Ce que l’on sait déjà, c’est que d’ici le 21 mars, le Canadien sera solidement en mode vente. Ce que l’on ne sait pas, c’est combien de joueurs resteront au terme de cette vente-débarras.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, et la première vente a été effectuée dans la journée de lundi, quand un attaquant, Tyler Toffoli, est passé aux Flames de Calgary en retour d’un choix de premier tour, un choix de cinquième tour, un espoir en Emil Heineman, ainsi qu’un joueur de soutien en fin de contrat, l’attaquant de 30 ans Tyler Pitlick.

Afin d’y voir plus clair, nous avons demandé à un membre de direction d’une autre équipe de la LNH de repérer pour nous les prochains joueurs du Canadien qui pourraient être appelés à déménager… sous peu ou plus tard. Cet employé a demandé à conserver son anonymat afin de ne pas nuire à ses relations avec le club montréalais.

Le cas évident : Ben Chiarot

« Vous allez être surpris de l’intérêt que Chiarot va susciter sur le marché auprès des autres équipes de la Ligue nationale. Il ne paraît pas bien en ce moment parce que le Canadien en général ne paraît pas bien, mais le DG d’une équipe qui se prépare à faire un bout de chemin en séries va se souvenir du Chiarot de la saison dernière, surtout celui des séries. Il a connu de très bonnes séries avec le Canadien et il a été l’un des meilleurs joueurs du club, et j’irais même jusqu’à dire qu’il a été un élément important. Dans les séries, les gros défenseurs comme lui deviennent plus utiles, et tout le monde en veut. Une équipe qui croit en ses chances de faire un bout de chemin au printemps pourrait être tentée de l’échanger au Canadien contre un choix de premier tour. Un premier choix pour obtenir Chiarot, je pense que c’est un scénario réaliste. »

Le cas compliqué : Jeff Petry

« Le Canadien n’est pas en position de force dans ce dossier ; tout le monde sait que Petry veut partir, et en plus, avec la saison qu’il connaît, ce ne sera pas si facile de faire quelque chose. Il était très bon la saison dernière, il y a des dirigeants qui vont s’en souvenir, mais cette saison, je le regarde jouer, et c’est évident que son degré de concentration fait défaut. En plus, en raison de sa situation contractuelle [Petry est sous contrat jusqu’en 2024-2025, pour une moyenne salariale de 6,2 millions de dollars], ça vient un peu compliquer les choses. Toutes les équipes ont un plafond salarial à gérer, et, quant à lui, les années qui restent à son contrat, ce n’est pas du court terme.

« Mais ça va être un sujet de discussion dans la ligue. Jeff Gorton [vice-président des opérations hockey du Canadien], il connaît du monde et il n’est pas venu ici pour regarder passer la parade. Il va être impliqué dans toutes les décisions. Je sais que Petry a une clause de non-échange [limitée à 15 équipes], mais il va accepter de la lever rapidement si on lui propose de partir. Maintenant, si lui veut partir au plus vite, ça ne veut pas dire que le Canadien est obligé de l’exaucer tout de suite. Le Canadien doit absolument réussir la meilleure transaction possible, et si c’est seulement à l’été, ce sera seulement à l’été. De toute façon, il reste 34 matchs à sa saison. Il ne faut pas oublier ce qui est arrivé entre Buffalo et Jack Eichel ; tout le monde savait que le divorce était inévitable, mais ça a pris pas mal plus de temps que prévu. »

Le cas vraiment compliqué : Carey Price

« En premier, il faudrait savoir quand il va être capable de retourner sur la glace [le Canadien a fait savoir mardi que Price allait devoir se contenter d’un entraînement en gymnase dans l’immédiat et qu’il n’allait pas patiner cette semaine]. C’est la première chose, parce qu’il ne peut rien se passer d’ici là. Ensuite, il faut qu’il joue des matchs avant même qu’on puisse commencer à parler d’une possible transaction. Ça fait déjà deux fois qu’il tente un retour au jeu cette saison et qu’il doit tout arrêter à cause de son genou. Tout le monde dans la ligue est très bien au courant de sa situation. Ça ne sert à rien de parler de lui tant qu’il ne jouera pas des matchs, et plusieurs matchs en plus. Personne ne va aller chercher son contrat seulement en raison de sa réputation. »