontre avait meilleur goût qu’un souper !

Juraj Slafkovsky

Ce grand ailier slovaque n’a pas la langue dans sa poche. À un confrère lui demandant de réagir aux propos de Shane Wright, qui a dit mériter d’être le premier choix le mois prochain, Slafkovsky a rétorqué : « C’est ce qu’il pense. Je pense différemment ! »

Son appréciation de Wright ? « C’est un centre. Il peut marquer, il peut passer. Ce n’est rien que je ne peux pas faire. »

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Shane Wright

À l’inverse, Wright est encensé depuis toujours pour sa grande maturité, et il a répondu comme un joueur de 30 ans lorsqu’interrogé sur Slafkovsky et Cooley. « Ce sont deux joueurs incroyables qui ont eu de très bonnes saisons et qui méritent tout le succès qu’ils ont eu », a-t-il dit.

Les différences de personnalité entre les deux sont frappantes.

Wright ne s’est pas défilé lorsqu’il a été question de son niveau d’intensité, qui lui est parfois reproché par des recruteurs.

Plusieurs équipes m’ont posé la question. J’ai dit que parfois, on dirait peut-être que je ne patine pas, mais je suis cérébral, je pense, je suis méthodique et j’essaie de comprendre le jeu en avance.

Shane Wright

Le numéro 51 dégage beaucoup de sérieux, mais a tout de même fait rire le plancher quand il est revenu sur son souper avec le Canadien. « J’arrive pour commander, je regardais le steak, mais c’était pas mal cher, environ 60 $. Et ils m’ont dit : “Bah, prends-le, ce n’est pas grave !” Mais je me suis assuré que c’était correct avant de le commander ! »

Au classement nord-américain de la Centrale de recrutement, quatre des cinq meilleurs espoirs sont répertoriés comme des centres. La seule exception : Cutter Gauthier, Américain identifié comme ailier gauche. Or, il a indiqué qu’il jouerait au centre la saison prochaine à Boston College.

Voilà qui pourrait changer la donne dans le haut du tableau. La dernière fois que le Canadien a repêché tôt (en 2018), la cuvée était faible au centre. Jesperi Kotkaniemi et Barrett Hayton, réclamés respectivement au troisième et cinquième rang, tardent à prendre leur envol. Cette année, les équipes à la recherche d’un centre ne manqueront pas d’options.

Un de ces centres, Conor Geekie (cinquième espoir nord-américain), vient de Strathclair, village du Manitoba à quelque 250 km de Winnipeg. « Je n’ai pas vraiment eu de question bizarre dans mes entrevues avec les équipes, mais les gens ont réagi fort quand on m’a questionné sur la population de mon village. »

Selon Statistique Canada, Strathclair comptait 709 habitants en 2016, « mais c’est dans la municipalité », précise-t-il, ajoutant que son hameau compte 137 habitants.

« Ce n’était pas nécessairement un défi de jouer au hockey là-bas. J’avais la chance d’avoir les clés de l’aréna. Ce n’est pas le plus bel aréna, évidemment. Je pense qu’il y a du bétail à l’intérieur en ce moment ! Mais ça m’a assurément rendu meilleur. »

Enfin, Dan Marr, directeur de la Centrale de recrutement de la LNH, a indiqué que l’attaquant Ivan Miroshnichenko, 11e espoir européen, avait terminé avec succès ses traitements contre un lymphome hodgkinien. « Il recevait encore des traitements en Allemagne pendant le mondial des moins de 18 ans, donc plusieurs équipes ont pu le rencontrer là. Il a maintenant le feu vert pour s’entraîner pour le début de la prochaine saison », a dit Marr.

Miroshnichenko a longtemps été vu comme un espoir intrigant, mais la maladie a coupé court à sa saison.