(Burlington, Vermont) « Le hockey est le plus gros village au monde. » On ne saurait vous dire de qui on a entendu cette boutade, mais une virée au Vermont confirme sa justesse.

À notre arrivée, mardi, pour le match entre l’Université du Vermont et l’Université Northeastern, on s’installe sur la passerelle. À notre droite, Bruce Bosley, qui assure la description du match à la radio.

On lui fait part de notre plan de nous rendre à Middlebury, le lendemain, pour interviewer l’ancien entraîneur-chef de l’équipe du collège, Bill Beaney, afin qu’il nous parle de Kent Hughes.

« As-tu ses coordonnées ?

— Non, mais son courriel apparaît sur le site web.

— Tiens, voici son numéro. Appelle-le, ça ira plus vite. »

On lui téléphone, et en trois minutes, Bill Beaney nous donne rendez-vous pour le lendemain. Un dossier de réglé !

Brent Truchon est notre cible suivante, principalement parce qu’il a joué à Middlebury pendant les quatre mêmes saisons que Hughes. Aussi, admettons-le, parce que son nom a un je-ne-sais-quoi qui accroche l’œil.

Courriel à St. Michael’s College, une université du coin, où Truchon travaille comme entraîneur des gardiens. On écrit à l’entraîneur-chef, Damian DiGiulian, et au relationniste, car il est 17 h et on espère le rencontrer dès le lendemain matin. Le temps presse.

Huit minutes plus tard, le téléphone sonne. « Salut, c’est Damian DiGiulian. Regarde en dessous du gros drapeau américain. Tu me vois ? Je t’envoie la main. Viens me retrouver, section 26. »

On s’y dirige promptement. Nous voici une rangée derrière DiGiulian et sa fille.

« Tu veux parler à Brent ? Ça tombe bien, il s’en vient ici. Je crois qu’il voulait en profiter pour venir saluer Kent, au cas où il se pointerait au match. »

Quelques minutes plus tard, Brent Truchon se fraie un chemin dans la section adjacente. DiGiulian lui envoie la main, deux autres personnes aussi. La scène est une véritable caricature de ce qu’on imagine être le Vermont.

***

Truchon vient s’asseoir et raconte les grandes lignes de son parcours, notamment son enfance à North Bay, un village que l’on associe évidemment à Craig Rivet. Alors on s’essaie. Vous connaissez Craig Rivet ?

« Je n’étais pas nécessairement ami avec lui, car il est un peu plus jeune que moi. Mais on habitait la même rue. Nos pères ont joué au ballon-balai ensemble ! », raconte-t-il, amusé.

***

Le lendemain, à Middlebury, Bill Beaney nous fait faire le tour de l’aréna. Les bannières de championnat attirent l’œil, évidemment. Mais il y a aussi, sur un mur à une des extrémités de l’amphithéâtre, une plaque pour chaque joueur du collège nommé au sein de l’All America College Hockey Squad, essentiellement l’équipe d’étoiles de la Division III de la NCAA.

Voici donc la plaque de la saison 1991-1992. À gauche, les étoiles de l’Est. À droite, celles de l’Ouest.

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Plaque de la saison 1991-1992 des « étoiles » de l’All America College Hockey Squad

Le nom du troisième attaquant sur la liste, à gauche : Kent Hughes. Juste à côté, le troisième attaquant de la colonne de gauche : un joueur de l’Université du Wisconsin à Stevens Point, Paul Caufield. Le père de Cole.

Le monde est p’tit !