Joël Bouchard ne semble pas inquiet pour la sécurité de sa nouvelle recrue, Cole Caufield, dans la Ligue américaine.

Le hasard a voulu que deux beaux espoirs de l’organisation, Jesse Ylonen et Jan Mysak, deux choix de deuxième ronde âgés de 21 et 18 ans, tombent au combat à la suite de percutantes mises en échec, au lendemain de la signature de contrat de Caufield avec l’organisation montréalaise.

L’année dernière, Jesperi Kotkaniemi avait vu sa saison régulière prendre fin à Laval à la suite d’une grave blessure à la rate.

Deux ans plus tôt, à sa première expérience professionnelle après quatre années avec Notre-Dame dans la NCAA, Jake Evans a quitté le match sur une civière au tournoi des recrues du Canadien après avoir été frappé à la tête au centre de la glace.

La Ligue américaine n’est pas seulement une ligue où il n’est pas facile pour un jeune de produire, elle peut aussi être très inhospitalière pour une recrue.

« Les blessures (à Ylonen et Mysak) sont quand même survenues dans le 20e match, pas le premier, et les deux jeunes vont bien aujourd’hui, c’est la bonne nouvelle », rappelait l’entraîneur en chef du Rocket cette semaine.

Joël Bouchard est toutefois sensible à cette réalité. « Il y a une adaptation pour les jeunes joueurs, c’est confirmé. La Ligue américaine est une ligue très robuste. Notre rôle est aussi de leur apprendre à se rendre moins vulnérable sur la glace. On leur montre des vidéos. Sans être sur les talons, il y a une façon d’être positionné pour mieux te protéger. Des mises en échec, ça va arriver d’une façon ou d’une autre. Nous sommes une équipe très robuste aussi. On a des gros bonhommes qui frappent. À un moment donné, les matchs deviennent intenses. »

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

L’entraineur-chef du Rocket de Laval, Joël Bouchard.

La taille de Caufield, 5 pieds 7 pouces, 170 livres, dont l’entrée en scène est prévue mardi en théorie, n’inquiète pas le coach. « On a vu des joueurs de 6 pieds 4 se faire frapper et être vulnérables. Ça dépend aussi de ta façon de jouer. Il n’y a pas lieu de s’alarmer. »

Joël Bouchard préfère isoler les cas pour les expliquer. « Le cas de Jake Evans était complètement différent. C’était un coup à la tête au milieu de la glace. Ce sont des coups qui n’ont plus leur place dans le hockey. Il faut les regarder séparément. Parfois, ce sont des coups salauds, parfois c’est la façon dont le joueur est positionné. »

Le coach semble plutôt parler de malchance dans le cas de Ylonen. « Il se frappe la tête sur la glace en tombant. Ça n’est pas la mise en échec qui a fait le dommage. C’est toujours différent d’un cas à l’autre. »

Bouchard n’a pas commenté le cas de Mysak, mais on pourrait croire que le jeune homme ne s’attendait pas à se faire coincer ainsi dans le coin de la patinoire.

Ylonen et Mysak n’étaient pas rétablis pour le match de mardi soir à Winnipeg, Jordan Weal, Alex Belzile et Lukas Vejdemo étaient aussi blessés, mais le Rocket l’a emporté à nouveau, 3-1. L’exploit est remarquable.

Il s’agissait d’une neuvième victoire en dix matchs pour Laval (une seule défaite, en surtemps), dont la fiche s’établit désormais à 15-4-2. Aucun club n’a plus de points dans la Ligue américaine, mais le Rocket a disputé quelques matchs de plus que son plus proche poursuivant.

Les blessures ont permis à certains jeunes de se signaler à nouveau. Le Rocket avait seulement trois vétérans dans sa formation, deux le match précédent, alors qu’un club de la Ligue américaine a droit à six par match.

Joël Teasdale a commencé la saison lentement, au propre et au figuré, après avoir raté un an en raison d’une grave blessure à la jambe, mais il a retrouvé son explosivité ces dernières semaines.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Joël Teasdale

Teasdale, un costaud de 6 pieds et 205 livres, jamais repêché, à sa première expérience dans les rangs professionnels, a ajouté deux points à sa fiche mardi soir, pour dix points à ses sept derniers matchs. Il est employé dans toutes les situations par son entraîneur.

Sans éclat, Ryan Poehling poursuit sa progression. Le premier choix du Canadien en 2017 est passé de recrue en mode survie à leader chez le Rocket.

Sa passe sur le but gagnant de Michael Pezzetta n’avait rien de spectaculaire. Poehling a gagné sa bataille pour la rondelle le long de la bande à sa ligne bleue et glissé le disque à son coéquipier par la bande. Un jeu discret, mais efficace et payant. Le jeune homme a 11 points à ses 10 derniers matchs.

Rafaël Harvey-Pinard, guère plus costaud que Caufield, continue son travail efficace. Ce jeune homme n’a peur de personne !

Otto Leskinen, 23 ans, jamais repêché lui non plus, continue d’être impérial en défense, entouré par deux espoirs droitiers qui progressent bien, Josh Brook et, dans un rôle plus défensif, Cale Fleury. Il y a aussi Tobie Bisson, un ancien de l’Armada de Blainville-Boisbriand comme Teasdale, et Guillaume Brisebois, prêté par les Canucks de Vancouver.

Grâce à du jeu méthodique, le Rocket a limité presque à néant les chances dangereuses de compter du Moose du Manitoba, tout comme les attaques en surnombre d’ailleurs. Du hockey joué de la bonne façon.

Bien hâte de voir Caufield avec cette belle équipe !