Logan Mailloux est sur la bonne voie, juge la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL). Le circuit a annoncé mercredi que la suspension de l’espoir du Canadien prendrait fin le 1er janvier.

Dans un communiqué, la Ligue a indiqué qu’elle était « satisfaite que Logan Mailloux ait entrepris les démarches nécessaires » au cours des derniers mois. C’est donc dire que le défenseur de 18 ans aura raté les 26 premiers matchs de la saison des Knights de London.

Mailloux était suspendu « indéfiniment » par l’OHL depuis le début de la saison en raison d’un crime qu’il a commis en novembre 2020 en Suède, alors qu’il jouait pour le SK Lejon.

L’Ontarien, qui avait 17 ans au moment des faits, avait photographié, sans son consentement, sa partenaire sexuelle. Il avait ensuite distribué la photo et révélé l’identité de la jeune femme à ses coéquipiers. La justice suédoise l’avait condamné à une amende de 2000 $.

Au moment de sa suspension, le 2 septembre, le circuit ontarien avait indiqué que le joueur pourrait demander une réintégration à compter du 1er janvier et que la décision d’accepter ou non cette demande serait prise en tenant compte de « la conduite [de Logan Mailloux] depuis son retour au Canada et le traitement approprié, l’aide, le mentorat et l’éducation qu’il aura reçus d’ici là ».

Dans son communiqué de mercredi, l’OHL indique que depuis sa suspension, Mailloux a pris part, avec le soutien des Knights de London, à une thérapie avec une psychologue, la Dre Lindsey Forbes, ainsi qu’à un plan de développement sous la tutelle de Wendy Glover, praticienne du développement des athlètes, conseillère en développement scolaire et personnel, enseignante et membre de l’Association des conseillers scolaires de l’Ontario.

« Le plan de développement personnel du joueur a inclus des réunions hebdomadaires, un processus en vue de l’obtention de certifications et des réflexions sur les concepts explorés », note-t-on.

Le défenseur a suivi des programmes destinés aux athlètes et portant sur le respect, la santé mentale et l’éthique dans le sport, les médias sportifs, la diversité et l’inclusion, la psychologie du sport et la sensibilisation culturelle.

« Après avoir examiné le programme, discuté avec le joueur et Mme Glover et reçu l’engagement du joueur qu’il poursuivrait son programme de développement personnel, la Ligue estime que Logan Mailloux a entrepris les démarches nécessaires », ajoute-t-on.

Contactés par La Presse, les Knights de London ont réagi brièvement par courriel seulement, indiquant que l’équipe avait « travaillé de près avec la Ligue de l’Ontario sur le développement personnel de Logan ». « Nous soutenons la décision de la Ligue et continuerons à travailler avec elle et Logan pour la suite des choses », a-t-elle ajouté.

Elle a par ailleurs indiqué que Mailloux était « indisponible » et ne donnerait pas d’entrevues. Son équipe doit normalement jouer son prochain match le jour de sa réintégration, le 1er janvier, face aux Otters d’Erie.

Le Canadien a pour sa part préféré ne pas réagir à la nouvelle.

Le choix du Tricolore

Le Canadien a fait de Logan Mailloux son choix de premier tour (31e au total) au dernier repêchage, alors que le joueur lui-même avait demandé aux équipes, quelques jours plus tôt, de ne pas le choisir. Sa sélection avait alors fait couler beaucoup d’encre d’un bout à l’autre du Québec.

Marc Bergevin, alors directeur général du CH, avait lu une déclaration écrite le soir du repêchage, affirmant que l’équipe prenait « l’engagement d’accompagner Logan dans son cheminement, de lui fournir les outils pour lui permettre de prendre de la maturité et l’aide nécessaire pour le guider dans sa démarche ».

Le propriétaire du Tricolore, Geoff Molson, s’était quant à lui excusé pour le « grave malaise » suscité par la sélection de Mailloux et avait promis que son organisation jouerait « un rôle » face à l’« enjeu majeur de société » que soulevaient les actes de son nouveau joueur.

Quelques jours après le repêchage, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’était dit « très déçu » par le choix du Canadien, qu’il avait d’ailleurs qualifié d’« erreur de jugement ».

Certains commanditaires de longue date du CH avaient même menacé de mettre fin à leur association avec le club.

Plan de sensibilisation

Un peu plus d’un mois plus tard, en septembre, quelques jours après la suspension de Mailloux, la vice-présidente à l’engagement communautaire de l’organisation et directrice générale de la Fondation des Canadiens pour l’enfance, Geneviève Paquette, avait annoncé qu’une somme d’un million de dollars serait investie dans un plan de sensibilisation aux dangers des cyberviolences sexuelles. Celui-ci s’adresserait à la fois au public et aux membres de l’organisation, avait-on indiqué.

Au moment de l’annonce, des formations en matière de respect et de consentement ainsi que sur les dangers de la cyberviolence avaient déjà été commencées auprès de « l’ensemble des employés », y compris les joueurs et le personnel d’encadrement.

Mme Paquette avait aussi indiqué qu’une « initiative de sensibilisation et d’éducation » destinée aux jeunes, principalement ceux du début du secondaire, était en cours d’élaboration.

À ce jour, l’implication réelle du CH auprès du jeune homme est encore nébuleuse. En septembre, le directeur du développement des joueurs, Rob Ramage, avait vanté la « structure » mise en place par les Knights de London et leur propriétaire Mark Hunter. « Faites-moi confiance, [Logan Mailloux] réalise chaque jour ce qu’il a fait », avait assuré Ramage, ajoutant que le défenseur « purgeait sa peine » en étant privé de jouer au hockey tout l’automne.

Rappelons d’ailleurs que le jeune Ontarien n’avait pas été invité au camp des recrues ni au camp d’entraînement du Tricolore.