A-t-on attendu trop longtemps avant de faire éclater le noyau des Penguins ?

La question ne se pose pas encore dans le cas du capitaine Sidney Crosby, mais la situation d’Evgeni Malkin commence à faire jaser à Pittsburgh.

Malkin, 34 ans, connaît un début de saison très difficile. Il a obtenu seulement 11 points, dont quatre buts, en 17 matchs. Cette fiche, heureusement, a été rehaussée par quatre points à ses quatre dernières rencontres.

Son temps d’utilisation, par contre, n’augmente pas beaucoup. Lors du match de samedi contre les Islanders, Malkin a joué à peine 13:14 et deux matchs plus tôt, 14:06. Il a dépassé les 20 minutes par rencontre seulement quatre fois cette année.

Le contraire avec Crosby qui lui, passe rarement sous ce seuil. Bryan Rust, Jake Guentzel et Crosby, évidemment, ont tous une moyenne d’utilisation supérieure.

Malkin connait-il un simple passage à vide, ou commence-t-il plutôt à ralentir ? C’est la grande question à laquelle devront répondre le nouveau DG Ron Hextall et son président Brian Burke.

La vedette des Penguins a amassé 74 points en seulement 55 matchs l’an dernier, mais connu de timides séries éliminatoires contre le Canadien avec une aide en quatre rencontres.

Le columnist de Pittsburgh, Mark Madden, a critiqué sévèrement Malkin sur triblive.com en début de semaine.

« Il n’est pas dans une vilaine séquence, il est simplement mauvais. Malkin n’est pas le même depuis la reprise des activités. Il a été invisible en séries. Est-ce un problème personnel ? Si c’est le cas, ce n’est pas le problème des Penguins. Est-ce une mauvaise remise en forme parce que la pandémie l’a empêché d’accéder à des sites d’entraînement ? Absurde. À 9,5 millions par année, il peut se faire construire un gymnase à la maison. Est-ce le temps pour lui de passer à la KHL ? S’il ne se replace pas, c’est peut-être la meilleure solution pour les deux parties, à la fin de la saison. »

La critique de Madden semble exagérée et prématurée. Mais on peut comprendre l’inquiétude à Pittsburgh. Il restera un an de contrat à Malkin après cette saison. S’il ne se replace pas, non seulement cet atout indéniable sur la glace se transformera en boulet pour les Penguins, mais aucune autre équipe ne voudra acquérir un attaquant de 35 ans à un salaire annuel de 9,5 millions. Pittsburgh aura ainsi perdu aussi l’occasion de rentabiliser le départ de Malkin.

Hextall et Burke ont répété depuis leur embauche, le 10 février, leur désir de donner une chance à cette équipe de gagner avant de réfléchir à des changements majeurs.

Forts de trois victoires consécutives, les Penguins ne connaissent pas une vilaine saison (fiche de 10-6-1), mais leur place en séries éliminatoires n’est pas garantie. Ils se retrouvent à un point des Capitals de Washington et du deuxième rang de la division Est, avec un match de plus à disputer. Ils ont autant de points que les Islanders de New York, avec un match de plus à disputer, mais devancent les Flyers de Philadelphie, dernier club exclu au cinquième rang, par seulement deux points, avec deux matchs de moins à jouer.

Ron Hextall doit garder un œil sur l’avenir de l’organisation. La banque d’espoirs des Penguins est mince puisqu’ils ont été privés de choix de première ronde cinq fois lors des six plus récents repêchages.

Ils pourraient aussi ne pas repêcher en première ronde cette année, à moins de rater les séries éliminatoires. Auquel cas, ils pourraient retarder d’un an l’octroi du choix de première ronde au Wild du Minnesota pour Jason Zucker.

Cet échange du prédécesseur de Guerin, Jim Rutherford, constitue un autre coup d’épée dans l’eau. Zucker, blessé lors du dernier match, a obtenu 7 points en 17 rencontres cette saison. Rutherford a aussi cédé l’espoir en défense Calen Addison pour Zucker. Addison, 20 ans, a amassé trois aides en autant de rencontres, avec une fiche de +5, depuis le début de la saison dans la Ligue américaine.

En bref, Hextall se retrouve dans une position extrêmement délicate, avec la volonté de relancer l’équipe à long terme, mais l’intérêt aussi des propriétaires (selon les informations de Pittsburgh) de garder le noyau intact.

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