(Syracuse) Mardi soir avant le match entre le Crunch et le Rocket, à Syracuse, les fans du vieil aréna War Memorial ont fait ce que de plus en plus de fans doivent faire dans les arénas : ils ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes d’une fusillade.

Puisque le son n’est pas très bon dans la maison désuète du Crunch, on n’a pas très bien compris à quelle fusillade on faisait référence. À celle survenue en Californie ? Au Texas ? Ou sans doute à celle survenue pas loin d’ici, à Buffalo ?

Il y a peut-être un problème quand les fusillades s’enchaînent à un tel rythme qu’on peine à garder le compte…

En revenant du centre-ville de Syracuse mardi matin, on a pu tomber sur ce message devant une école primaire, la East Syracuse Elementary : « Les drapeaux sont en berne à la mémoire des victimes de la fusillade de Buffalo. » Des drapeaux en berne, ça aussi, on en voit trop souvent.

Mais on ne passera pas trop de temps sur celle-ci, parce qu’il y aura une autre fusillade, et puis encore une autre, et puis il se trouvera bien quelqu’un quelque part pour montrer du doigt la musique rap ou les jeux vidéo, alors que la vérité se trouve sans doute sur d’autres écrans : les écrans de ceux qui passent trop de temps à avaler les couleuvres des fabricants de théories du complot. C’est ce qui est arrivé à Buffalo.

Tout ça n’est pas très bon pour l’ambiance. On finit sa bière dans un petit bar, ici à Syracuse, jadis petite ville universitaire sympathique, et on se fait dire de ne pas passer par tel ou tel endroit, parce que ça peut être un peu dangereux, des fois.

Certains vont nous dire qu’on devrait s’en tenir au hockey. Ce qui est assez ironique, tout de même, parce que c’est tout ce qu’on demande.