(Calgary) L’embauche de Vincent Lecavalier à titre de conseiller spécial aux opérations hockey du Canadien, il y a quelques jours, a laissé une impression plus ou moins mitigée chez les partisans et chez les observateurs.

Son rôle, quelque part entre le mentorat et le recrutement, n’est pas tout à fait précisé, et l’influence qu’il aura sur la destinée du club au cours des prochaines années reste bien sûr à déterminer.

Un qui ne doute pas de l’impact qu’aura Lecavalier, c’est Darryl Sutter, entraîneur-chef des Flames de Calgary. Sans même que la question lui soit posée, il a spontanément identifié le Québécois comme une « excellente addition » pour le personnel hockey du CH.

Cette remarque est arrivée du champ gauche, d’autant plus que quelques instants plus tôt, lorsqu’invité à donner ses impressions sur la transition de Martin St-Louis comme entraîneur-chef dans la LNH, Sutter s’est contenté d’une réponse succincte dont lui seul a le secret : « Il vient de commencer. Je suis content pour lui, je le respecte beaucoup, mais [ses qualités] comme entraîneur, comment je le saurais ? » L’indice de chaleur humaine était, au mieux, modéré.

Par contre, reconnaissant que le Canadien semblait « énergisé » depuis quelques matchs, il a souligné « l’influence [du directeur général] Kent Hughes, de St-Louis et d’une autre excellente addition, Vincent Lecavalier ».

Pourquoi lui ? « Il était un classique centre numéro un, il a gagné la Coupe Stanley, il est proche de St-Louis, ils ont gagné des championnats ensemble », a énuméré le pilote de 63 ans.

Comme entraîneur, je sais ce que c’est, l’intelligence du jeu [hockey IQ]. Et je sais qu’il en a beaucoup.

Darryl Sutter, à propos de Vincent Lecavalier

Sutter était entraîneur-chef et directeur général des Flames, en 2004, lorsque les Albertains se sont inclinés en sept matchs en finale de la Coupe Stanley contre le Lightning de Tampa Bay.

À ses yeux, quatre joueurs du Lightning avaient fait la différence : Lecavalier, St-Louis, le gardien Nikolai Khabibulin ainsi que Brad Richards, qui a d’ailleurs remporté le trophée Conn-Smythe. « J’ai beaucoup de respect pour ces gars-là. »

Des trois attaquants, Lecavalier est certainement celui qui a été le plus effacé offensivement, avec seulement trois mentions d’aide en sept rencontres. Richards (9 points) et St-Louis (6) avaient mené la charge.

Or, Sutter persiste et signe. Son équipe de recruteurs avait observé de près les Floridiens avant la série, mais d’après lui, « Vincent a atteint un autre niveau de jeu » en finale.

À ses yeux, la manière dont Lecavalier s’est comporté contre ses Flames demeure « unique ».

Il reste à savoir si ces qualités se transposeront dans son nouveau rôle d’évaluateur de talent. A priori, Darryl Sutter ne semble pas en douter.