Il y a des gens qui estiment que Carey Price connaît un début de saison ordinaire… mais Carey Price ne fait pas partie de ces gens-là.

C’est, en gros, ce que le gardien vedette du Canadien a affirmé, mardi à Brossard, après l’entraînement de son équipe. Avec une moyenne de 2,81 et un taux d’arrêts de ,899 en sept rencontres, les chiffres tendent pourtant à laisser croire que le gardien de 33 ans ne connaît pas le départ espéré depuis le mois de janvier.

On pourrait aussi faire remarquer qu’un Price sous la barre des ,900, ce n’est pas arrivé souvent en 14 ans, et on aurait raison ; c’est, en effet, seulement la quatrième fois de sa carrière qu’il offre un rendement sous les ,900 après les sept premiers matchs d’un calendrier. Depuis 2007-2008, Price n’a jamais été un gardien de moins de ,900 au terme d’une saison.

Mais il ne voit pas les choses de cette façon. « Je pense que j’ai très bien joué depuis le début de la saison, a-t-il fait savoir par visioconférence, mardi midi. Je ne suis jamais satisfait. Mais l’équipe joue bien, on récolte des points, alors je suis heureux. »

Ces questions, Price, qui en a vu d’autres, commence à y être habitué. Ce qui est moins habituel dans son cas, par contre, c’est de jeter un coup d’œil au classement des gardiens, dans la colonne du taux d’arrêts, et de voir que son nom est loin derrière des noms un peu moins prestigieux, tels que Kuemper, Ullmark ou Talbot…

« Ce n’est pas que c’est difficile de s’ajuster à ce nouveau rythme, à ce nouveau calendrier, a-t-il ajouté. Ce n’est pas difficile parce que Jake joue très bien. Ça me permet de prendre un peu plus de temps pour corriger des choses lors des entraînements. »

Dans le récit qui nous concerne, Jake, c’est bien sûr Jake Allen, le gardien réserviste acquis des Blues de St. Louis en septembre, qui a ensuite accepté au mois d’octobre une prolongation de contrat bonne pour deux saisons.

Le joueur de 30 ans a déjà pris part à cinq matchs cette saison, et si ce rythme persiste, ça va ressembler à une répartition des tâches à peu près égale devant le filet, un scénario qui aurait jadis été impensable pour une équipe employant Price, qui est habitué à se charger du travail presque à lui tout seul, en des temps plus normaux.

« Ça s’en vient »

Mais nous ne sommes pas en des temps normaux, n’est-ce pas, et à ce sujet, Claude Julien se garde bien de dévoiler son jeu dans les moindres détails.

« Ce serait facile de donner plus de matchs à Carey, mais on a un plan, où l’on croit que c’est important pour le bien de l’équipe de bien répartir le travail entre les deux », a répondu l’entraîneur-chef.

« N’importe quel gardien vous le dira : plus il joue, et plus il peut retrouver son rythme. Ça, ça s’en vient. Après la semaine prochaine, on a une semaine de congé, le calendrier sera ensuite assez chargé, et ce sont des choses qui vont tomber en place. On va être contents d’avoir deux gardiens frais et dispos.

« C’est sûr que les gardiens, les deux, il y a des petites choses ici et là où ça pourrait être un peu mieux, c’est plus ou moins à cause du calendrier. Ils n’ont pas eu l’occasion de trouver un rythme, mais ça s’en vient. »

Dans le cas de Jake Allen, le rythme semble déjà trouvé, si l’on peut dire ; avec sa fiche de 4-1-0 et des chiffres beaucoup plus solides que ceux de Price en ce moment, notamment son taux d’efficacité de ,940, le gardien numéro deux ressemble à un numéro un. Reste à voir si ça va durer.

Il y a aussi que le calendrier, comme l’a fait remarquer Julien, va finir par se corser ; après les six jours sans matchs de la semaine prochaine, le Canadien va se retrouver avec trois semaines de quatre matchs au cours des quatre semaines suivantes.

En attendant, il y a les Maple Leafs de Toronto au Centre Bell mercredi soir. « Une grande rivalité, des matchs auxquels il est toujours plaisant de participer », a ajouté Price, avec le regard confiant de celui qui n’est pas inquiet.

Armia de retour ?

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Joel Armia

Joel Armia, absent depuis le match du 21 janvier face aux Canucks de Vancouver, a repris l’entraînement et était du groupe, mardi à Brossard. Claude Julien n’a pas voulu confirmer s’il allait être de retour en vue du match de ce mercredi au Centre Bell, contre les Maple Leafs de Toronto. L’attaquant finlandais a patiné mardi en compagnie de Jesperi Kotkaniemi et de Tyler Toffoli. Corey Perry a lui aussi participé à l’entraînement avec ce même trio, ce qui laisse présager une décision entre lui et Armia, ce mercredi.

Fleury avec le Rocket

Cale Fleury a hâte que ça commence. Le jeune défenseur, qui avait participé à 41 matchs avec le Canadien la saison dernière, est toujours en attente, cette fois dans la Ligue américaine, avec le Rocket de Laval, après avoir amorcé la saison dans la délégation des réservistes du Canadien. La bonne nouvelle pour Fleury, et pour les autres joueurs du Rocket, c’est que leur saison va enfin pouvoir s’amorcer vendredi, avec un premier match qui est prévu au Centre Bell, face aux Senators de Belleville. Les dirigeants de la Ligue américaine l’ont confirmé en fin de journée mardi. Le jeune défenseur a bien hâte de pouvoir sauter sur la glace en situation de match. « Pour mon développement en ce moment, la chose la plus importante est de jouer, a-t-il expliqué mardi par visioconférence. On ne peut pas remplacer les situations de matchs par des entraînements. » Fleury, 22 ans, a récolté un but lors de son passage chez le Canadien la saison dernière. En 14 matchs chez le Rocket en 2019-2020, il a obtenu deux buts et trois aides.