Le chemin menant à la saison 2020-2021 a été rocambolesque, mais nous y voilà enfin. À quelques jours du lancement des hostilités, les dossiers chauds et les psychodrames ne manquent pas. Coup d’œil sur 10 histoires à suivre dans la LNH au cours des prochains mois.

Apparence de relève de la garde à Boston

On ne fera pas tout un plat du départ d’un joueur de 43 ans. Mais la décision des Bruins de ne pas retenir Zdeno Chara laisse peut-être présager d’autres changements à venir. On n’a pas réussi à retenir Torey Krug et il n’a pas été remplacé. David Krejci entame la dernière année de son contrat. Tuukka Rask aussi. À la suite d’interventions chirurgicales, Brad Marchand et David Pastrnak rateront le début de la saison. Les succès des dernières années ont freiné les changements draconiens à Boston. Un faux départ changerait-il la donne ?

Le sourire de Jack Eichel

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Le capitaine des Sabres Jack Eichel

Chaque saison semble destinée à être celle des Sabres… avant de se transformer en déception. L’arrivée de Taylor Hall conjurera-t-elle le mauvais sort ? Ce n’est pas un grand mystère : on a offert un pont d’or à l’ailier gauche pour donner le sourire à Jack Eichel. On a aussi renforcé la ligne de centre en acquérant Eric Staal et Cody Eakin, ce qui donne à l’attaque une allure très potable. Or, en défense, le jeune surdoué Rasmus Dahlin n’est pas superbement entouré, et c’est hasardeux devant le filet. On dit d’Eichel qu’il est las de voir son équipe rater son coup, et des rumeurs lui ont prêté l’intention de vouloir aller jouer ailleurs. Une telle demande de sa part serait catastrophique pour l’organisation. La saison sera déterminante à Buffalo.

Pas d’amour à Columbus

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L’attaquant québécois Pierre-Luc Dubois

On n’a pas vu plus malheureux multimillionnaire depuis les Lavigueur. Après que Pierre-Luc Dubois eut signé une entente de deux ans qui lui rapportera un total de 10 millions, ni lui, ni son DG, ni son entraîneur n’ont semblé particulièrement emballés par la tournure des évènements, au point où une transaction impliquant le Québécois semble probable. Si ce scénario se concrétisait, il s’agirait de la troisième vedette en deux ans, après Artemi Panarin et Sergei Bobrovsky, à quitter l’Ohio dans la tourmente. Derrière Dubois, on a des attentes énormes envers Max Domi, dont on ignore par contre s’il donnera aux Jackets la version explosive et créative de lui-même de 2018-2019, ou celle du joueur marabout et démotivé de 2019-2020.

Les tuiles de Chicago

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Patrick Kane

Kirby Dach et Alexander Nylander rateront l’essentiel du calendrier, si ce n’est la totalité. Jonathan Toews est victime d’épuisement et on ne sait pas quand il reviendra. À l’âge vénérable de 37 ans, Duncan Keith ne pourra pas éternellement passer 24 minutes et plus sur la glace chaque soir. Et le gardien partant s’appelle Malcolm Subban. Si la saison tombe rapidement à l’eau, Patrick Kane tiendra-t-il à rester fidèle à l’équipe qui l’a repêché ? L’Américain de 32 ans est encore un joueur dominant, mais pour combien de temps ? Bonne chance, toutefois, pour trouver preneur pour son contrat qui pèsera pour 10,5 millions sur la masse salariale jusqu’en 2022-2023. L’hiver s’annonce long dans la ville des vents.

Les Stars et les miracles

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le gardien des Stars Anton Khudobin sera-t-il aussi dominant cette saison qu’il l’a été durant la dernière campagne ?

Les Stars de Dallas ont créé quelque chose de magique l’automne dernier en atteignant la finale de la Coupe Stanley. Le charme pourrait toutefois se rompre rapidement. Blessés, Tyler Seguin et Ben Bishop rateront la majorité de la campagne. Jamie Benn, Alexander Radulov et Joe Pavelski ont racheté une saison difficile avec des séries inspirées, mais à 31, 34 et 36 ans, leurs meilleures années sont derrière eux. Le top 4 de la défense demeure la grande force du club, mais cela suffira-t-il à garder la flamme en vie ? Pour les aider, il faudra que le bon vieux Anton Khudobin, qu’on vient de récompenser avec un nouveau contrat de trois ans, sorte quelques miracles additionnels de sa besace. En souhaitant qu’il lui en reste.

La valeur de Mathew Barzal

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L’attaquant vedette des Islanders Mathew Barzal

Ce segment pourrait mal vieillir, car la situation est susceptible de se régler d’un moment à l’autre. Mais Mathew Barzal, grande vedette offensive des Islanders de New York, est toujours sans contrat et ne s’est pas présenté au camp d’entraînement de son club. L’entente de Pierre-Luc Dubois, moins prolifique offensivement, lui donne des munitions pour exiger au moins 6 millions par année sur un contrat à court terme, encore plus sur une entente de plusieurs saisons. Si les deux camps ne parviennent pas à trouver rapidement un accord, les Insulaires amorceraient la campagne avec Brock Nelson et Jean-Gabriel Pageau comme premiers centres. Ce n’est pas si mal, mais pas à la hauteur d’une ligne de centre Barzal-Nelson-Pageau, l’une des plus complètes du circuit.

Leçon de gymnastique à Tampa

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Nikita Kucherov et ses coéquipiers célèbrent leur conquête de la Coupe Stanley, à Edmonton, le 28 septembre dernier.

Prenons les choses pour ce qu’elles sont : après un triomphe en finale de la coupe Stanley, le DG du Lightning, Julien BriseBois, n’a pas eu une saison morte du tonnerre (pardon…). Pour boucler son budget et garder ses jeunes joueurs, il devait effacer de gros salaires des livres, mais de multiples clauses de non-échange l’ont menotté. Résultat des courses : ceux qui sont partis ont représenté des économies modestes, et encore, il a fallu faire des cadeaux pour y arriver. C’est tristement une blessure à long terme à Nikita Kucherov qui a réglé le problème en libérant 9,5 millions de la masse salariale pour toute la saison à venir. Un mal pour un bien : cette équipe est tellement spectaculaire qu’elle sera de nouveau parmi les favorites pour gagner la Coupe Stanley. La gymnastique salariale pour se rendre jusqu’au bout n’est toutefois pas terminée. Un jour ou l’autre, des sacrifices douloureux s’imposeront.

La fin d’un quinquennat à Toronto ?

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Auston Matthews

Auston Matthews, Mitch Marner et William Nylander amorceront leur cinquième saison complète dans la LNH. John Tavares en sera à sa troisième année chez les Maple Leafs. Sans dire que c’est maintenant ou jamais, il faudra bien que ces joueurs à haut profil (et à très haut salaire !) commencent à rapporter des dividendes. La direction des Leafs a fait le choix de miser sa maison sur quatre attaquants et de les entourer de joueurs interchangeables. L’expérience a été bien peu concluante jusqu’ici, avec aucune série remportée depuis l’arrivée des jeunes surdoués. Cette saison sera également la cinquième et dernière du contrat du gardien Frederik Andersen ; même si ce dernier n’a jamais transporté son équipe, il n’y a strictement personne pour prendre la relève. La victoire, sinon un coup de barre ? Le moment semble venu.

On a les droits ! (ou pas)

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Le commissaire de la LNH Gary Bettman

La date n’est entourée dans l’agenda d’aucun amateur de hockey nord-américain, mais la saison 2020-2021 sera la 10e et dernière de l’entente de télédiffusion unissant la LNH à NBC aux États-Unis. Le contrat a rapporté au circuit 200 millions US annuellement, presque rien par rapport aux droits qu’empochent les autres grandes ligues professionnelles. En novembre dernier, le Toronto Star a écrit que le commissaire Gary Bettman visait cette fois une somme de 750 millions par saison, un souhait plus qu’ambitieux sachant à quel point le hockey est encore marginal dans certains marchés. COVID-19 ou pas, la saison qui s’amorce sera l’ultime chance pour Bettman de marteler que sa ligue et son sport sont en santé, et ce, en dépit des cotes d’écoute décevantes des dernières séries éliminatoires.

La pandémie

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Spartacat, la mascotte des Sénateurs d’Ottawa, est muni d’un couvre-visage, alors que le stationnement du Centre Canadian Tire accueille temporairement un centre de tests pour la COVID-19, le 20 septembre dernier.

On a beau en avoir marre d’en parler, elle est encore incontournable. La pandémie de COVID-19 sera LE dossier à suivre. La NFL et la NBA ont toutes deux recensé des infections après la reprise du jeu, quoique la situation semble stable au basketball. Dans la LNH, les séries éliminatoires de l’été dernier, tenues dans des « bulles » fermées, ont été un succès sur le plan de la santé : aucun cas positif ! Cette fois, le pari est différent, avec les équipes qui seront appelées à voyager. Déjà, vendredi, la ligue a annoncé que les Stars devraient retarder leur premier match en raison de huit cas positifs. Et 16 joueurs des Blue Jackets ont raté l’entraînement, vraisemblablement en lien avec le virus. On ignore quel impact concret pourraient avoir ces éclosions – et celles qui suivront probablement – sur la saison, déjà raccourcie et légèrement compressée. Les équipes et les joueurs croisent les doigts. Les amateurs aussi. Il n’y a pas que le hockey dans la vie, loin de là. Mais un duel Canadien-Leafs, ça adoucit (un peu) un couvre-feu…