La liste est plutôt courte. Elle compte seulement dix noms.

Alexis Lafrenière
Tim Stützle
Jack Hughes
Kaapo Kakko
Bowen Byram
Kirby Dach
Dylan Cozens
Nils Hoglander
Adam Boqvist
Ty Dellandrea

Sur 710 joueurs dans la Ligue nationale de hockey, seulement dix sont moins âgés que Jesperi Kotkaniemi. Le plus productif, Jack Hughes, premier choix au total en 2019, a huit points en neuf matchs, après une première saison modeste de 21 points en 61 matchs. Stützle, 19 ans, a six points en 13 matchs.

Hoglander a sept points en 18 matchs à Vancouver. Kakko, Cozens, Lafrenière et Dellandrea ont tous trois points ou moins. Dach est blessé. Boqvist et Byram sont défenseurs.

Jesperi Kotkaniemi vient de connaitre deux matchs plus difficiles. On sentait que la pause de six jours arrivait à point nommé.

Était-ce la fatigue ? Le jeune Finlandais de 20 ans semblait avoir repris quelques mauvaises habitudes. Notamment garder la rondelle un peu trop longtemps en sa possession, ce qui a provoqué quelques pertes de rondelles en territoire défensif. Son exécution était plus lente. On a revu des pertes d’équilibre. Il a été blanchi à nouveau, pour un cinquième match consécutif. Son total de points s’établit désormais à sept en 15 matchs, après avoir amassé tous ses points dans les dix premiers.

Quelques points ici et là auraient pu remonter le moral. Mais il jouait avec Tomas Tatar (en panne sèche) et Joel Armia contre Edmonton, et Artturi Lehkonen et Armia samedi. Les occasions ont été rares en supériorité numérique. Il n’y en a eu qu'une contre les Oilers et aucune contre les Maple Leafs. Le jeune homme a donc eu droit à 44 secondes de supériorité numérique.

Malgré ses performances plus chancelantes ces deux derniers matchs, Claude Julien n’a pas diminué son temps d’utilisation, au contraire. Seulement quatre attaquants ont joué plus souvent que lui jeudi. Samedi, six attaquants ont été utilisés davantage. Mais il a joué une minute de plus que Jonathan Drouin.

La patience des entraîneurs a rapporté. Kotkaniemi et ses compagnons Lehkonen et Armia ont disputé une solide troisième période à Toronto.

Parce que Kotkaniemi en est à sa troisième saison en raison de son arrivée dans la LNH à un âge précoce, on voudrait le voir se développer plus rapidement. On oublie ses 20 ans.

À son âge, Saku Koivu n’avait pas encore disputé un match dans la Ligue nationale. Max Pacioretty était ballotté entre la Ligue américaine et la LNH. Il avait trois buts en 34 matchs à Montréal. À son âge, Nick Suzuki avait six points après 18 matchs à l’aile droite au sein d’un quatrième trio chez le Canadien. Même Alexander Romanov a six mois de plus que Kotkaniemi.

Si Jesperi Kotkaniemi était renvoyé dans la Ligue américaine aujourd’hui, il serait plus jeune que TOUS les joueurs ayant disputé des matchs avec le Rocket ce week-end. Plus jeune que Jesse Ylonen, Joël Teasdale et Rafaël Harvey-Pinard…

Malgré sa baisse de régime depuis une semaine, les progrès de Kotkaniemi sont indéniables cette année. Il est plus fort sur patins. Il récupère d’innombrables rondelles le long de la bande avec son long bâton et sa vitesse. Avant les récents matchs, il était très fiable défensivement. On le voyait régulièrement reprendre la rondelle dans sa zone et effectuer la sortie de territoire. Il ne jouerait pas en moyenne 15 minutes par match depuis trois rencontres si l’entraîneur n’avait pas confiance en lui.

Certains ont fait les gorges chaudes récemment à la lumière des derniers matchs en affirmant que le Canadien aurait dû offrir Kotkaniemi aux Blue Jackets pour Pierre-Luc Dubois pendant qu’il était temps. Et rappelé aussi que le Canadien a raté la cible en le préférant à Brady Tkachuk au troisième rang en 2018.

On semble ne pas regarder les matchs ailleurs et on relève uniquement les léthargies des joueurs du CH. Tkachuk, même s’il a presque un an de plus que Kotkaniemi, est un jeune joueur lui aussi. Après sa soirée de trois points lors du match d’ouverture, il a obtenu six points en 15 matchs. Le jeune homme de 21 ans a aussi amassé seulement deux points à ses sept dernières rencontres malgré un temps d’utilisation variant entre 18 et 21 minutes.

Pierre-Luc Dubois n’a pas tout cassé à ses deux premiers matchs à Winnipeg et c’est normal, après une longue inactivité. Si on veut être clément envers l'un, il faut aussi l’être envers le jeune joueur du Canadien.

Arrêtons de s’enflammer après quelques bons matchs et de crier au meurtre après quelques mauvaises performances. Laissons le jeune mûrir.

Petit rappel d’une analyse de mon cru l’an dernier :

La course est peut-être entamée, mais il s’agit ici d’un marathon. Le repêchage de 2011 nous servira de modèle d’analyse. Ryan Nugent-Hopkins, Gabriel Landeskog et Jonathan Huberdeau avaient constitué les trois premiers choix.

Jetons un coup d’œil aux statistiques des principaux élus cette année-là après trois ans. Pas un an, pas deux, trois ans. Pour les joueurs repêchés en 2018, il s’agirait de faire un bilan à la fin de la saison 2020-2021.

Deux joueurs dominaient le paysage, Landeskog, avec 65 points en 81 matchs, et Ondrej Palat, un obscur choix de septième ronde du Lightning, avec 59 points en 81 rencontres. Suivaient dans l’ordre, au chapitre du nombre de points par match, Nugent-Hopkins, des Oilers, et Brandon Saad, un choix de deuxième ronde des Blackhawks de Chicago.

Si Jonathan Huberdeau avait eu le malheur d’être repêché à Montréal, on aurait hurlé au meurtre. Le jeune homme venait au 12e rang parmi les joueurs de sa cuvée avec seulement 28 points en 69 matchs. En termes de points par match, il était aussi devancé par Ryan Strome, Andrew Shaw, Sven Baertschi et Tomas Jurco. À sa première saison, Huberdeau avait pourtant remporté le trophée Calder remis à la recrue par excellence dans la LNH.

Neuf ans plus tard, Jurco et Baertschi jouent dans la Ligue américaine. Shaw a connu sa meilleure saison en carrière l’an dernier à Montréal avec 47 points en 63 matchs, mais il n’a jamais atteint la marque des 50. Saad a 29 points cette saison. À Tampa, si on avait demandé aux fans du Lightning de faire un choix entre Nikita Kucherov, le choix de deuxième ronde du club, et Ondrej Palat, tous auraient probablement opté pour Palat. Kucherov avait obtenu 18 points, dont 9 buts, en 52 matchs, après avoir été rappelé du Crunch de Syracuse. Palat, lui, n’avait pas eu à passer par la Ligue américaine. Kucherov allait avoir 21 ans quelques mois après cette saison.

Neuf ans plus tard, Kucherov est de loin le meilleur producteur de points de cette cuvée. Johnny Gaudreau, des Flames de Calgary, encore dans la NCAA trois ans après avoir été repêché en quatrième ronde, vient au deuxième rang en termes de points par match.

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