« Quand un joueur change d’équipe, c’est dur. Mais ce n’est rien comparativement à ce que les femmes des joueurs vivent. »

Quand Nicolas Deslauriers est passé des Ducks d’Anaheim au Wild du Minnesota, il y a un mois, sa femme et ses quatre enfants ont pris la direction de Montréal.

« J’ai deux enfants sur quatre qui sont à l’école, c’est difficile, donc [ma femme] a pris les choses en main et elle fait l’école à la maison pour faciliter un peu la tâche », a expliqué le Québécois mardi matin, après l’entraînement optionnel du Wild au Centre Bell.

« On savait qu’on se faisait échanger. C’était de savoir où et quand. Mais de passer un mois pas d’enfants et pas de femme, c’était assez dur. »

Les retrouvailles ont eu lieu lundi soir, quand l’équipe est arrivée en ville. « Ç’a fait du bien de les voir, d’aller souper, a-t-il confié. Ils vont être au match. »

Ce n’est pas la première fois que Deslauriers est ainsi séparé de son clan. L’an dernier, en raison de la pandémie, il avait passé trois mois seul à Anaheim, alors que sa femme et leurs enfants étaient restés au Québec. « Le gros meeting de famille, c’était de faire en sorte que ça n’arrive plus », a-t-il raconté.

Mais l’attaquant de 31 ans a toujours voulu jouer en séries éliminatoires, ce qui ne lui est pas encore arrivé dans sa carrière. Avec le Wild, il se retrouve au sein d’une équipe qui aspire aux grands honneurs cette saison.

« Le dernier mois et demi, l’organisation d’Anaheim m’a clairement dit qu’elle voulait me garder, mais [que c’était mieux] pour ma carrière de peut-être trouver une place. Ça facilite [le sacrifice] un peu, mais c’est quand même difficile. »

À son plus grand bonheur, la petite famille déménagera enfin au Minnesota dans les prochaines heures.

Belle coïncidence

En plus de retrouver famille et amis à Montréal, mardi soir, Nicolas Deslauriers a disputé son 500match dans la Ligue nationale.

« C’est quelque chose, a-t-il indiqué. C’est une drôle de coïncidence que ça arrive à Montréal. C’est vraiment le fun. »

Il s’agit d’un plateau particulièrement significatif pour lui, considérant son parcours. Sélectionné au troisième tour du repêchage de 2009 par les Kings de Los Angeles, Deslauriers a joué trois ans dans la Ligue américaine en tant que défenseur. Comme l’équipe manquait d’attaquants, il a été appelé à jouer sur le quatrième trio.

Quand les Sabres de Buffalo ont fait son acquisition à la date limite des échanges, en 2014, c’est à titre d’attaquant qu’ils le voulaient dans leur alignement.

« Mon parcours est très différent de celui de bien d’autres personnes, a-t-il laissé entendre. Il ne faut jamais abandonner, ça, c’est sûr.

« Je dois donner du crédit à toutes les organisations qui m’ont donné une chance. […] J’ai fait mon chemin pour être un joueur de quatrième ligne. Je suis là où je voulais être. Je veux prouver que je suis un joueur de séries éliminatoires. »