Le chiffre des 1000 matchs est généralement vu comme le chiffre magique pour une carrière dans la LNH. Mais pour des joueurs au parcours semé d’embuches, atteindre les 500 matchs relève de l’exploit.

C’est ce qu’accomplira Paul Byron, jeudi, lors de la visite des Blues de St. Louis au Centre Bell.

Repêché au 6e tour, réclamé au ballottage par le Canadien, soumis au ballottage par ce même Canadien trois fois plutôt qu’une, ralenti par les blessures, Byron s’est accroché au point de devenir un des joueurs hautement respectés dans le vestiaire de l’équipe.

« Honnêtement, c’est un gros moment pour moi et ma famille, a noté Byron, en visioconférence jeudi matin.

« Pour un gars d’Ottawa, qui s’est fait dire toute sa vie qu’il est trop petit, c’est une fierté. J’ai hâte de vivre ce moment avec ma famille ce soir. »

Comme le soulignait l’éminent collègue Luc Gélinas sur la passerelle pendant l’entraînement, Byron est le 4e joueur de l’étonnant 6e tour du repêchage de 2007 à atteindre les 500 matchs, après Patrick Maroon, Carl Hagelin et Nick Bonino.

Mais Byron y est parvenu en contournant sa part d’obstacles. À son arrivée à Montréal, il se remettait d’une opération à un poignet. En trois saisons, de 2018 à 2021, il a raté 78 matchs sur blessures. Cette saison, une opération à la hanche lui a fait rater les 43 premières rencontres.

C’est évidemment un parcours qu’a remarqué Martin St-Louis. Le nouvel entraîneur-chef a été relativement épargné par les blessures au fil de sa carrière, mais le ballottage et les hésitations quant à sa petite taille, il s’y connaît.

« Les gens ne réalisent pas à quel point c’est difficile de jouer 500 matchs dans la LNH, a rappelé St-Louis. Plusieurs joueurs ont été repêchés avant lui, il y a des choix de 1er tour qui n’ont jamais joué 500 matchs. J’ai toujours aimé sa rapidité. Je commence à le connaître un peu plus. Mais être repêché au 6e tour, passer par le ballottage, ça peut décourager des joueurs. Le caractère et le cœur, c’est dur à mesurer, surtout quand ils sont jeunes. Paul peut être très fier. »

Repêché par les Sabres, échangé aux Flames, Byron a toutefois fait son nid à Montréal, au point de s’y enraciner. Il connaissait déjà le Québec pour avoir joué son hockey junior à Gatineau, et y a même rencontré sa conjointe.

Son histoire aurait toutefois pu être différente s’il était parti jouer en Europe plus tôt dans sa carrière.

« J’avais eu beaucoup de discussions pour aller jouer en Suisse. Puis, quand les Flames ne m’ont pas offert de contrat, j’étais proche de signer un contrat avec le CSKA dans la KHL. Mais j’ai tenu bon, Bob Hartley était le coach à Calgary, et j’ai pris la bonne décision. »

Byron a malgré tout été soumis au ballottage, « mais c’est la meilleure chose qui s’est passée dans ma carrière. Montréal est devenue notre maison et maintenant, je nous vois rester ici pour le reste de nos vies. »

Ce dernier bout est intéressant, car le Canadien amorce une reconstruction, un processus que des joueurs établis préfèrent parfois éviter sans savoir combien de temps il durera. Byron écoulera l’an prochain la dernière saison d’un contrat de quatre ans qui lui rapporte 3,4 millions de dollars par année.

« Je vois l’équipe, je vois les jeunes, les joueurs que l’on repêche… Ma famille aime tellement Montréal, on habite ici à l’année. Aller quelque part d’autre, ce n’est pas dans ma tête pour le moment », a-t-il assuré.

De bons moments pour Poulin

Dans un autre ordre d’idées, Byron a admis s’être endormi avant le début de la finale du tournoi olympique de hockey féminin, mercredi soir. Mais il était bien au fait des deux buts inscrits par Marie-Philip Poulin dans la victoire de 3-2 du Canada contre les États-Unis.

« Elle est excellente sous la pression, elle est rapide, intelligente, elle a un bon tir. J’ai vu que c’était son troisième but gagnant pour une médaille d’or, c’est un fait incroyable. C’est une des athlètes les plus “clutch” de l’histoire du Canada. C’est un grand moment pour le hockey féminin. »

Byron a raconté avoir côtoyé Poulin sur la patinoire lors d’un évènement organisé par Dany Dubé. « Je n’ai pas vu toutes ses habiletés, mais en voyant son tir, son maniement de rondelle, ça m’a donné une bonne idée de ses habiletés.

« Ma fille joue au hockey et ça serait incroyable de la voir à la télé un jour, avec seulement la moitié du talent de Poulin. »

Dauphin de retour

Enfin, quelques nouvelles de l’entraînement.

— Laurent Dauphin reviendra dans la formation afin de remplacer Tyler Toffoli, échangé aux Flames lundi.

— Il s’agit du seul changement à la formation du Tricolore par rapport au dernier match. C’est donc dire que Mike Hoffman, qui avait quitté prématurément l’entraînement de mercredi, devrait être à son poste.

— Samuel Montembeault défendra le filet du CH.

— Chez les blessés, Christian Dvorak continue à subir des tests pour sa mystérieuse blessure au haut du corps, a dit St-Louis. Rappelons que Dvorak semblait sur le point de revenir au jeu la semaine dernière.

— Le défenseur Ben Chiarot a participé à l’entraînement et a fait des minutes supplémentaires. Dans la mesure où une transaction semble imminente, on devine que l’équipe sera ultra-prudente dans la gestion de son retour au jeu…

— Son collègue défenseur Joel Edmundson, blessé au dos, s’est lui aussi exercé après l’entraînement, faisant des exercices de patinage.

— Le Canadien a cédé le gardien Michael McNiven au Rocket de Laval.