Le Canadien ne reprendra pas l’entraînement avant le 7 février, mais ça ne veut pas dire que la direction du club sera en congé pour autant.

Oh, que non ! D’ailleurs, au cours de la fin de semaine, le Canadien s’est assuré de bien faire parler de lui : Kent Hughes, le directeur général du club, a confié à La Presse qu’il était disposé à échanger le défenseur Jeff Petry, et au cours de la même rencontre, il a fait savoir que l’avenir immédiat de Carey Price était en suspens, ce que le gardien a lui-même confirmé lors d’un point de presse très attendu, dimanche soir.

On allait oublier : le Canadien a perdu ses deux derniers matchs par un pointage combiné de 13 à 5.

Avec tout ça, la direction du club se retrouve avec quelques dossiers à régler, congé ou pas.

Que faire de Dominique Ducharme ?

Nous sommes dans le camp de ceux qui estiment que l’entraîneur du Canadien ne peut pas peindre un Picasso quand on lui fournit des Crayola, et que le présent désastre retombe en grande partie sur les épaules de Marc Bergevin. Mais la fiche de Ducharme (23-45-14 en 82 matchs depuis qu’il est derrière ce banc) devient de plus en plus difficile à défendre. Surtout, et c’est le plus gros problème de Ducharme en ce moment, on a l’impression que certains de ses joueurs ont abandonné, en particulier messieurs Petry et Chiarot, qui ont disputé le match de samedi soir avec toute l’énergie de deux gars qui veulent sortir d’ici au plus vite. Dans le monde du sport professionnel, très souvent, c’est l’entraîneur qui finit par écoper, et c’est encore plus vrai quand le proverbial message ne passe plus, ce qui pourrait être le cas ici. Face à cette réalité, un scénario où Luke Richardson finirait la saison à titre d’entraîneur intérimaire, pour faire la place à un grand nom derrière le banc en octobre, nous semble de plus en plus possible.

Que faire de Jeff Petry ?

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Jeff Petry

Le 14 décembre, après une défaite de 5-2 à Pittsburgh, le défenseur de 34 ans y est allé de ce joli commentaire : « C’est frustrant et c’est toujours la même chose. Nous ne jouons pas en équipe, pas comme un groupe. C’est comme si on se cherchait toujours sur la glace. On dirait qu’il n’y a pas de structure. » Est-ce que ces mots étaient une flèche à l’endroit de Dominique Ducharme ? Ça ressemblait pas mal à ça, et il est apparu évident à ce moment que la relation entre Petry et l’entraîneur n’était peut-être pas la meilleure. Coïncidence ? Les premières rumeurs de transaction impliquant Petry ont commencé à circuler autour de cette date, et cela s’ajoute à ce que Kent Hughes a dit sur lui dans La Presse dimanche, au sujet de cette possibilité (« si ça fonctionne des deux côtés », a tenu à préciser le DG). Autre aspect à ne pas négliger : un vétéran qui bougonne, ce n’est jamais super bon pour l’ambiance, encore moins quand on tente de bâtir un club avec des plus jeunes. Il ne faudrait pas s’étonner si Petry changeait d’adresse dans un avenir plus ou moins rapproché. Si ce n’est pas maintenant, ça pourrait être à l’été. Dans tous les cas, le divorce semble inévitable.

Que faire de Carey Price ?

Il reste 38 matchs à la saison du Canadien. Dans l’absolu, 38 matchs, c’est long, surtout quand on parle d’un club de 32place. Mais dans l’immédiat, la direction du Canadien devrait profiter des prochains jours pour avoir une petite discussion avec son gardien vedette. Si jamais il retrouve pleinement la santé – c’est un bien grand si –, que veut-il faire ? Voudra-t-il revenir ici et se joindre à cette saison de misère ? À long terme, voudra-t-il vivre ce qui s’en vient, qu’il s’agisse d’une reconstruction, d’une réinitialisation ou bien de quelque chose d’autre que l’on pourrait décrire avec un mot encore plus compliqué ? Le Canadien devra avoir des réponses très claires assez rapidement, parce que si Carey Price ne veut pas ou ne peut pas continuer, ça va prendre un gardien numéro un pour le mois d’octobre. Et pour le moment, on ne trouve personne qui puisse répondre à ce critère parmi les gardiens de l’organisation.

Penser à faire un peu de ménage

Si ce n’est déjà fait, Kent Hughes devrait songer à créer un canal Slack pour l’entreprise, pour ainsi poser une question à tous les joueurs du Canadien. Cette question, on la formulerait de manière très simple : qui a le goût de partir au plus vite ? Que l’on sorte ceux qui ne veulent plus continuer. La présente situation n’est pas sans rappeler le club de 2011-2012, décevant au possible et peuplé de vétérans qui n’avaient plus vraiment le goût de se présenter à l’usine. Les jeunes talents du club, y compris Nick Suzuki, n’ont pas à grandir dans un environnement toxique.

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  • Fiche de Jeff Petry
     1 but, 5 aides, 6 points en 37 matchs, - 7.
    LNH