Au cœur d’un long voyage de huit matchs, Joël Bouchard l’admet, sa troupe commence à manquer de ressources. Cependant, l’entraîneur-chef du Rocket de Laval ne tarit pas d’éloges quand il parle de ses joueurs.

Comptant sur une jeune formation, le Rocket connaît sa meilleure campagne depuis ses débuts en 2017. Après 19 rencontres dans une courte saison de 36, il se retrouve en tête de la section canadienne en vertu d’un dossier de 13-4-2.

Aux yeux de Bouchard, tout ça est le résultat d’un engagement complet et constant de ses joueurs.

« Depuis le début de la saison, les gars se font répéter qu’ils doivent travailler, qu’il y a un plan à suivre et une structure. Ils savent ce qu’ils ont à faire et si ce n’est pas suffisant, ils savent quoi faire pour s’améliorer, a dit en visioconférence Bouchard, plus tôt cette semaine. Avec la pandémie, tout est différent et ça demande un engagement encore plus exigeant, mais c’est ce que je vois depuis le début de la saison. »

L’attente a été longue pour les joueurs du Rocket. La plupart d’entre eux ont passé plus d’un mois à s’entraîner sous les ordres de Bouchard et de ses adjoints avant d’enfin commencer leur campagne le 12 février, environ 11 mois après l’arrêt des activités lors du printemps 2020 en raison de la pandémie de COVID-19.

Leur patience est récompensée, alors qu’ils enchaînent depuis les victoires. Celle de Bouchard l’est aussi, lui qui a vécu des jours plus difficiles derrière le banc du Rocket à ses deux premières campagnes avec l’équipe.

« C’est agréable de défier les gars, de mettre la barre toujours plus haute, de les pousser. Ils ont la capacité, le talent, et ça, c’est agréable, a-t-il dit. Des fois, vous allez demander à des joueurs de le faire, mais le ratio de succès ne sera pas là parce qu’ils ne sont simplement pas capables. Je considère qu’à ma première saison avec le Rocket, le travail effectué, l’engagement était extraordinaire, mais il y avait des limites à ce que les joueurs pouvaient faire. C’est malheureux, mais c’est comme ça.

« Cette saison, nos jeunes joueurs sont à un niveau où ils sont capables d’en donner. Je les pousse, ils m’en donnent et je ne les lâche pas. C’est plaisant pour l’entraîneur. Nous n’avons pas un club de vétérans aguerris. Nous avons quelques vétérans que nous aimons beaucoup. Mais le reste, ce sont des jeunes joueurs. »

De jeunes attaquants comme Jesse Ylönen, Joël Teasdale et Rafaël Harvey-Pinard ont déjà gagné la confiance de Bouchard même s’ils en sont toujours à leurs premiers pas dans la Ligue américaine de hockey.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Rafael Harvey-Pinard bataille Tyler Graovac devant le filet d'Arturs Silovs lors d'un match entre le Rocket et le Moose du Manitoba, le 27 février au Centre Bell.

« J’ai entre 12 et 14 joueurs de première ou deuxième année dans la formation et ils tirent leur épingle du jeu, a souligné Bouchard. Je leur donne beaucoup de responsabilités et nos vétérans font aussi du bon travail pour aider les jeunes. »

Bouchard croit que les succès de cette saison sont la continuité de ce que vivait le Rocket en mars dernier avant que la pandémie force l’annulation du reste de la campagne. L’équipe était en train de remonter la pente et de revenir dans la course aux séries.

Cette fois, le Rocket se dirige vers le championnat de sa section et une première participation au tournoi printanier, si la Ligue américaine est en mesure d’organiser des séries éliminatoires incluant les équipes canadiennes.

Bien conscient de la réalité de la Ligue américaine de hockey, Bouchard ne tient toutefois rien pour acquis pour la deuxième moitié de la campagne.

« Je réalise à quel point nous avons perdu beaucoup de joueurs, de bons joueurs, des vétérans, mais nous continuons à offrir de bonnes performances, a-t-il dit. Nous devons travailler ensemble et garder le même état d’esprit. Comme entraîneur, vous ne pouvez pas planifier trop loin devant dans la Ligue américaine. Vous y allez avec ce qui vous avez et vous demandez au groupe que vous avez sous la main de jouer au meilleur de ses capacités. »

Parmi les joueurs qui étaient avec le Rocket en début de campagne et qui ne sont plus disponibles pour Bouchard d’ici le retour de l’équipe à domicile le 2 avril contre le Heat de Stockton, on retrouve les attaquants Alex Belzile, Lukas Vejdemo, Yannick Veilleux et Laurent Dauphin, ainsi que les défenseurs Xavier Ouellet et Gustav Olofsson. Belzile et Vejdemo sont blessés, Dauphin, Ouellet et Olofsson n’étaient pas du voyage puisqu’ils ont été rappelés au sein du groupe de réserve du Canadien, ou même par le Tricolore dans le cas de Ouellet. Veilleux a été suspendu à deux reprises au cours des dernières semaines.

Le Rocket a tenu le coup jusqu’ici. Bouchard espère voir les joueurs continuer leur apprentissage tout en continuant à gagner.