Le Tricolore devra user d’imagination pour embaucher des joueurs autonomes pendant l’été. Car il est aux prises avec des engagements financiers nombreux et onéreux. Survol de cinq obstacles qu’il lui faudra surmonter au cours des prochains mois, voire des prochaines années.

Déjà serré

Si le Canadien conservait sa formation exactement dans son état actuel, sa masse salariale s’élèverait à près de 80 millions de dollars en 2022-2023, alors que le plafond se situerait entre 81,5 et 82,5 millions. Ajoutez à cela les bonis de performance reportés de la présente saison (voir l’explication dans l’autre texte), et la marge de manœuvre est déjà quasi inexistante. Échanger Shea Weber ou inscrire de nouveau son nom sur la liste des blessés à long terme créera évidemment de l’espace. Mais ce ne sera pas assez si l’on désire attirer des joueurs autonomes de prestige.

Signatures à venir

Le problème serait bien pire si Artturi Lehkonen était encore un membre de l’équipe, mais le Canadien a quelques contrats à faire signer à ses joueurs qui deviendront autonomes avec restrictions pendant la saison morte. Plusieurs cas sont des formalités : Corey Schueneman, Michael Pezzetta, Kale Clague et William Lagesson — ces deux derniers pourraient ne pas recevoir d’offre qualificative. Alexander Romanov, Samuel Montembeault et Rem Pitlick seront toutefois mûrs pour des augmentations de salaire, eux qui gagnent tous moins d’un million à l’heure actuelle.

Contrats généreux

« Au classement, on est en bas, mais sur CapFriendly, on est en haut », a souligné le directeur général Kent Hughes, lundi dernier, après la fin de la période des échanges. Il évoquait ainsi le site web qui est LA référence en matière de contrats et faisait écho à la forte masse salariale de son équipe. Mais il n’y a pas que les dollars qui sont nombreux : les contrats généreux le sont aussi. Avec huit ententes supérieures à 4 millions de dollars valides pour la saison 2022-2023, le Canadien n’est dépassé que par les Islanders de New York. Les joueurs les mieux payés : Carey Price (10,5 millions), Shea Weber (7,8), Brendan Gallagher (6,5), Jeff Petry (6,25) ainsi que Jonathan Drouin et Josh Anderson (5,5 chacun).

Sous-performances

On peut se demander pendant toute une vie si Price, Gallagher et Petry sont surpayés. Mais si on déplace le projecteur, il est difficile de passer à côté de joueurs aussi sous-performants que Paul Byron et Joel Armia par rapport aux 3,4 millions par année que chacun empoche. Souvent blessé, le premier a inscrit seulement 11 buts en 91 matchs depuis le début de la saison 2019-2020. Le second présente un profil différent et possède des qualités presque uniques chez les attaquants du Canadien vu son gabarit. Mais son apport offensif est comparable à celui de Nicolas Roy, d’Oscar Sundqvist et de Derek Grant, qui gagnent tous substantiellement moins d’argent. L’unique année restante au contrat de Byron en fait un candidat à un rachat ou à un échange à faible retour. Quant à Armia, lié au Canadien jusqu’en 2025, il faudra convaincre un autre DG que sa saison de 11 points en 47 matchs est une anomalie.

Bientôt Caufield

On parle beaucoup de la saison 2022-2023, mais il faut déjà penser à la suite, car une négociation s’annonce déjà fascinante. Il ne reste plus qu’une année au contrat d’entrée de Cole Caufield. Il amorcera donc, en 2023-2024, la première saison de son deuxième contrat professionnel. Avec 12 buts à ses 18 derniers matchs, le jeune homme produit actuellement à un rythme de 55 buts par 82 rencontres. Quand bien même il n’en marquerait « que » 30, la saison prochaine, on peut se douter qu’il gagnera beaucoup, beaucoup plus que les 880 333 $ qu’on lui verse actuellement. Bien malin qui saura prédire son augmentation. Mais elle sera suffisante pour que les dirigeants de l’équipe y pensent déjà.

Des calculs complexes attendent le Canadien