Commençons par ce qui va bien pour Joel Armia cette saison.

Lorsque l’ailier est sur la glace à cinq contre cinq, le Canadien accorde moins de buts que l’an dernier. Il paraissait déjà bien avec seulement 1,95 but accordé par tranche de 60 minutes ; il fait encore mieux en 2021-2022 avec 1,54 but, de loin la meilleure performance chez les principaux attaquants du club.

Il s’agit d’un exploit quand on sait que le Tricolore, collectivement, figure dans le dernier tiers de la ligue à ce chapitre. Son différentiel de - 3, conséquemment, est le meilleur des patineurs ayant disputé au moins la moitié des matchs de l’équipe.

Fin.

Lorsque l’ex-directeur général Marc Bergevin a accordé à Armia un contrat de 4 ans et 13,6 millions de dollars, l’été dernier, ce n’était sans doute pas en ayant en tête la seule statistique des buts accordés à cinq contre cinq.

Sans être un attaquant d’élite, le costaud Finlandais a fait sa marque par sa responsabilité défensive, certes, mais également par sa capacité à utiliser son gabarit pour récupérer et protéger la rondelle.

Sans être son principal atout, ses qualités de marqueur peuvent parfois être surprenantes. En séries éliminatoires, il a complété, avec Corey Perry et Eric Staal, un quatrième trio qui a souvent donné du fil à retordre à ses adversaires.

Que s’est-il passé, alors, pour que Joel Armia se retrouve aujourd’hui avec un seul but en 31 matchs ? Et ce, alors que les nombreuses absences à combler sur les trios offensifs lui ont donné toutes sortes d’occasions de se faire valoir, y compris en avantage numérique ?

Interrogé sur sa disette offensive qui ne semble pas vouloir se finir, il a marqué une longue pause avant de fournir la réponse la plus honnête qui soit : « Je ne le sais pas. Si je le savais, probablement que je le corrigerais tout de suite. »

On a beau fouiller les statistiques, on ne trouve pas, nous non plus. Il tire au même rythme que la saison dernière, ce qui est néanmoins inférieur aux deux campagnes précédentes. De fait, au cours de ses deux premières années à Montréal, il évoluait au rythme d’un marqueur de 20 buts.

Le nombre de chances de marquer de qualité de son équipe lorsqu’il est sur la glace à cinq contre cinq est au beau fixe depuis quatre ans. Donc, le problème n’est pas là.

On peut alors regarder du côté de la malchance. Ou du déficit de confiance.

« Quand tu es en confiance, que tu marques des buts et que les points et les victoires s’accumulent, tout est facile », a-t-il dit.

Or, la présente saison est celle, depuis le début de sa carrière, qu’il trouve la plus difficile « mentalement et physiquement ». Lui-même a dû rater cinq rencontres en raison de blessures. Et on connaît la situation du club au classement.

« J’espère vraiment inverser la tendance au cours des prochains matchs. »

Pas un manque de volonté

Deux récentes performances pénibles d’Armia, à Boston puis à Chicago, ont généré leur lot de questions adressées à l’entraîneur-chef Dominique Ducharme.

Celui-ci, dimanche, a réitéré que son joueur devait utiliser « ses forces » et que l’accumulation « de petites actions » allait se traduire en chances de marquer. « Plus t’as de chances, plus tu vas aller chercher de buts ou de points », a-t-il ajouté.

Ducharme ne le cache pas : « On sait qu’il peut en amener plus. Il doit être plus constant. »

Il a toutefois refusé de remettre en doute le désir du numéro 40 de se dépasser. De l’extérieur, Armia peut sembler froid, détaché. Encore en point de presse, dimanche, il a expédié les sept questions qui lui ont été posées sans vraiment fournir de réflexions intéressantes.

« Ce n’est pas un manque de volonté, a assuré son entraîneur. C’est un gars fier. Il veut en donner plus. Mais c’est certain qu’il se cherche. »

Selon les combinaisons mises en place à l’entraînement pendant le week-end, il semble qu’Armia patrouillera le flanc droit du troisième trio, avec Artturi Lehkonen et Jake Evans. Deux joueurs qu’il connaît bien et avec lesquels il a connu un certain succès cette saison. C’est d’ailleurs sur ce trio qu’il a marqué son seul but, le 14 novembre à Boston.

Et lorsque les trois ont été réunis à forces égales, depuis le début du calendrier, ils ont obtenu plus de tentatives de tirs, de buts et de chances de marquer de qualité que l’adversaire, selon le site NaturalStatTrick.

« On joue toujours du bon hockey ensemble », a souligné Armia.

« Je veux me concentrer sur le reste de la saison », a-t-il conclu.

Et, il le dit lui-même : faire « oublier » ses 31 premiers matchs.

En bref : des nouvelles de l’infirmerie

Dominique Ducharme a fourni des mises à jour sur la situation de trois joueurs blessés de l’équipe. En voici un résumé.

  • Jake Allen : Blessé au « bas du corps » mercredi dernier à Boston, Jake Allen devait s’absenter « au moins une semaine ». Or, Ducharme a indiqué dimanche que son gardien, qui est rentré à Montréal, ne rejoindrait sans doute pas le Canadien pendant son long voyage qui se terminera au Minnesota le lundi 24 janvier. Le match suivant étant prévu pour le 27, à domicile, Allen raterait donc au moins deux semaines d’action.
  • Paul Byron : Le pauvre a attrapé la COVID-19 pendant les Fêtes alors qu’il s’apprêtait à revenir au jeu après une longue rééducation faisant suite à une opération à la hanche. Dimanche, à Brossard, il a patiné pour la quatrième fois depuis son retour sur pied. Il est toujours prévu qu’il rejoigne son équipe sur la route « cette semaine », bien qu’il doive encore obtenir le feu vert des médecins.
  • Joel Edmundson : Le défenseur soignait déjà une blessure au dos, dont la guérison avait accusé des régressions à l’automne, lorsqu’il a lui aussi contracté la COVID-19 à Noël. En outre, on a appris la semaine dernière que son père s’était éteint après une longue lutte contre le cancer, si bien qu’Edmundson a passé du temps avec sa famille pour vivre ce deuil. Considérant toutes ces circonstances, « il doit quasiment reprendre son conditionnement à zéro », a dit Dominique Ducharme. Aucune date de retour au jeu potentiel n’est en ce moment envisagée.