Pour certains, la transformation récente du Canadien s’explique uniquement par l’arrivée d’une nouvelle « voix » dans le vestiaire de l’équipe. Ça n’est pas tout à fait faux. Mais il y a des nuances à apporter.

L’arrivée d’un nouvel entraîneur peut en effet fournir un regain d’énergie à un club démoralisé. Les Jets de Winnipeg ont remporté trois matchs de suite après le départ de Paul Maurice en décembre, avant de subir six revers consécutifs.

Mike Yeo a été invaincu à ses six premiers matchs derrière le banc des Flyers après le congédiement d’Alain Vigneault, avant de subir treize défaites consécutives.

Mais à Winnipeg, Dave Lowry pouvait compter sur l’un des meilleurs gardiens de la LNH, Connor Hellebuyck, et sur un noyau constitué de Kyle Connor, Mark Scheifele, Pierre-Luc Dubois, Blake Wheeler, Nikolaj Ehlers et Josh Morrissey pour relancer le club.

Les Flyers avaient un club aguerri dont la fiche avoisinait les .500 au moment du congédiement d’Alain Vigneault.

Une baisse de régime du CH ces prochaines semaines serait normale dans les circonstances. Il faut néanmoins reconnaitre que Martin St-Louis a réussi à fouetter ce club avec les moyens du bord.

Il a hérité du pire club de la LNH, au cœur de l’une des pires saisons de l’histoire de l’équipe, avec une fiche de 8-30-9.

Les deux gardiens, Carey Price et Jake Allen, sont toujours blessés. Il s’appuie sur un gardien réclamé au ballottage en début de saison et sur un vétéran jeté aux oubliettes dans la Ligue américaine ces dernières saisons.

Avant le retour de Ben Chiarot, les deux tiers de sa défense étaient constitués de Chris Wideman, Brett Kulak, Kale Clague et Corey Schueneman, des joueurs qu’on pourrait soumettre au ballottage sans susciter l’indignation. David Savard et Joel Edmundson manquent toujours à l’appel, sans oublier Shea Weber, si certains ont toujours espoir de le revoir un jour sur patins.

Jonathan Drouin, Christian Dvorak, Joel Armia et Mathieu Perreault occupent la liste des blessés à l’attaque. On a aussi soustrait à la formation Tyler Toffoli, échangé pour des choix au repêchage et un espoir.

Les trois centres après Nick Suzuki s’appellent donc Jake Evans, Laurent Dauphin et Ryan Poehling. Les deux derniers étaient dans la Ligue américaine en début de saison. Evans en est à sa deuxième saison complète et tente d’atteindre la barre des 15 points pour la première fois cette année.

Qu’importe si Montréal connait des séquences plus difficiles d’ici la fin de la saison — il faut d’ailleurs s’y attendre — St-Louis doit d’abord jeter les bases pour l’avenir de l’organisation.

Cet avenir passe par d’abord par Cole Caufield et Nick Suzuki. Caufield, que plusieurs envoyaient à Laval, est un joueur transformé. Avec trois points lundi, le jeune homme de 21 ans a désormais huit points, dont cinq buts, en six matchs depuis l’arrivée de St-Louis, son idole de jeunesse.

St-Louis s’est servi de son passé de joueur d’élite pour rappeler au garçon qu’il allait passer l’éponge sur certaines de ses erreurs, en autant qu’il continuait à user de créativité et d’audace.

Le nouvel entraîneur a aussi puisé dans son expérience personnelle en jumelant un ailier costaud et méchant à ses heures, Josh Anderson, avec ses deux joyaux. St-Louis aimait jouer avec Vincent Lecavalier parce que celui-ci pouvait redresser les torts de certains adversaires un peu trop impolis envers lui.

Alexander Romanov joue lui aussi avec une confiance renouvelée récemment. Il joue désormais rarement moins de 20 minutes, et généralement 22 minutes. Un contraste frappant avec ses 16, 17 minutes du début de saison. Même Ryan Poehling produit davantage.

Plusieurs auront donc déjà compris l’importance de Martin St-Louis à court terme : le développement des jeunes. Les victoires constituent un boni.

Si le joueur repêché dans le top trois ou quatre cet été, Wright, Cooley, Geekie ou Slafkovsky, peut être galvanisé autant que Caufield, Suzuki et Romanov le sont aujourd’hui, si les Jordan Harris, Kaiden Guhle, Sean Farrell, Jan Mysak, Joshua Roy, Jesse Ylonen peuvent s’épanouir davantage avec un entraîneur qui les comprend et les supporte, alors une partie importante de la mission de Jeff Gorton et Kent Hughes sera accomplie.

Erreur sur la personne !

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Nathan MacKinnon

Nathan MacKinnon risque une suspension pour son coup de bâton à l’endroit du juge de ligne Michel Cormier, lundi. Dans les faits, MacKinnon ne visait pas Cormier, mais son adversaire Tomas Nosek, qui venait de lui asséner un coup de bâton sur la main lors de la mise en jeu. MacKinnon semble soit avoir raté son coup, soit s’être trompé de jambe, puisque le pantalon de l’arbitre, comme les bas du joueur des Bruins, sont de la même couleur. Qu’importe, MacKinnon a atteint le juge de ligne et il aura besoin de bons arguments pour s’en tirer.

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