La saison de misère du Canadien prendra fin vendredi soir au Centre Bell contre les Panthers de la Floride.

Tout n’est pas sombre dans l’univers du CH. Des jeunes de 22 ans et moins, Nick Suzuki et Cole Caufield, ont pris l’attaque en main.

Malgré une première moitié de saison difficile, Suzuki a atteint la marque des 60 points. Caufield a produit à un rythme de 75 points sur une saison complète sous l’autorité de Martin St-Louis.

En défense, Alexander Romanov est en train de devenir le défenseur espéré, les jeunes Jordan Harris et Justin Barron ont eu l’occasion de se familiariser avec la LNH et Kaiden Guhle les rejoindra au camp d’entraînement.

Montréal détiendra aussi un choix dans le top trois au repêchage de juillet, peut-être même le premier, et une panoplie d’autres choix.

En bref, si vos espoirs d’une participation aux séries éliminatoires ne sont pas trop élevés pour l’an prochain et probablement la suivante, vous aurez l’occasion unique dans l’histoire de l’équipe de voir une reconstruction s’entamer sous vos yeux.

Voici les chantiers qui attendent Jeff Gorton et Kent Hughes d’ici le début de la prochaine saison.

Le repêchage

Hughes et Gorton étaient en Europe ces derniers jours (ils sont rentrés jeudi) pour épier certains des meilleurs espoirs en prévision du repêchage. C’est vous dire à quel point ce repêchage sera crucial pour l’avenir de l’organisation.

Nos hommes feront sans doute sous peu la tournée des séries éliminatoires dans les ligues du Québec, de l’Ontario et de l’Ouest.

Le Canadien a 25 % de probabilités de repêcher au premier rang pour la première fois depuis 1980, et l’évènement a lieu dans sa propre cour au Centre Bell !

Dans le pire des scénarios, Montréal obtiendra le troisième choix au total. Il n’y a pas de Crosby ou McDavid, mais néanmoins de solides joueurs disponibles, parmi lesquels le centre Shane Wright, le favori populaire, Logan Cooley, un centre lui aussi, l’ailier Juraj Slafkovsky, le défenseur Simon Nemec et quelques autres.

En vertu de son dernier rang au classement général, le CH détiendra aussi le premier choix dans chacune des rondes suivantes, nonobstant le résultat de la loterie pour les trois premiers choix totaux.

Après son premier choix, Montréal pigera donc deux fois entre le 29e (le choix des Flames pour Toffoli) et le 33e rang, et détient aussi un choix de milieu de deuxième ronde des Oilers acquis pour Brett Kulak.

L’équipe détient aussi trois choix de troisième ronde et trois choix de quatrième ronde.

Cette panoplie de choix, dix dans les quatre premières rondes, donne des outils à la direction si elle cherche à améliorer son rang de repêchage. Marc Bergevin ne sacrifiait jamais de choix pour s’avancer.

Gorton l’a fait en 2020 pour repêcher le défenseur Braden Schneider au 19e rang (contre son choix au 22e rang et un choix de troisième ronde) et en 2018 pour mettre la main sur un autre défenseur, K’Andre Miller au 22e rang (contre le choix au 26e rang et un choix de deuxième ronde). Schneider et Miller sont déjà dans la LNH et ont affronté le Canadien mercredi à New York.

Carey Price

Même s’il disputera le dernier match, vendredi soir, des doutes subsisteront sur l’état du genou de Carey Price. Il serait donc fort étonnant qu’un club veuille prendre le risque de l’acquérir, à 34 ans, et avec encore quatre années de contrat à un salaire annuel supérieur à 10 millions.

Dans un monde idéal, Price recouvre la santé et reste serein moralement, et assure une stabilité pendant encore quelques saisons devant le filet pour permettre à cette jeune équipe de croître et éviter les dégelées.

Gorton et Hughes devront cependant assurer leurs arrières et Samuel Montembeault se verra sans doute offrir un nouveau contrat, tandis que Cayden Primeau poursuivra son apprentissage dans les mineures.

Jeff Petry

On a cherché sans succès à échanger Jeff Petry à la date limite des transactions, à une période où Petry en arrachait, question de lui permettre de se rapprocher de sa famille aux États-Unis. Petry a connu une belle fin de saison, dix points à ses dix dernières rencontres, il a retrouvé son temps d’utilisation habituel et sa place au sein de la première vague en supériorité numérique.

Un club acheteur sera sans doute plus enclin à l’acquérir cet été, sans pour autant donner la lune en retour, mais si Petry part, reconstruction ou pas, il faudra le remplacer dans la formation pour un joueur d’expérience, afin de ne pas imposer une pression indue à un jeune ou être forcé de le garder dans la LNH même s’il n’est pas prêt.

Alléger la masse salariale

Le Canadien a terminé au dernier rang du classement général… mais détient le premier rang en termes de masse salariale projetée selon le site capfriendly.com.

Shea Weber ne jouera plus au hockey et il peut être placé sur la liste des blessés à long terme avec son salaire annuel de 7,8 millions pour les quatre prochaines saisons. Mais échanger son contrat à un club cherchant à atteindre le plancher salarial pourrait donner au Canadien une flexibilité supplémentaire, sans entrer dans les détails complexes de la convention collective.

En raison de sa baisse de productivité et de l’usure, le contrat de Brendan Gallagher fait déjà mal. Gallagher aura 30 ans la semaine prochaine, six buts en 55 matchs au compteur et il touchera en moyenne 6,5 millions au cours des cinq saisons suivantes. Il a touché 5 millions en salaire de base cet hiver, mais doit recevoir 8 millions en 2023-2024 et 9 millions en 2024-2025, ce qui le rend impossible à échanger. Il détient en outre une clause partielle de non-échange (il doit soumettre une liste de six clubs où il refuse d’être échangé).

Un rachat de contrat permettrait néanmoins au Canadien d’économiser un peu plus de 11 millions sur les 34 restants et allégerait la masse salariale de 4,3 millions au minimum chaque saison jusqu’en 2032, sauf en 2026-2027.

Parmi les autres candidats à un assainissement des finances, Mike Hoffman, 32 ans, à un salaire annuel 4,5 millions pour les deux saisons suivantes, et Jonathan Drouin, à 5,5 millions, mais dont il reste seulement un an de contrat.

Un bel été en perspective pour messieurs Gorton et Hughes !

Petite analyse statistique

Voici le rendement offensif des joueurs du Canadien (du moins la majorité) depuis l’arrivée de Martin St-Louis. On note une forte progression de Cole Caufield, Jeff Petry et Nick Suzuki, comme vous vous en doutiez probablement, et d’une régression importante dans le cas de Josh Anderson.

1– Cole Caufield

32 points (19 buts)/35 matchs

+0,65 point-match

2- Jeff Petry

18 points (3 buts)/29 matchs

+0,41 point/match

3– Nick Suzuki

33 points (12 buts)/36 matchs

+0,35 point/match

4– Chris Wideman

18 points (2 buts)/31 matchs

+0,33 point/match

5– Christian Dvorak

15 points (3 buts)/21 matchs

+0,24 point/match

6– David Savard

7 points (2 buts)/19 matchs

+0,18 point/match

7– Jake Evans

15 points (6 buts)/34 matchs

+0,12 point/match

8– Mike Hoffman

19 points (7 buts)/36 matchs

+0,06 point/match

9– Ryan Poehling

8 points (3 buts)/25 matchs

+0,03 point/match

10– Rem Pitlick

20 points (6 buts)/36 matchs

+/-0,00 point/match

11– Alexander Romanov

6 points (1 but)/36 matchs

+/-0,00 point/match

12– Brendan Gallagher

12 points (2 buts)/28 matchs

-0,01 point/match

13– Laurent Dauphin

6 points (2 buts)/23 matchs

-0,14 point/match

14– Josh Anderson

13 points (10 buts)/33 matchs

-0,40 point/match

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