Chez le Canadien, un peu tout le monde joue de manière différente depuis l’arrivée de Martin St-Louis… et ça inclut Brendan Gallagher.

La différence, dans ce cas-ci, c’est que Gallagher joue de manière différente, mais en accumulant moins de points.

Ainsi, depuis le 9 février, date de l’embauche du nouvel entraîneur-chef, l’attaquant au numéro 11 n’est pas exactement un habitué de la feuille de pointage ; en 14 matchs, il a obtenu 1 but et 3 aides, pour un modeste total de 4 points. En guise de comparaison, il avait récolté 10 points en 27 rencontres sous les ordres de Dominique Ducharme en début de saison.

À 29 ans, Gallagher ne sera sans doute plus le joueur de 50 points qu’il a déjà été, mais aux yeux de St-Louis, ce n’est pas un problème.

« C’est un gars qui a toujours joué avec intensité », a noté l’entraîneur-chef au terme de la victoire de 4-3 à Philadelphie, dimanche soir.

« Je sais qu’il est un très bon joueur devant le filet, il est très bon sur l’échec avant, mais je trouve qu’il est en train d’évoluer en tant que joueur, parce qu’il n’est plus seulement que ça. Il est bon pour jouer à sa manière, mais je lui demande d’évoluer en tant que joueur de hockey. »

Une nécessité ?

Ce Brendan Gallagher nouveau est peut-être une nécessité… en raison de Gallagher lui-même.

D’un point de vue purement physique, il était sans doute utopique de croire que le petit attaquant allait pouvoir continuer à jouer à sa manière sans finir un jour par avoir l’air d’Arnold Schwarzenegger vers la fin du deuxième Terminator. À ce sujet, on devine que la direction du Canadien préfère un Gallagher avec tous ses morceaux, qui sera en mesure de continuer à être un joueur important.

D’autant plus que son contrat de 39 millions de dollars, signé en octobre 2020, sera valable jusqu’à la fin de la saison 2026-2027, pour une moyenne annuelle de 6,5 millions de dollars par saison.

En gros, le Canadien souhaite peut-être protéger son investissement…

Il ne doit pas oublier ce qui a fait son succès. Mais il doit aussi jouer de l’autre façon un peu. Il ne doit pas seulement se soucier d’être un attaquant de premier trio et un gars qui fonce au filet.

Martin St-Louis

Si on peut se permettre de lire un peu entre les lignes ici, le constat semble assez clair : Gallagher ne fera pas partie d’une immense vente-débarras qui aura lieu (ou pas) d’ici à la date limite des échanges dans la LNH, le 21 mars.

Au contraire, l’attaquant semble faire partie des plans, et la direction montréalaise, bien au fait qu’un tel contrat repousserait sans doute même les directeurs généraux les plus téméraires, espère une forme de renaissance de sa part… et un nouveau style de jeu qui lui permettra de rester sur la glace, et non dans la clinique des thérapeutes du club. En 10 saisons dans la LNH, l’ailier a disputé des saisons complètes à seulement trois reprises.

Sans oublier que le leadership du joueur originaire de la Colombie-Britannique est souvent cité en exemple par les joueurs et les dirigeants de l’organisation.

Le prochain match du Canadien, prévu pour ce mardi soir au Centre Bell face aux Coyotes de l’Arizona, sera le 42e de la saison pour Gallagher, qui, à ce rythme, aura du mal à atteindre le très modeste cap des 10 buts, lui qui en compte 5 à sa fiche depuis le début de la saison.

Mais St-Louis n’en a cure.

« Je pense qu’il va continuer à améliorer son jeu avec les systèmes de jeu qu’on va continuer à installer, a-t-il ajouté dimanche. Il n’est jamais trop tard pour évoluer. »