Les bonnes nouvelles ont été rares chez le Canadien depuis le mois d’octobre. À quelques heures du tout dernier match de cette longue saison, faisons-nous le cadeau de la bienveillance en soulignant sept points positifs du dernier mois.

Celui qu’on n’attendait plus

Qui est le meilleur pointeur du Canadien au mois d’avril ? Nick Suzuki n’est pas une mauvaise suggestion, mais c’est plutôt Christian Dvorak qui a mené la charge au cours des quatre dernières semaines, en vertu d’une fiche de 11 points en 13 rencontres. Sa fiche défensive est moins glorieuse, mais on peut pratiquement en dire autant de toute l’équipe, qui ne sait plus comment gagner depuis la soi-disant arrivée du printemps. On découvre en fait en Dvorak un véritable métronome sur le plan offensif, lui qui produit précisément au même rythme depuis trois saisons. Son différentiel de - 21 est toutefois le pire de sa carrière.

L’autre qu’on n’attendait plus

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jeff Petry

Aviez-vous perdu toute confiance en Jeff Petry ? Gens de peu de foi ! Si Dvorak remporte la palme d’avril pour le nombre total de points, c’est le ténébreux numéro 26 qui est en réalité le plus prolifique, avec 10 points en seulement 10 matchs. Au cours de cette séquence, il a également été le meilleur à forces égales, parmi les défenseurs réguliers du CH, sur les plans des buts, des buts attendus et des chances de marquer de qualité qui ont été accordés lorsqu’il était sur la glace, selon le site spécialisé NaturalStatTrick. Le retour en forme de Joel Edmundson l’a grandement aidé, mais il a aussi avoué faire plus confiance à son principal atout, soit son coup de patin.

Le soupir de soulagement

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Joel Edmundson

Joel Edmundson n’en pouvait plus d’attendre. Normal : il s’est présenté au camp d’entraînement, en septembre dernier, dans l’espoir de jouer rapidement. Ce n’est pourtant que le 12 mars qu’il a disputé sa première rencontre. Comme tout défenseur privé de camp qui doit sauter dans la mêlée à un stade si avancé de la saison, il a eu besoin d’une période d’adaptation. Or, il a, comme bien du monde, poussé un soupir de soulagement en constatant qu’il n’avait pas perdu tous ses moyens. Après avoir présenté un différentiel de - 4 en mars, il a répondu avec + 1 en avril, en dépit d’un contexte perdant, rappelons-le. Tous ses indicateurs défensifs sont à la hausse et il forme, avec Petry, le meilleur duo de cette fin de saison.

En toute discrétion

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jake Evans

Jake Evans n’est pas la grande vedette de cette équipe, et ne le sera sans doute jamais. Il vient quand même d’amasser 6 points en 12 matchs, un rythme nettement plus élevé que ses 21 points en 59 rencontres avant avril. Et il n’a été surpris sur la patinoire qu’à cinq reprises lorsque l’adversaire a marqué un but à cinq contre cinq. Lorsqu’on sait que le Tricolore a donné 37 buts dans ces circonstances alors qu’Evans était dans la formation, cela tient de l’exploit. Comme tous les attaquants du club, il a joué avec à peu près tout le monde cette saison, mais il semble développer une complicité intéressante avec Rem Pitlick.

À la recherche du tremplin

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Ryan Poehling

Un autre dont on parle relativement peu, mais qui connaît de bons moments, c’est Ryan Poehling. Son but de mercredi contre les Rangers de New York était son quatrième en sept rencontres. Le maître mot dans son cas : la simplicité. Il n’a pas encore complètement trouvé ses aises dans la LNH, alors la dentelle peut attendre. Comme Evans, il n’a pas coûté cher à son équipe lorsqu’il était sur la glace, et ce, malgré les portes tournantes sur son trio. Il fait certainement partie de ceux qui peuvent (et doivent) se servir de ces bons moments comme d’un tremplin.

Succès aux cercles

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Ryan Poehling et Josh Norris

Attention de ne pas vous étouffer : le Canadien est sixième de la LNH dans une catégorie statistique, et ce n’est pas parce qu’on lit la feuille à l’envers. Depuis le début du mois d’avril, ses joueurs de centre montrent un taux d’efficacité de 53,7 % au cercle de mise en jeu, très au-dessus de la moyenne de l’équipe pour toute la saison (49,1 %). Pour la première fois, les quatre principaux joueurs de centre touchent en même temps, pendant un mois complet, à la barre symbolique des 50 % – en fait, Poehling est à 49,5 %, mais il lui reste un match pour s’inviter dans la respectabilité.

Faire plus avec moins

L’avantage numérique du Canadien a tellement fait pitié, cette saison, que nombreux sont ceux qui ont ironisé sur la possibilité de décliner les punitions afin de s’éviter deux longues minutes de torture. Or, en désavantage numérique, ça ne se passe franchement pas trop mal. Avec un taux de succès de 80,5 % en avril, au 19rang de la ligue, le CH est en voie de boucler l’un de ses meilleurs mois de la saison. Ce n’est pas si bon que ça, vous dites ? Parlez-en au Tricolore d’octobre et à son enviable taux de 65 % – l’équivalent d’un but sur trois occasions. Mieux que mauvais, ce n’est pas nécessairement bon. Mais c’est quand même mieux. À garder en tête la saison prochaine.