Il y a beaucoup de questions à se poser par rapport à l’arrêt des activités des Marlies de Toronto et, par ricochet, du Rocket de Laval. Beaucoup de questions et peu de réponses.

Le Rocket a annoncé avoir annulé son match intraéquipe qui était à l’horaire jeudi. La décision a été prise « par mesure préventive », nous dit-on, et on prévoit un retour à l’entraînement vendredi.

Cette décision survient en réaction à la suspension des activités des Marlies, en vertu des protocoles de la COVID-19. Fil des évènements :

– 9 et 10 avril (vendredi et samedi derniers) : le Rocket affronte les Marlies à Toronto. Le défenseur Xavier Ouellet fait partie de la formation du Rocket.

– 12 avril (lundi) : Ouellet est rappelé par le Canadien et joue en soirée contre les Maple Leafs.

– 14 avril (mercredi), en matinée : le Rocket tient un entraînement au Centre Bell.

– 14 avril, 13 h 45 : La Ligue américaine annonce l’annulation des trois prochains matchs des Marlies, dont deux sont prévus contre le Rocket les 15 et 18 avril.

14 avril, 15 h : L’entraîneur-chef du Rocket, Joël Bouchard, annonce que les matchs contre les Marlies seraient remplacés par des matchs intraéquipe.

– 14 avril, 19 h : Xavier Ouellet est en uniforme pour le Canadien contre les Flames de Calgary.

– 15 avril (jeudi), 11 h : Le Rocket annonce l’annulation du match intraéquipe prévu plus tard dans la journée « par mesure préventive ».

C’est donc dire que pendant que le Rocket était à l’arrêt, Ouellet a pu continuer à jouer.

Le Canadien aurait-il dû empêcher Ouellet de participer au match ? « Cette décision a été le résultat d’une évaluation médicale, qui a conclu que la participation [du joueur] était sécuritaire. Donc personne n’est en faute », a répondu Bill Daly, commissaire adjoint de la LNH, dans un courriel à La Presse.

« Notre organisation suit le protocole de la Ligue nationale à la lettre et met tout en place pour assurer notre sécurité, a ajouté Paul Wilson, vice-président principal, affaires publiques et communications du Groupe CH. Xavier Ouellet, comme tous les joueurs et les membres de l’organisation, est testé tous les jours depuis le début de la saison. »

L’organisation des Maple Leafs a eu une situation similaire avec Nick Robertson, un attaquant qui a joué pour les Marlies vendredi et samedi. Il était ensuite en uniforme pour les Leafs lundi et mardi, avant que son nom soit inscrit sur la liste de la COVID-19 mercredi, par mesure préventive. Il en a été retiré dès jeudi.

Lors de son point de presse de mercredi, Joël Bouchard s’est fait demander s’il avait la certitude que ses joueurs n’avaient pas été contaminés lors des matchs à Toronto.

« As-tu beaucoup de certitudes, toi, de nos jours ? Moi, je n’en ai pas beaucoup, a répondu l’entraîneur-chef du Rocket. On vit tous dans l’inconnu, dans un monde différent d’il y a deux ans. Mais je peux te confirmer que nos mesures sanitaires sont les mêmes que le Canadien et qu’on se fait tester tous les jours. »

Silence radio

L’opacité des Marlies et de l’AHL ajoute au mystère. Dans son communiqué, l’AHL ne précisait pas si les activités des Marlies étaient suspendues en raison d’un ou de plusieurs tests positifs à la COVID-19, ou simplement parce que des membres de l’équipe ont été jugés comme des contacts à risque.

La Presse a demandé des précisions à l’AHL. Réponse : « Les questions doivent être adressées à l’équipe de relations publiques des Marlies », nous écrit-on.

La Presse a donc envoyé un courriel à la relationniste des Marlies. Réponse : « Nous ne divulguerons pas davantage d’informations que ce que l’AHL a dévoilé hier. »

Bref, pas moyen de savoir si des membres des Marlies sont bel et bien atteints de la COVID-19, et à quand remonte les tests positifs, si tests positifs il y a eu.

L’Ontario est aux prises avec des nombres élevés de cas de COVID-19. La province a annoncé jeudi 4736 nouveaux cas, dont 1332 dans la seule ville de Toronto. La tendance est fortement à la hausse en Ontario, les cas ayant augmenté de 32 % depuis une semaine. Le nombre de cas observé dans la province vient même de dépasser le sommet observé durant la deuxième vague.