Jordan Harris a été fidèle à son université en y passant ses quatre années. Il est aussi resté fidèle envers l’équipe qui l’avait repêché.

Le défenseur a signé une entente de deux ans avec le Canadien, a annoncé l’équipe samedi.

Et question de bien montrer sa loyauté, Harris a signé son contrat dans les locaux de l’Université Northeastern, entouré de ses coéquipiers et de ses parents.

« C’était son initiative. Il tenait à le faire en compagnie de ses coéquipiers et de ses entraîneurs », a expliqué Eric Quinlan, l’agent chez Forward Hockey qui s’est occupé, en compagnie de Nick Martino, de son dossier.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER DES HUSKIES DE NORTHEASTERN

Jordan Harris (au centre) lors de la signature de son contrat professionnel, samedi, entouré des membres de l’équipe des Huskies de Northeastern.

Il n’est pas encore clair quand il rejoindra l’équipe, qui a filé aux États-Unis immédiatement après le match de samedi pour un périple de quatre rencontres.

Cela dit, même s’il retrouve ses nouveaux coéquipiers à l’étranger, il n’est pas assuré qu’il jouera au cours du voyage. Comme dans le cas de Justin Barron vendredi, l’équipe entend prendre son temps et ne pas brusquer son arrivée dans la LNH, d’autant que Montréal rencontrera coup sur coup les Panthers, les Hurricanes et le Lightning, des équipes malcommodes.

Harris a vu sa carrière universitaire prendre fin vendredi, quand les Huskies de Northeastern ont été éliminés par Western Michigan au championnat national de la NCAA. Le joueur réclamé au 3tour par le Tricolore en 2018 pouvait donc s’entendre avec l’équipe. Il avait toutefois l’option d’attendre au 31 mai 2022 ; c’est à ce moment que les droits du CH sur lui auraient expiré. Il aurait alors eu le loisir de signer avec le club de son choix, l’été venu.

Mais comme Jake Evans en 2018, Harris s’est entendu avec l’équipe qui l’avait repêché.

« Ses trois principaux critères étaient le style de jeu, les occasions potentielles et, tout simplement, ce que son instinct lui disait », a résumé Eric Quinlan.

Le plus important, c’est qu’il [Jordan Harris] a toujours cru en lui-même. Eux [le Canadien] aussi ont cru en lui, car ils l’ont repêché. Il a vraiment hâte d’aider l’équipe.

Eric Quinlan

Cela dit, même si c’est le Canadien qui l’a sélectionné, les changements y ont été si nombreux qu’il s’agit pratiquement d’un nouveau club. On peut d’ailleurs se demander si le ménage dans la direction n’a pas facilité son arrivée à Montréal.

La pandémie n’a pas aidé, mais Harris n’avait pas eu des tonnes de contacts avec Marc Bergevin. Le mois dernier, Harris nous disait se rappeler principalement une rencontre virtuelle avec Bergevin et Claude Julien en février 2021, quelques jours avant le congédiement de Julien. Un mois plus tard, le bruit courait que Harris allait faire le saut chez les pros, mais il n’est pas clair d’où venaient ces échos. Chez le Canadien, on se disait persuadé qu’il s’en venait, tandis que le clan du jeune homme maintient que le plan était qu’il reste à l’université.

La nouvelle organisation lui est bien sûr familière, puisqu’il joue avec les fils de Kent Hughes (Riley et Jack) de même qu’avec le fils de Martin St-Louis, Ryan. Hughes a aussi été l’entraîneur de Harris au hockey mineur.

Son coup de patin, une valeur cardinale de la nouvelle administration, est une de ses forces. Il faudra poser la question au jeune homme en temps et lieu, mais on devine que cette orientation de l’administration Gorton-Hughes, moins portée sur la robustesse que l’ancien régime, a dû lui plaire.

Harris tire de la gauche. Il peut jouer des deux côtés, mais c’était également le discours au sujet d’Alexander Romanov à son arrivée. Or, le Russe a très peu joué sur le flanc droit depuis son arrivée en Amérique du Nord. S’il demeure à droite, Harris se retrouvera derrière Romanov et Joel Edmundson dans la hiérarchie, et le jeune Kaiden Guhle, choix de 1er tour du CH en 2020, est également gaucher.

Une année écoulée

L’entente, qui commence dès cette saison, rapportera à Harris 750 000 $ annuellement et comporte un boni à la signature de 92 500 $ pour chaque année. S’il évolue dans la Ligue américaine, Harris touchera 70 000 $ par saison.

S’il ne s’agit pas d’un typique contrat d’entrée de trois ans, c’est en raison de l’âge qu’aura Harris au 15 septembre. Il aura alors 22 ans, et la convention collective prévoit des contrats de recrue moins longs à compter de cet âge.

Il sera admissible à un nouveau contrat dès l’été 2023.

Harris a récolté 73 points en 129 matchs au sein du circuit universitaire américain. Ces statistiques rappellent ce qui est souvent dit à son sujet : il n’a pas nécessairement le potentiel d’un grand défenseur offensif.

« C’est un très bon patineur, il se défend avec ses pieds, disait de lui Martin St-Louis, samedi matin. Et il a un petit côté physique. À cause de sa vitesse, il peut prendre le bon angle sur des gars. Il a un petit côté offensif, on va voir comment il va progresser dans la LNH. Mais son patin est très élite. »

En savoir plus
  • 20
    Harris a amassé 20 points en 39 matchs cette saison avec les Huskies de Northeastern.