C’est une histoire de repêchage. Avec de nombreux tentacules, des joueurs surévalués, des joueurs sous-estimés, des résultats étonnants, et elle touche justement les adversaires du Canadien jeudi soir au Centre Bell, les Flames de Calgary…

Les Flames ont frappé un grand coup ce 25 juin 2015 à Sunrise, en Floride. Ils ont cédé aux Bruins de Boston leur choix de première ronde, et deux choix de deuxième ronde, pour obtenir Dougie Hamilton, 22 ans, une vedette montante des Bruins en défense avec 42 points la saison précédente.

Les Flames viennent de connaitre une saison étonnante sous Bob Hartley, ils ont atteint les séries contre toute attente et éliminé les Canucks en première ronde.

Hamilton se joint à une défense déjà aguerrie, constituée de Mark Giordano, T.J. Brodie, Kris Russell et Dennis Wideman.

Sans surprise, Connor McDavid est le premier joueur repêché, suivi de Jack Eichel. Un premier défenseur, Noah Hanifin, est repêché au quatrième rang par les Hurricanes de la Caroline. Hanifin mesure 6 pieds 3 pouces, il est mobile, il vient d’amasser 23 points en 37 matchs à Boston College alors qu’il avait seulement 17 ans pour entamer sa saison collégiale.

Il y a de brillants défenseurs disponibles, comme Ivan Provorov, Zach Werenski et Thomas Chabot, mais Hanifin fait l’unanimité.

Les Flames ont cédé leurs meilleurs choix pour obtenir Hamilton, mais ils possèdent au moins un choix de fin de deuxième ronde en réserve, au 56e rang, acquis à la date limite des échanges pour leur attaquant Sven Baertschi.

Les recruteurs des Flames optent pour un défenseur droitier suédois plutôt méconnu, Rasmus Andersson, venu jouer chez les Colts de Barrie au cours de l’hiver. Andersson a connu une bonne saison offensive chez les Colts avec 64 points en 67 matchs, mais pas assez pour augmenter sa cote au point d’être repêché le premier soir.

Au lendemain du repêchage, on parle encore abondamment de Dougie Hamilton, évidemment, un peu d’Andersson, mais aussi d’un autre défenseur repêché par les Flames sept rangs après Andersson, Oliver Kylington.

Celui-ci était un candidat potentiel dans le top 5 à l’aube de la saison, mais sa cote a chuté au cours de l’hiver. Voyant qu’il était toujours disponible au 60e rang, Calgary a cédé deux choix de troisième ronde pour s’avancer de 23 rangs.

Hanifin a accédé à la LNH à 18 ans. Hamilton n’a pas eu l’impact souhaité à Calgary. Les Flames ont même raté les séries au printemps 2016.

Le 23 juin 2018, après une autre exclusion des séries éliminatoires, Dougie Hamilton, Micheal Ferland et l’espoir Adam Fox sont échangés aux Hurricanes de la Caroline en retour de Noah Hanifin et Elias Lindholm. Hanifin, 21 ans, vient de connaitre des saisons de 29 et 32 points en Caroline, mais son rendement défensif laisse encore à désirer.

Au moment de la transaction, Andersson, 22 ans, vient de compléter une deuxième saison dans la Ligue américaine. Il y offre un rendement intéressant, mais il n’est pas encore considéré parmi les trois meilleurs espoirs de l’organisation selon une majorité d’experts. Kylington, coéquipier d’Andersson au sein du club-école, le devance sur certaines listes.

Trois ans plus tard, les Flames de Calgary sont en visite au Centre Bell. Ils affrontent le Canadien jeudi soir.

Noah Hanifin ne s’est pas développé comme prévu, mais il occupe néanmoins un poste au sein de la deuxième paire avec Chris Tanev.

Kylington a disputé presque toute la saison avec les Flames l’an dernier, avec des résultats mitigés, de sorte qu’il bascule entre le poste de septième défenseur et l’escouade volante depuis le début de la saison.

Le nouveau pilier en défense s’appelle Rasmus Andersson. Il a vécu sa grande éclosion en séries cet été. Il est encore meilleur en ce début de saison.

Il est le seul défenseur employé en première vague de supériorité numérique. Giordano, gagnant du trophée Norris il y a deux ans, doit se contenter de la deuxième vague.

Andersson joue en moyenne 21:23 à la droite de Giordano au sein de la première paire. Ce dernier joue en moyenne 23 secondes de plus par match. Andersson a quatre points en cinq matchs depuis le début de la saison, un de plus que Giordano.

Surveillez bien le numéro 4 des Flames jeudi soir en défense. On peut difficilement le rater. Il est construit comme une armoire à glace et possède une fluidité impressionnante pour un défenseur de son gabarit. Et il prouve, une fois de plus, que rien ne sert de courir, suffit de partir à point…

À lire

1- Avec l’aide des lecteurs, Alexandre Pratt s’attaque à la délicate tâche de franciser les expressions anglophones sportives difficiles à traduire.

2- Les Flames de Calgary possèdent l’un des meilleurs taux de succès en supériorité numérique. Guillaume Lefrançois nous explique les défis qui attendent le Canadien jeudi soir.

3- Avec l’absence de spectateurs, l’avantage de jouer à domicile existe-t-il encore ? Guillaume Lefrançois explique.