Sidney Crosby avait livré un plaidoyer clair et ferme en faveur du maintien du statu quo après l’élimination des Penguins l’an dernier.

Le capitaine a été moins incisif lundi. « C’est une possibilité (le démantèlement), a-t-il déclaré aux journalistes. On le savait avant les séries. On ne voulait pas y penser. On voulait seulement faire une belle percée. Mais on l’avait en tête quand même. Ça ne relève pas de moi. J’ai vécu une belle expérience avec ces gars pendant des années. Je sais ce qu’ils peuvent apporter. »

Les choses ont changé à Pittsburgh en un an. Ils ont désormais de nouveaux propriétaires, Fenway Sports Group. Ceux-ci ne sont pas attachés aux stars des Penguins comme l’étaient Mario Lemieux et Ron Burkle.

L’équipe n’a pas joué de chance avec les blessures à leurs gardiens et à Crosby dans le cinquième match, mais au bout du compte, les Penguins n’auront pas franchi la première ronde lors des quatre dernières années.

Kristopher Letang et Evgeni Malkin demeurent des joueurs de grande qualité, mais ils auront droit à l’autonomie complète ces prochains mois. Letang vient de connaitre sa saison la plus productive en carrière avec 68 points, mais il vient d’avoir 35 ans ; Malkin est encore un centre d’un point par match, mais il aura 36 ans cet été et il est blessé à répétition depuis quatre ans.

Un autre de leurs joueurs importants, Bryan Rust, 30 ans, 58 points en 60 matchs, aura droit lui aussi à l’autonomie complète, tout comme l’acquisition récente Rickard Rakell et Evan Rodrigues.

Rakell a manifesté son désir de revenir avec l’équipe, mais affirme qu’il n’y a pas eu de discussions à cet effet entre les deux parties.

Dans un tel contexte, on voit mal Pittsburgh s’accrocher à ses vedettes et leur offrir un contrat de plusieurs saisons pour les retenir. Sans compter ces rumeurs de plus en plus persistantes à propos de Letang, avide, parait-il, de rejoindre son ancien agent Kent Hughes à Montréal malgré la reconstruction du CH.

On nage en plein mystère à l’heure actuelle à Pittsburgh, le temps que la poussière ne retombe. On ne sait même pas si les postes du président Brian Burke et du directeur général Ron Hextall sont assurés.

Deux scénarios s’offriront aux dirigeants de l’équipe. Le premier consistera à s’accrocher à Crosby, 35 ans en août, mais toujours le meilleur joueur de l’équipe avec 84 points en 69 matchs, et combler les pertes avec des joueurs autonomes. Les départs probables de Malkin, Letang, Rust et Rakell libéreraient plus de 22 millions sur la masse salariale. Parmi les joueurs les plus attrayants, on note Johnny Gaudreau et Filip Forsberg, mais ils peuvent encore s’entendre avec leurs équipes. Une séparation semble plus probable dans le cas des centres Vincent Trocheck, Nazem Kadri et Ryan Strome, tout comme le défenseur des Stars John Klingberg. Jeff Petry peut aussi prendre la direction de Pittsburgh si jamais Letang met à exécution son projet de rentrer chez lui.

Il y a aussi la méthode radicale. Divorcer de Letang et Malkin, mais aussi échanger Crosby pour amasser le maximum d’atouts pour amorcer une reconstruction complète, et qui sait remporter l’an prochain la loterie pour mettre la main sur le surdoué Connor Bedard.

Il restera en effet peu d’éléments de premier plan dans cette formation advenant le départ de Malkin, Letang et Rust, et la banque d’espoirs est très peu garnie.

Pittsburgh a repêché une seule fois en première ronde depuis 2015. Ils ont pigé sept fois en deuxième ronde au cours de cette période, mais trois de ces joueurs ont été échangés, un autre (Zachary Lauzon) a été contraint à la retraite et deux ont des productions faméliques dans la Ligue américaine.

Leur seul choix de première ronde encore dans l’organisation, Samuel Poulin, 21 ans, a obtenu 37 points en 72 matchs à sa première saison dans la Ligue américaine. Il y a encore de l’espoir avec le défenseur Pierre-Olivier Joseph, mais beaucoup moins dans le cas d’Alexander Nylander, acquis cet hiver des Blackhawks.

En bref, après avoir annoncé à tort l’explosion du noyau à de multiples reprises ces dernières années, il semble bien que la date d’expiration de ce splendide groupe approche pour vrai cette fois.

Repêchage LNH : un peu de compétition au sommet

PHOTO ANTTI AIMO-KOIVISTO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Juraj Slafkovsky (en bleu)

Bob McKenzie, de TSN, aime soutirer l’avis les recruteurs d’équipe de la Ligue nationale. Dans un sondage mené en janvier, neuf de ses dix interlocuteurs avaient placé Shane Wright en tête de liste en prévision du repêchage. Cinq mois plus tard, il y a moins d’unanimité à propos du centre des Frontenacs de Kingston. Wright reçoit néanmoins six votes de première place, mais le gros ailier Juraj Slafkovsky hérite désormais de deux et Logan Cooley en a un. « Wright semble donc désormais avoir deux rivaux pour le premier rang au total », écrit McKenzie.

Slafkovsky, 6 pieds 4 pouces et 218 livres, impressionne au Championnat du monde en Finlande, sous les yeux des dirigeants du Canadien. Il passe donc du cinquième au deuxième rang dans le classement de McKenzie, Cooley glisse du deuxième au troisième rang et le défenseur Simon Nemec passe du neuvième au quatrième rang, avec quatre votes sur neuf dans le top 3. Joakim Kemell, Matthew Savoie et David Jiricek suivent dans l’ordre.

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