Cole Caufield sera-t-il un jour un candidat au trophée Selke ?

Il ne faut jamais dire jamais. Mais disons, le plus simplement du monde, que les indices ne convergent pas vers là. Ses 30 buts en 31 matchs, à sa dernière saison dans la NCAA, révèlent bien davantage ce que le Canadien attend de son joueur.

Or, après que le directeur général Marc Bergevin l’a évoqué il y a quelques jours, Caufield a lui-même indiqué avoir amélioré son jeu défensif, lundi matin : il se voit désormais comme un joueur bien plus complet que le laisse présumer son impressionnante récolte offensive.

Sa deuxième année dans les rangs universitaires l’a fait gagner en maturité, dit-il, et il tire désormais beaucoup de « fierté » à « mieux jouer dans les trois zones ».

« Et j’ai hâte de le montrer », a-t-il dit aux représentants des médias montréalais en visioconférence.

Moins de 24 heures après avoir subi l’élimination du championnat national de la NCAA avec les Badgers du Wisconsin, Caufield a signé samedi son premier contrat professionnel et devait mettre le cap sur la métropole dès lundi.

Une quarantaine l’attend à son arrivée : sept jours d’isolement complet à l’hôtel, après quoi il rejoindra le Rocket de Laval, comme l’équipe et lui en ont convenu.

Le Tricolore a par ailleurs précisé que la nouvelle exemption accordée aux athlètes professionnels qui rentrent au pays fait en sorte qu’ils doivent en réalité se soumettre à une quarantaine de 14 jours, comme toutes les personnes qui arrivent de l’étranger, mais que les jours 8 à 14 peuvent se dérouler dans la bulle de leur équipe respective.

Caufield pourra donc commencer à s’entraîner avec le Rocket au début de la semaine prochaine.

En point de presse, l’attaquant de 20 ans a expliqué que sa vision quant à son rôle sur la patinoire s’était transformée au cours de la dernière année. Avec l’aide de Tony Granato, son entraîneur chez les Badgers, il a complètement revu son « approche ».

« Je pense maintenant à bien jouer en zone défensive d’abord et à en sortir le plus vite possible ensuite en transportant la rondelle, a expliqué le jeune homme. Tout le monde sait que je peux marquer des buts, ce dont je suis capable en zone offensive, [mais] Granato m’a aidé à comprendre l’importance de l’autre côté de la rondelle. Cet état d’esprit m’a aidé dans les trois zones. »

Prochaine étape

Avec en poche un contrat de trois ans qui sera en vigueur dès cette saison s’il dispute un match avec le Canadien, Caufield peut maintenant se concentrer sur la prochaine étape de son développement et chasser des dizaines de questions à son sujet, dont la plupart commençaient par « quand » et « comment ».

Même si on comprend par son expression qu’il aurait volontiers fait le saut directement dans la LNH, il affirme se rallier au plan qui l’envoie dans la Ligue américaine. « Tout le monde pense que c’est ce qu’il y a de mieux pour moi en ce moment », a-t-il résumé, ajoutant que la Ligue américaine « est une bonne ligue » qui a produit « beaucoup de bons joueurs ». Il veut y jouer « à [sa] manière » et montrer de quoi il est capable.

Pour avoir discuté avec ses anciens coéquipiers Jack Hughes et Trevor Zegras, qui sont déjà dans la LNH, il sait qu’il doit faire de « bonnes choses » pour « gagner son temps de glace ».

« Le travail commence maintenant, a-t-il dit. J’ai hâte que ça commence. »

À propos des attentes élevées à son endroit, Cole Caufield souligne qu’il se fixe lui-même des objectifs très ambitieux. Gagner le trophée Hobey-Baker, remis au joueur par excellence de la saison dans la NCAA, faisait partie de ces objectifs au début de la saison. Il saura au cours des prochains jours s’il y est parvenu – il fait partie des favoris.

Il n’a jamais caché qu’il aurait souhaité faire le saut plus tôt, mais cette année additionnelle à l’université lui a permis de gagner en maturité « sur la patinoire et à l’extérieur » de celle-ci. Pandémie oblige, il a notamment passé plus de temps au gymnase. Il fait toujours figure de poids plume à 170 livres, mais il a néanmoins gagné un peu de coffre – il pesait 163 livres au moment d’être repêché. Il affirme déjà en tirer des bénéfices en protection de rondelle, notamment.

Chaque gramme supplémentaire pourrait en effet le servir, puisque pour la première fois de sa vie, il jouera contre des adversaires qui ne font pas partie de son groupe d’âge. Il sera plutôt confronté à des hommes plus vieux de 5, 10, même 15 ans, avec la maturité physique et l’expérience qui vont de pair.

Là encore, Caufield ne se formalise pas. Résolument en pleine confiance, il assure qu’il est prêt à ce défi.

« Il y aura évidemment des choses à ajuster, mais je ne pense pas que ce sera un problème, dit-il. Je me suis ajusté à tous les niveaux jusqu’ici. »

Et de répéter : « J’ai seulement hâte de me mettre au travail. »

À suivre dans une semaine. D’ici là, il a des devoirs à finir. C’est lui-même qui le dit.