(Laval) Qui, dans la vie, rêve d’aller à Syracuse ? Probablement pas les joueurs du Rocket, mais ils devront y retourner quand même.
Ainsi en ont décidé les dieux du hockey, qui n’ont certes pas favorisé les joueurs locaux, samedi après-midi à la Place Bell, à Laval. Les patineurs du Rocket avaient l’occasion d’en finir, mais en lieu et place, ils devront reprendre la route afin de disputer un cinquième et ultime match dans cette série.
Cela s’avère nécessaire, car le Crunch a récolté une victoire sans appel de 3-0 lors du match numéro quatre de la série, maintenant égale 2-2. Le match décisif aura lieu mardi soir à Syracuse.
Encouragés par 10 043 fans en délire, les joueurs du Rocket ont sauté sur la glace avec énergie… mais ç’a été de bien courte durée. Trop souvent pris dans leur propre territoire, les locaux n’ont jamais vraiment pu se mettre en marche et, surtout, ils ont été incapables de mener des attaques soutenues.
De l’autre côté, le Crunch s’est présenté avec un réservoir d’énergie mieux rempli, et le coup d’assommoir est survenu en début de troisième période, lors d’une punition à Cédric Paquette, qui venait de se disputer avec Daniel Walcott devant le filet.
Les visiteurs ont profité de cet avantage numérique pour réussir un but, celui de Remi Elie, alors que le gardien Cayden Primeau avait été bousculé devant son filet. Les arbitres ont toutefois jugé que le jeu était légal.
Cela n’a pas tant fait l’affaire de Jean-François Houle.
« Ç’a été la décision finale, et on n’y peut rien, a répondu l’entraîneur du Rocket. Dans la Ligue américaine, on ne peut pas exiger la reprise vidéo… Mais de toute façon, ils ont disputé un meilleur match que nous. »
Ils ont joué avec plus de désespoir, et il aurait fallu qu’on soit en mesure de rivaliser avec leur degré d’énergie.
Jean-François Houle, entraîneur-chef du Rocket de Laval
Le Rocket, qui avait choisi d’entreprendre ce match avec une formation à 7 défenseurs et 11 attaquants, n’a pu profiter du départ précipité du gardien Maxime Lagacé, blessé en début de rencontre. Son remplaçant, Hugo Alnefelt, n’a pas été particulièrement menacé par les joueurs de Laval.
« On va avaler celle-là et on va oublier ça, a noté l’attaquant Rafaël Harvey-Pinard. On s’en va à Syracuse pour gagner ce match-là. On n’a pas si bien joué dans notre zone, on a eu du mal à sortir.
« C’est sûr et certain, quand un gardien arrive de même à froid dans un match, il faut le défier un peu plus que ça. Ils ont bien joué, et nous, on a moins bien joué, c’est un mélange des deux. Leur gardien a eu la vie facile un peu, on n’a pas assez lancé de rondelles au filet. Vers la fin du match, on a réussi à lancer plus, mais il faut quand même lancer plus que ça. »
Émotions fortes
Le match a été disputé sous le signe de l’émotion, et des deux côtés, il y a eu des mises en échec spectaculaires et des joueurs qui se sont fait brasser les os, comme il se doit.
« Il n’y a pas de match facile en séries, a fait remarquer l’attaquant Alex Belzile. Il faut amorcer les matchs en force et vouloir plus que ça. Ils ont commencé de manière plus forte que nous… »
Tous les matchs sont physiques, c’est les séries et c’est pour ça qu’on joue. Cette défaite, ce n’est pas la fin du monde, mais il faut tout oublier et se reprendre mardi.
Alex Belzile
Au fait, ne dit-on pas que tout est possible dans les matchs ultimes ? C’est un peu ce que croit Alex Belzile aussi.
« On a frappé deux poteaux en partant sur le même avantage numérique… on n’a pas mal joué, mais dans les séries, c’est tellement serré. Ça va nous prendre plus de buts qui ne sont pas si beaux… Mais je ne suis pas inquiet. Je pense qu’on va rebondir. »