Les Jets de Winnipeg savent très bien dans quelle position se retrouve le Canadien mardi ; eux-mêmes détenaient une avance de 3-0 contre les Oilers d’Edmonton au premier tour !

« À 3-0 dans la série, on se disait que ça serait vraiment nul de devoir retourner à Edmonton », a rappelé l’attaquant Paul Stastny, lundi matin.

Les Jets avaient finalement achevé les Oilers dès la première occasion, mais ce ne fut pas simple, comme en font foi les trois périodes de prolongation nécessaires pour gagner ce match !

Les Manitobains sont maintenant à une défaite de vivre un dénouement plutôt inusité. Au cours des 25 dernières années, seulement deux équipes ont été balayées après avoir elles-mêmes réussi un balayage au tour précédent. Curieusement, dans les deux cas, c’était en 2019.

  • Les Islanders de New York avaient battu les Penguins de Pittsburgh en quatre matchs au premier tour, avant de subir le même sort aux mains des Hurricanes de la Caroline au tour suivant.
  • Ces mêmes Hurricanes, au troisième tour, ont été vaincus en quatre par les Bruins de Boston.

Avant cela ? Il faut remonter aux Sabres de Buffalo de 1993, qui avaient balayé les Bruins d’entrée de jeu. Les Sabres ont ensuite été vaincus en quatre matchs serrés (les quatre au compte de 4-3) par le CH, qui allait ensuite ajouter quelques victoires contre quelques adversaires.

Les Jets ont été habitués aux montagnes russes en fin de saison. Du 17 avril au 3 mai, ils ont connu une séquence de sept défaites de suite. Ils ont conclu leur calendrier avec un dossier de 3-9-0 à leurs 12 derniers matchs, mais ont néanmoins rebondi avec une performance impeccable au premier tour.

« C’est comment tu en ressors. Gérer les hauts et les bas ne veut pas dire que tu ne les ressens pas, a exprimé l’entraîneur-chef des Jets, Paul Maurice. On a connu une séquence très difficile et on en est ressortis bien meilleurs. Mais la série contre Edmonton était bien plus serrée que ce que le 4-0 indiquait et c’est le cas de celle-ci aussi. Nos joueurs gèrent très bien ça. »

La bataille de la peinture bleue

Blake Wheeler s’est présenté devant les caméras complètement abattu, après la défaite de dimanche.

Le contraste était net avec Paul Stastny, lundi matin. Le vétéran a d’abord esquissé un petit sourire à un journaliste qui tentait d’en savoir plus sur la blessure qui l’a forcé à rater les deux premiers matchs de la série. Plus tard, il répondra : « Je vous le dirai peut-être un jour ! Je joue, c’est tout ce qui compte. »

Alors, cette légèreté, ça vient d’où ?

« C’est la maturité, l’expérience, la sagesse, rétorqué Stastny. Souvent, c’est vrai que tu penses que c’est la fin du monde. Mais il y a du bon leadership dans ce groupe. Plus tôt dans ma carrière, j’ai été balayé, mais on n’avait pas d’affaire là. C’est une tout autre situation ici. Il faut juste tout donner. »

L’importance du sacro-saint premier but a été maintes fois soulignée. Le Tricolore a remporté sept des huit matchs dans lesquels il a inscrit le premier but depuis le début des séries.

Ce but est d’autant plus important que l’attaque des Jets fonctionne au ralenti dans cette série. Elle n’a marqué que quatre buts en trois matchs, et seulement deux à 5 contre 5. Les deux autres buts ont été inscrits en désavantage numérique et à 6 contre 5.

« Parfois, quand tu ne marques pas, t’essaies de faire le plus beau jeu, qui n’est pas toujours le plus simple, a rappelé Stastny. Parfois, ton tir ne se rendra pas, mais ça va dévier. On a tous vu comment Price joue, il n’accorde pas beaucoup de retours. Mais si c’est le chaos devant lui, personne ne peut se défendre. »

Maurice a aussi rappelé l’importance pour les Jets d’être plus nuisibles autour du filet de Price. Avec cinq attaquants de 6 pi 2 ou plus et sept attaquants de plus de 200 lb, ils sont théoriquement équipés pour aller faire la guerre aux gros arrières du CH.

« La série contre Edmonton s’est jouée sur les contre-attaques et les descentes. Cette série-ci se joue dans la peinture bleue, a analysé l’entraîneur. Ils ont été dans la nôtre et on n’a pas pu aller dans la leur. »

Maurice n’a par ailleurs rien révélé sur sa formation, se contentant de dire que des décisions seront prises lors de l’échauffement.