En signant récemment une prolongation de contrat de deux ans avec les Penguins de Pittsburgh, Jeff Carter demeure au plus fort de la lutte dans la course au titre de longévité des joueurs de la cuvée 2003, l’une des plus fortes de l’histoire de la LNH.

Ils ne sont plus très nombreux : Carter, Patrice Bergeron, Marc-André Fleury, Brent Burns, Dustin Brown, Ryan Suter, Ryan Getzlaf, Corey Perry, Joe Pavelski, Loui Eriksson, Brian Boyle, Nate Thompson, Jaroslav Halak.

Trois Québécois repêchés cette année-là, Maxim Lapierre, Bruno Gervais et Alexandre Picard, sont déjà sur nos écrans à titre d’analystes depuis quelques années.

Pour plusieurs fans du Canadien, Jeff Carter rappelle toujours un douloureux souvenir. Trevor Timmins en était à son premier repêchage avec le CH. André Savard venait d’être dégommé au profit de Bob Gainey. Timmins n’avait d’yeux que pour Andrei Kostitsyn. Savard préférait Carter. Quand on vient de se faire tasser, on tape un peu moins fort du poing. Il a laissé Timmins opérer.

Kostitsyn n’était pas mal parti, cela dit. Dès sa première saison complète, à 22 ans, il marquait 26 buts et amassait 53 points au sein du premier trio avec Tomas Plekanec et Alexei Kovalev, soit le nombre identique de points à Carter, et trois buts de moins.

Le jeune homme a perdu sa fougue, son talent et son éthique de travail dans les folles nuits de Montréal et après une deuxième saison de 23 buts, son rendement allait chuter brutalement. Malgré 84 buts en 292 matchs à Montréal entre 2007 et 2011, une moyenne de 28 buts par année sur une saison complète, il allait être chassé de la LNH à 27 ans.

Ce même André Savard avait été mandaté pour épier les séries éliminatoires du Rocket de Montréal ce printemps-là. Il était bien mal tombé. Corey Urquhart y avait connu une première ronde fantastique avec 15 points, dont 9 buts, en seulement 7 matchs.

Comme il avait à remplir son mandat de DG l’hiver précédent, il n’avait évidemment pas eu le loisir de voir à l’œuvre un certain Patrice Bergeron, en Acadie-Bathurst, au cœur du Nouveau-Brunswick, et repêché cinq rangs après Urquhart.

Montréal aura mis au moins la main sur un bon joueur de soutien en fin de deuxième ronde, le coéquipier de Urquhart, Maxim Lapierre, 614 matchs dans la Ligue nationale de hockey — 614 de plus qu’Urquhart — et même une saison de 15 buts pour le CH.

Finalement, en neuvième ronde, après les Ryan O’Byrne, Corey Locke, Danny Stewart et le sympathique dur à cuire Jimmy Bonneau, devenu depuis entraineur adjoint dans l’organisation des Sharks, le Canadien a mis la main sur un gardien au talent modeste en apparence, Jaroslav Halak, qui, au final, vient au deuxième rang pour les matchs disputés parmi tous les gardiens de cette cuvée derrière le premier choix au total, Marc-André Fleury.

En excluant tous les facteurs atténuants cités plus haut, ce repêchage aura été un désastre pour le Canadien. Il n’y a pas beaucoup de consolation possible. Amusons-nous néanmoins à en dresser l’espèce d’arbre généalogique pour voir ce qu’il en reste aujourd’hui, presque 20 ans plus tard.

Lapierre a été échangé pour Brett Festerling qui n’a rien rapporté ensuite. Idem pour O’Byrne, transféré au Colorado pour Michaël Bournival, devenu par la suite joueur autonome sans compensation.

En juin 2010, le DG de l’époque, Pierre Gauthier, a eu à trancher entre Carey Price et Halak. Il a échangé Halak aux Blues de St. Louis pour Lars Eller et Ian Schultz. Celui-ci s’est éteint dans l’ECHL. Après six saisons dans un rôle défensif à Montréal, Eller a été échangé aux Capitals de Washington en juin 2016 pour deux choix de deuxième ronde, en 2017 et 2018.

Le premier de ces choix a donné Joni Ikonen. Ce jeune homme montrait de belles promesses, mais des blessures à répétition ont saboté son développement et l’organisation du CH ne l’a pas retenu.

Le choix de deuxième tour en 2018, le dernier de la seconde ronde, a été échangé aux Oilers d’Edmonton, car ceux-ci tenaient mordicus au gardien Olivier Rodrigue à ce rang, le 62e.

Edmonton a cédé en retour son choix de troisième ronde, 71e au total, et un choix de cinquième ronde, 133e au total, pour le 62e.

Montréal a repêché l’attaquant Samuel Houde en cinquième ronde, mais ne lui a pas offert de contrat deux ans plus tard. Houde a accepté un contrat de la Ligue américaine l’été dernier avec les Penguins de Wilkes-Barre.

En troisième ronde, pour ceux qui ne l’auraient pas encore deviné, le CH a repêché Jordan Harris, l’un des meilleurs espoirs de l’organisation en défense.

Harris a refusé une offre de contrat de l’ancienne administration l’an dernier pour disputer une dernière saison à l’Université Northeastern.

Il aurait droit à l’autonomie complète en août si jamais il ne s’entend pas avec le Canadien d’ici là. Mais si les liens entre le directeur général Kent Hughes et Harris, qu’il a coaché dans les rangs mineurs, sont aussi forts qu’on le croit, les chances de voir Harris se joindre au Canadien sont meilleures aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a deux mois. C’est à souhaiter pour Montréal.

Encore Danault !

Phillip Danault a marqué deux fois, mercredi soir, et les Kings ont battu les Red Wings de Detroit, et ainsi s’approcher à deux points des Golden Knights et du premier rang de la section Pacifique en vertu d’une fiche de 24-16-7. Danault, 28 ans, au centre du deuxième trio avec Trevor Moore et Viktor Arvidsson, a désormais 12 buts (en 45 matchs), un de moins que son sommet personnel réalisé avec le Canadien en 2017.

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