L’entraîneur-chef du Canadien de Montréal, Claude Julien, ainsi que son adjoint Kirk Muller ont été congédiés mercredi matin. Dominique Ducharme est nommé entraîneur-chef par intérim et sera secondé par Alex Burrows, qui travaillait jusque-là avec le Rocket de Laval.

L’entraîneur responsable des défenseurs, Luke Richardson, de même que l’entraîneur des gardiens, Stéphane Waite, gardent leur poste.

Le directeur général Marc Bergevin s’adressera aux représentants des médias en après-midi depuis Winnipeg pour expliquer sa décision. Selon Renaud Lavoie de TVA Sports, Ducharme restera en poste au moins jusqu'à la fin de la saison.

« En Dominique Ducharme, nous voyons un entraîneur très prometteur qui saura apporter un nouveau souffle et une nouvelle énergie à notre groupe. Nous avons le sentiment que notre équipe peut atteindre de hauts standards et le temps était venu de procéder à ces changements », a indiqué Bergevin, dans un communiqué.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le nouvel entraîneur-chef du Canadien par intérim, Dominique Ducharme.

« Je tiens à remercier sincèrement Claude et Kirk pour leur contribution à notre équipe durant les cinq dernières années durant lesquelles nous avons travaillé ensemble, a ajouté le DG. J’ai énormément de respect pour ces deux hommes que j’ai en haute estime. »

Après avoir connu un début de saison époustouflant, le Tricolore n’a remporté que deux de ses huit derniers matchs. Il pointe présentement au quatrième rang de la division Nord – sur sept équipes –, et ce, alors que l’équipe était considérée en début de saison comme l’une des favorites.

La déconfiture des dernières semaines est d’autant plus décevante que Bergevin avait acquis, pendant la saison morte, plusieurs joueurs censés colmater les brèches des dernières années, notamment en attaque.

Claude Julien avait été embauché par Marc Bergevin le 14 février 2017 pour remplacer Michel Therrien. Il s’agissait d’un retour pour celui qui avait dirigé l’équipe de 2003 à 2006.

Sur cinq saisons, dont seulement trois complètes (y compris le calendrier tronqué par la pandémie en 2019-2020), il a cumulé une fiche de 129 victoires, 113 défaites et 25 revers en prolongation ou en tirs de barrage.

Bien qu’il n’ait jamais mené son équipe aux séries éliminatoires au terme d’une saison complète – la participation aux séries 2020 a été rendue possible par un changement de règlement exceptionnel en raison de la pandémie de COVID-19, la rumeur ambiante est demeurée relativement favorable à Julien au fil des années, puisqu’il a la plupart du temps dû composer avec des effectifs amoindris. Son patron, Marc Bergevin, a d’ailleurs multiplié les votes de confiance à son endroit.

Par contre, avec une formation améliorée, les résultats devenaient impératifs. Et ceux-ci, résolument, n’étaient plus au rendez-vous depuis quelque temps.

En incluant son premier passage derrière le banc du Canadien, ses 201 victoires placent Claude Julien au cinquième rang de l’histoire de l’équipe.

Rarement sans emploi

Depuis qu’il a accédé à la LNH, Julien n’a jamais passé beaucoup de temps sans emploi. Remercié à la mi-saison 2005-2006 par Bob Gainey, alors directeur général du Canadien, il a été embauché par les Devils du New Jersey l’été venu. L’expérience n’a duré qu’une saison, mais dès le début de la campagne suivante, il se trouvait derrière le banc des Bruins de Boston.

C’est d’ailleurs avec ces éternels rivaux du Canadien qu’il a connu ses plus grands succès en carrière. Au cours de la décennie qu’il a passée à Boston, il a mené son équipe à la conquête de la Coupe Stanley en 2011 en plus d’atteindre la finale en 2013. Il a également remporté en 2009 le trophée Jack-Adams remis à l’entraîneur de l’année dans la LNH. Avec 419 victoires, il est l’entraîneur le plus prolifique de l’histoire de cette concession.

PHOTO JONATHAN HAYWARD, LA PRESSE CANADIENNE

Claude Julien a mené les Bruins de Boston à la conquête de la Coupe Stanley en 2011.

À peine une semaine s’est écoulée entre la fin de son association avec les Bruins et son embauche par le Canadien en février 2017. Lorsque Bergevin lui a confié les rênes du Tricolore, le Tricolore trônait au sommet de la division Atlantique, mais venait de perdre six de ses sept matchs précédents. L’équipe s’est accrochée à son classement enviable, mais s’est inclinée au premier tour des séries contre les Rangers de New York. Ce fut là la seule participation de Julien aux éliminatoires au cours de son deuxième séjour avec le Canadien.

La saison suivante, en 2017-2018, a été l’une des pires de l’histoire du club. Sa récolte de 71 points a été la plus faible en deux décennies, et la troisième plus basse en presque 70 ans, soit depuis que les formations de la LNH disputent des saisons de 70 matchs.

Le Canadien a mieux fait en 2018-2019, ratant cette fois les séries par seulement deux points.

En 2019-2020, le CH s’est complètement effondré après un fort début de saison. Lorsque la pandémie de COVID-19 a mis fin à la saison, le club était à 10 points d’une possible participation aux séries éliminatoires. Les Montréalais ont finalement accédé au tournoi organisé pendant l’été, auquel on a invité 24 équipes au lieu de 16, et ont causé la surprise en éliminant les Penguins de Pittsburgh au tour préliminaire.

Les attentes étaient donc élevées à l’aube de la saison 2021. On connaît la suite.

Avant d’atteindre la LNH, Julien a passé six saisons derrière le banc des Olympiques de Gatineau, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec – deux comme entraîneur-adjoint puis quatre comme entraîneur-chef. Il a ensuite pris la tête des Bulldogs de Hamilton, club-école du Canadien dans la ligue américaine, où il a passé deux saisons et demie avant d’être appelé en renfort à Montréal.

Sur la scène internationale, il a été entraîneur-chef d’Équipe Canada junior à deux reprises. Il a en outre été l’adjoint de Mike Babcock aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 puis à la Coupe du monde de 2016. Il avait en outre été entraîneur-adjoint au Championnat mondial senior de 2006.

— Avec la collaboration de Guillaume Lefrançois