Les deux pires équipes de la Ligue nationale de hockey s’affrontent en fin de journée lundi. Mais le Canadien et les Coyotes ont atteint la cave du classement sans pour autant avoir les mêmes aspirations.

Montréal espérait une bonne saison après avoir atteint la finale de la Coupe Stanley. Le CH a même échangé des choix de première et deuxième ronde à ces mêmes Coyotes l’été dernier pour obtenir Christian Dvorak et solidifier le poste de centre.

Les Coyotes de l’Arizona, au contraire, ont choisi la médiocrité à court terme pour mieux rebondir à long terme. Non seulement ont-ils échangé Dvorak pour un choix de première ronde, ils ont liquidé deux de leurs piliers, Oliver Ekman-Larsson et Conor Garland, pour d’autres choix de première et deuxième ronde au repêchage.

Ils ont aussi acquis une flopée de joueurs indésirables ailleurs, Shayne Gostisbehere, Andrew Ladd, entre autres, pour des choix supplémentaires.

Malgré tout, le pauvre directeur général Bill Armstrong est loin d’une reconstruction achevée. Il a surtout réparé les pots cassés. Son prédécesseur John Chayka a échangé le premier choix de 2017, Pierre-Olivier Joseph, pour obtenir Phil Kessel, il a dilapidé ses choix dans les trois premières rondes en 2020, dont le premier dans l’échange improductif de Taylor Hall, et perdu son choix de première ronde en 2021 pour ne pas avoir respecté les règles en matière de recrutement à l’aube du repêchage.

Il est même permis de se demander si le Canadien n’a pas un avenir plus reluisant que les Coyotes malgré les apparences.

Tout en ayant été exclus des séries éliminatoires huit fois lors des neuf dernières saisons (ils ont perdu en première ronde lors de leur seule participation), les Coyotes ont repêché seulement cinq fois dans les deux premières rondes en quatre cuvées de 2017 à 2020.

Au cours de la même période, le CH a repêché 12 joueurs dans les deux premières rondes, parmi lesquels trois joueurs de la formation actuelle, Alexander Romanov, Cole Caufield et Ryan Poehling. Nick Suzuki, obtenu pour Max Pacioretty, a été repêché en 2017.

Sean Farrell, 20 ans, qui représentera les Américains aux Jeux olympiques, après avoir amassé 19 points en 14 matchs à Harvard, Jan Mysak et Joshua Roy sont pour l’heure considérés parmi les meilleurs espoirs à l’attaque, mais il n’y a pas de certitude dans les trois cas.

Par ailleurs, Montréal comptera six joueurs de 23 ans ou moins dans sa formation lundi, contre quatre pour Phoenix.

Les Coyotes détiennent trois choix de première ronde en prévision du repêchage, mais deux devraient se situer à la fin du premier tour puisque les Hurricanes de la Caroline et l’Avalanche du Colorado se classent au sommet du classement. Ils ont aussi cinq choix de deuxième ronde. Ils ont aussi repêché trois fois en deuxième ronde l’an dernier.

Montréal possède un choix de première ronde, un choix de deuxième ronde et trois choix de troisième ronde, mais devrait accumuler davantage de choix à la date limite des échanges en liquidant quelques vétérans.

Le meilleur jeune joueur des Coyotes s’appelle Clayton Keller, 23 ans. Ce choix de première ronde en 2016 a 27 points en 36 matchs. Le premier choix de 2018, cinquième au total, Barrett Hayton, 21 ans, ne débloque pas encore. Il a six petits points en 26 matchs, 13 points, dont 5 buts, en 60 matchs en carrière.

Le plus bel espoir à l’attaque vient d’être repêché en 2021, au 9e rang grâce au choix obtenu des Canucks pour Ekman-Larsson et Garland. Dylan Guenther, 18 ans, a amassé 41 points en 29 matchs cet hiver dans la Ligue junior de l’Ouest et il était membre de l’équipe canadienne au Championnat mondial junior.

PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE

Dylan Guenther

Chez le Canadien, le meilleur compteur, Nick Suzuki, a 22 ans. Il a amassé seulement 19 points en cette année difficile pour tout le monde, mais il se dirigeait vers une production de 60 points l’an dernier.

Si la relève des Coyotes est plutôt mince à l’attaque, elle compte plus de jeunes joueurs de qualité en défense. Malgré une saison moins productive, Jakob Chychrun, 23 ans, demeure le grand leader de cette défensive. Mais on écouterait les offres d’échange dans son cas, dit-on.

Le premier choix de 2019, 11e au total, Victor Soderstrom, 20 ans, tente de s’adapter du mieux qu’il peut aux rangs professionnels, comme tous les jeunes de son âge, y compris Cole Caufield, repêché quatre rangs après lui. Soderstrom vient d’être rappelé de la Ligue américaine récemment pour combler l’absence des défenseurs Chychrun, Capobianco et Dineen.

Sinon, les Coyotes sont garnis d’une bande de vétérans à la croisée des chemins, Kessel, Gostisbehere, Larsson, Dzingel, Ladd, Eriksson, Galchenyuk.

Chez le CH, Alexander Romanov devient un pilier, tandis que Kaiden Guhle, Logan Mailloux et Jordan Harris (s’il signe) attendent leur tour.

Jeff Gorton et son prochain DG devront rebâtir leur équipe, mais il y a une certaine fondation. Bill Armstrong, lui, devait reconstruire la fondation. Les deux clubs sont un peu à la même place. On verra laquelle des deux organisations saura le mieux décoller vers les sommets, si évidemment sommet il y a…

Une reconstruction à Nashville ? Pas si vite…

PHOTO MARK ZALESKI, ASSOCIATED PRESS

Avec leur fiche de 24-12-3, les Predators de Nashville sont à égalité avec l’Avalanche du Colorado en tête de l’Association de l’ouest.

Les Predators de Nashville devaient en principe entamer une réinitialisation/reconstruction cette année avec un noyau improductif et vieillissant et des performances décevantes ces derniers printemps. Le DG David Poile a même échangé l’été dernier l’un de ses leaders en défense, Ryan Ellis, pour deux jeunes, Philippe Myers et Nolan Patrick (ensuite échangé à Vegas pour Cody Glass), et son vétéran Viktor Arvidsson pour des choix de deuxième et troisième ronde.

Or, surprise, les Predators, avec leur fiche de 24-12-3, sont à égalité avec l’Avalanche en tête de l’Association de l’ouest (ils ont disputé plus de matchs que le Colorado cependant) et occupent le huitième rang du classement général. L’entraîneur John Hynes semble avoir relancé la plupart de ses joueurs improductifs. Matt Duchene et Ryan Johansen, laissés sans protection lors du repêchage de l’élargissement des cadres, se retrouvent parmi les meilleurs compteurs de l’équipe après une saison misérable l’an dernier, Mikael Granlund a retrouvé sa superbe lui aussi et Roman Josi est toujours aussi dominant, sans oublier le gardien Juuse Saros.

On peut retirer Nashville de la liste de vendeurs à la date limite des échanges.

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