Sans nécessairement préméditer sa sortie publique, Jeff Petry vient de faire une faveur immense à la nouvelle direction du Canadien.

En déclarant avoir retrouvé le plaisir de jouer depuis l’arrivée de Martin St-Louis et même, qui sait, de prolonger son séjour à Montréal, Petry contribue à redorer l’image de l’organisation auprès de ses confrères de la LNH.

Pour des gestionnaires avides d’attirer des joueurs de qualité dans la métropole, les déclarations du défenseur constituent un cadeau du ciel.

Vous aviez ici un joueur américain malheureux. Un athlète dont l’épouse, américaine, exaspérée par les mesures sanitaires en vigueur au Canada, a choisi de rester au Michigan pour le reste de l’hiver.

Les dernières mesures sanitaires risquent de tomber dans les prochaines semaines, le Canadien prouve qu’il peut gagner et les joueurs ont du plaisir. Jeff Gorton et Kent Hughes peuvent s’en délecter.

Hughes tentait de satisfaire son défenseur en tâtant l’intérêt des autres équipes, mais on ne réalise jamais de bons échanges avec un fusil sur la tempe.

Petry redevient le défenseur dominant qu’il était depuis la nomination du nouvel entraîneur. Il a amassé cinq points en huit matchs et il réduit les erreurs au minimum. Le contraste est saisissant. Le défenseur numéro un du CH avait amassé six maigres points à ses 38 premières rencontres. Saint-Louis l’a récompensé en le promouvant au sein de la première unité en supériorité numérique récemment.

Les objectifs de la nouvelle administration n’ont pas changé. Ils veulent assurer la pérennité du Canadien et non seulement gagner à court terme. Pour se faire, ils tiennent à amasser des espoirs et des choix au repêchage, et aussi alléger la masse salariale afin d’attirer des joueurs ciblés.

Le rendement de Petry et son humeur donnent des options à Hughes. Notre défenseur américain de 34 ans n’est pas le plus facile à échanger en raison d’un contrat de 6,25 M$ par année pour les trois prochaines saisons.

Mais si le nouveau DG du Canadien ne reçoit pas l’offre espérée, Petry ne devient plus non plus le boulet qu’il était.

Hughes peut aussi se donner plus de temps pour agir sans crainte que Petry ne contamine les jeunes par une attitude de je-m’en-foutisme.

La présence de Petry ne constitue pas un luxe non plus compte tenu de la faiblesse des effectifs du côté droit de la défense, en attendant la progression des jeunes.

De l’intérêt des Flyers ?

Selon des rumeurs en provenance de Philadelphie, les Flyers auraient manifesté leur intérêt pour Petry. Deux de leurs défenseurs droitiers, Rasmus Ristolainen et Justin Braun, auront droit à l’autonomie complète cet été. Ristolainen aurait rejeté une offre de contrat de six ans pour 38 millions. L’autre droitier, Ryan Ellis, a été blessé toute l’année et son état de santé suscite de l’inquiétude. Le DG des Flyers, Chuck Fletcher, est plutôt porté vers les solutions à court terme. L’attrait envers Petry pourrait donc être réaliste.

Selon le scénario le plus probable évoqué par nos collègues de Philadelphie, le CH devrait accepter en retour l’ailier James van Riemsdyk et son contrat annuel de sept millions. van Riemsdyk, 32 ans, n’est plus que l’ombre du marqueur de 30 buts qu’il a déjà été, et sa valeur comme joueur est nulle, mais son contrat vient à échéance en 2023 et le Canadien éviterait ainsi de payer un salaire de 6,25 millions pour les deux années suivantes en refilant Petry aux Flyers.

Montréal pourrait aussi racheter le contrat de van Riemsdyk. Le salaire de cet ailier vétéran occuperait 4,3 millions sur la masse salariale de l’équipe la saison prochaine (selon l’excellent site capfriendly.com) et 1,3 millions en 2023-2024.

Kent Hughes devra évaluer si le jeu en vaut la chandelle.

Vengeance à Winnipeg ?

Le Canadien affronte les Jets mardi soir. Le Canadien et ses fans les plus assidus se rappellent bien du coup salaud asséné à Jake Evans par Mark Scheifele lors du premier match de la série de deuxième ronde entre le Canadien et les Jets. Evans a quitté la rencontre sur une civière, le meilleur attaquant des Jets a été suspendu quatre matchs, le CH a remporté les trois matchs suivants et balayé Winnipeg. Scheifele n’a pas semblé afficher beaucoup de remords après la saison, mais une vengeance est-elle à l’ordre du jour ? Envoyer les Jets en vacances ne constituait-elle pas la vengeance par excellence ? Tant qu’à risquer une fracture à la main de Josh Anderson…

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  3. L’essentiel des propos de Jeff Petry se retrouvent ici sous la plume de Guillaume.