Dans un monde idéal, Phillip Danault passerait le reste de sa carrière à Montréal. C’est d’ailleurs ce que Marc Bergevin souhaiterait.

Selon ce qui nous a été permis d’apprendre, Danault est le deuxième vétéran du CH à avoir reçu une offre de contrat en septembre, après Jeff Petry, avant Brendan Gallagher.

Le Canadien lui aurait offert 30 millions, soit un contrat de six ans, à un salaire annuel de cinq millions. L’offre aurait été refusée par le clan Danault.

Petry venait de recevoir une offre de quatre ans à 6,25 millions par saison, soit 25 millions. Après avoir essuyé le refus des agents de Danault, ils ont offert un autre contrat de six ans, cette fois à Brendan Gallagher, le meilleur buteur du club ces dernières années, pour 6,5 millions annuellement.

Chez le Canadien, on aurait été déçu de ne pas recevoir de contre-offre de la part du clan Danault. D’après nos informations, le DG du Canadien aurait même été prêt à allonger quelques centaines de milliers de dollars supplémentaires par année afin de satisfaire son joueur de centre.

Le représentant de Danault, l’ancien gardien Stéphane Fiset, de la firme de Don Meehan, nous a poliment répondu qu’il ne pouvait commenter le dossier publiquement.

Non seulement Danault est-il devenu un centre essentiel au Canadien, mais Marc Bergevin a un attachement sentimental envers lui. Il était dans l’organisation des Blackhawks de Chicago lorsque ceux-ci ont repêché le Québécois en fin de première ronde en 2011.

Bergevin a transigé pour l’obtenir quelques années plus tard, dans l’un des plus brillants échanges de sa carrière : il a obtenu Danault et un choix de deuxième ronde, devenu Alexander Romanov, en retour de deux joueurs de location, Dale Weise et Tomas Fleischmann.

Danault est l’attaquant le plus utilisé du Canadien depuis deux ans. Il affronte les meilleurs trios adverses et forme avec Tomas Tatar et Brendan Gallagher l’un des meilleurs trios de la Ligue à égalité numérique.

Nathan MacKinnon, de l’Avalanche, lui a fait un compliment de taille récemment lors de son passage dans une baladodiffusion. « C’est probablement le gars que j’aime le moins affronter. J’espère qu’il pourrait gagner le trophée Selke (remis à l’attaquant défensif par excellence). Il le mérite. Il est sur mon dos chaque fois que j’affronte le Canadien, à Denver ou à Montréal. C’est vraiment un joueur sous-estimé. Il n’est pas seulement bon contre moi, mais contre tout le monde. »

Danault exerce aussi un leadership important chez le Canadien. La semaine dernière, il a aidé les jeunes centres de l’équipe à s’améliorer lors des mises en jeu.

Avec le gel du plafond lors des prochaines années, on comprend la direction de l’équipe de ne pas distribuer les millions par la fenêtre. Il doit aussi s’en garder un peu dans son bas de laine pour payer éventuellement Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi.

À cinq millions annuellement, il toucherait un salaire semblable à celui de Jean-Gabriel Pageau et Jonathan Marchessault. À 5,3 millions, il se rapprocherait de Mika Zibanejad, Jaden Schwartz et Max Domi. Ce dernier surfe encore sur sa saison de 72 points d'il y a deux ans.

D’après nos informations, Danault est heureux à Montréal et tient à poursuivre sa carrière avec le Canadien. L’écart ne serait pas si important entre les deux parties, quoiqu’il semble y avoir certaines nuances à éclaircir sur la durée du contrat. Certains parlent d’une entente de cinq ans, d’autres de six saisons.

Le rôle défensif attribué à Danault ne constituerait plus un obstacle dans ce dossier.

« J’ai vu mon rôle changer en séries, mais avec ce que j’ai prouvé dans les dernières années, mon rôle ne devrait pas changer à Montréal, avait-il déclaré en août lors de son interview de fin de saison. J’ai prouvé que je pouvais produire défensivement et offensivement. Je ne sais pas si je veux me limiter à un rôle juste défensif. »

Danault aurait mis de l’eau dans son vin depuis. « Il a fait ses déclarations avant les acquisitions (de Toffoli et Anderson), chuchote une source proche du dossier. Il est très heureux de pouvoir rester avec Tatar et Gallagher avec l’arrivée des nouveaux joueurs. »

Danault en est à la dernière année d’un contrat de trois ans, évalué à trois millions par saison. Il aura droit à l’autonomie complète à la conclusion de la saison.

Comme l’impression que ce dossier pourrait se régler en un coup de téléphone…

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1- Simon-Olivier Lorange a raison d’affirmer, dans son analyse du match de jeudi, que la blessure de Joel Armia a terni la belle victoire du Canadien.

2- Serge Savard aime beaucoup l’équipe actuelle du Canadien et l’ancien DG du Canadien adore l’échange de Josh Anderson.

3- Une légende du baseball, Hank Aaron, vient de nous quitter.