Le recrutement professionnel est, de l’avis quasi unanime, un rayon où a excellé Marc Bergevin. Paul Byron a été réclamé au ballottage, Phillip Danault a été acquis pour une bouchée de pain, Ilya Kovalchuk ne lui a virtuellement rien coûté… Or, aucun directeur général n’a un taux de succès de 100 %. Coup d’œil sur 10 étoiles filantes de l’ère Bergevin.

Davis Drewiske

Équipe précédente : Kings de Los Angeles

Transaction : acquis le 2 avril 2013 contre un choix de 5tour au repêchage

On commence fort avec un nom qui a sans conteste marqué l’imaginaire collectif. À quelques jours de la date limite des transactions, Bergevin met la main sur un réserviste qu’il « avait à l’œil depuis un moment ». « On a sauté dessus parce que le prix demandé nous convenait », ajoute-t-il. Défenseur à caractère défensif, Drewiske fait bien à ses premiers matchs, mais est rayé de la formation en toute fin de saison et en séries éliminatoires. Le DG lui consent néanmoins un nouveau contrat de deux ans, au bas prix il est vrai, mais l’Américain ne disputera plus un seul match dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

Drayson Bowman

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Drayson Bowman, dans l’uniforme du Canadien de Montréal en novembre 2014

Équipe précédente : Hurricanes de la Caroline

Transaction : embauché comme joueur autonome le 2 octobre 2014

Après avoir disputé 176 matchs en Caroline, Drayson Bowman a dû se chercher du boulot après que le changement d’entraîneur chez les Hurricanes l’eut envoyé au chômage. Le Tricolore lui a donc offert un essai professionnel au camp d’entraînement, et le jeune vétéran a suffisamment bien fait pour saisir sa chance et décrocher un contrat. Dans une entrevue à La Presse, Kirk Muller, qui dirigeait les Canes la saison précédente, a dit de Bowman qu’il avait « une vitesse et des habiletés dignes de la LNH ». À Montréal, l’entraîneur-chef Michel Therrien a offert une lecture… différente. L’attaquant a passé la saison dans la Ligue américaine, et après trois petits matchs avec le grand club, il n’a plus jamais été revu dans la LNH.

John Scott et Victor Bartley

  • John Scott, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 5 avril 2016

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    John Scott, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 5 avril 2016

  • Victor Bartley, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 10 mars 2016

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    Victor Bartley, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 10 mars 2016

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Équipes précédentes : Coyotes de l’Arizona et Predators de Nashville

Transaction : échange à trois équipes, le 15 janvier 2016, qui notamment envoyé Jarred Tinordi à Nashville

John Scott était LA grande vedette du moment dans la LNH. Le dur à cuire, peu doué avec une rondelle sur son bâton, faisait alors l’objet d’une campagne menée par des partisans aux quatre coins du circuit qui, en votant massivement pour lui, l’ont envoyé au match des Étoiles. Deux semaines avant l’évènement, l’ailier est passé des Coyotes au Canadien dans une transaction tripartite, si bien que c’est le Tricolore qu’il a représenté à la classique annuelle ! Sa nouvelle équipe l’a toutefois rétrogradé à la Ligue américaine et ne l’a rappelé que le temps d’un match, en avril, son dernier avant sa retraite. Quant à Bartley, qui traînait un « vrai » CV d’une centaine de matchs avec les Predators de Nashville, sa carrière avec le CH s’est tout de même limitée à 10 matchs. Il a signé un contrat avec le Wild du Minnesota pendant la saison morte, mais n’a plus joué dans la LNH.

Stefan Matteau

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Stefan Matteau en mars 2016

Équipe précédente : Devils du New Jersey

Transaction : acquis le 29 février 2016 contre Devante Smith-Pelly

Il est rare que deux équipes éliminées s’échangent des joueurs à la date limite des transactions. C’est pourtant ce que le Canadien et les Devils du New Jersey ont fait en février 2016. La Presse, à l’époque, parle de « deux joueurs arrivés à la croisée des chemins ». Stefan, fils de Stéphane, n’avait encore d’un choix de premier tour (29e en 2012) que l’étiquette. Sa faible utilisation et sa production famélique au New Jersey trahissaient son statut de joueur de soutien, davantage estimé pour sa robustesse que pour ses mains. Ses 12 matchs avec le Canadien cette saison-là ont été ses seuls à Montréal. Il a toutefois poursuivi sa carrière, passant l’essentiel de son temps dans les ligues mineures. Il évolue aujourd’hui dans l’organisation de l’Avalanche du Colorado.

Mike Brown

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Mike Brown, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, fait face à Nicolas Deslauriers, des Sabres de Buffalo, le 10 mars 2016.

Équipe précédente : Sharks de San Jose

Transaction : réclamé au ballottage le 29 février 2016

En 2016, Marc Bergevin n’a pas caché son jeu à la date limite des transactions. Son équipe se faisait brasser, et il voulait que ça change. Quelques heures avant de mettre la main sur Matteau, il a réclamé l’attaquant Mike Brown au ballottage. L’Américain n’a pas laissé de doute sur son rôle : en 14 matchs, il a asséné 56 mises en échec et il a jeté les gants 3 fois. Par contre, ce n’était pas un hasard si le vétéran dans la jeune trentaine avait été laissé sans protection par les Sharks. L’été venu, le Tricolore ne lui a pas offert de nouveau contrat, et les 29 autres équipes de la ligue non plus. Montréal a donc été son dernier arrêt dans la LNH.

Andreas Martinsen

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Andreas Martinsen, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 25 mars 2017

Équipe précédente : Avalanche du Colorado

Transaction : acquis le 1er mars 2017 contre Sven Andrighetto

À l’approche des séries éliminatoires, en 2017, Bergevin a un objectif évident : ajouter du muscle à son club. C’est ainsi qu’il acquiert, coup sur coup, Dwight King, Steve Ott et Andreas Martinsen. Les trois prises se soldent par autant d’échecs. Les deux premiers sont assez connus, mais on ne peut en dire autant de Martinsen. Dans son numéro du 2 mars, La Presse écrit que le nouveau numéro 37 deviendra le premier Norvégien de l’histoire à jouer pour le CH. Ce sera là son seul exploit. « Je vais apporter une présence physique et essayer d’être un très bon joueur pour les deux derniers trios », dit le principal concerné en entrevue. Va pour la première portion, mais pas pour la deuxième : limité à deux matchs en séries, le séduisant colosse est échangé dès le mois d’octobre suivant.

Jakub Jerabek

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Jakub Jerabek, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 13 janvier 2018

Équipe précédente : Vityaz de Podolsk (KHL)

Transaction : embauché comme joueur autonome le 1er mai 2017

Ce n’est quand même pas la faute de Jakub Jerabek si son arrivée à Montréal a coïncidé avec le départ des quatre premiers défenseurs gauchers de l’organigramme du Tricolore. Complètement inconnu du public nord-américain, ce défenseur offensif au gabarit menu s’est d’abord fait les dents avec le Rocket de Laval, avec un certain succès, avant d’être rappelé par le Canadien. Il n’a pas été pire que l’ensemble de son équipe, mais de toute évidence, son style n’était pas adapté à la LNH. L’expérience a pris fin après 25 matchs, alors que Marc Bergevin l’a envoyé à Washington en échange d’un modeste choix de cinquième tour au repêchage. Il a soulevé la Coupe Stanley quelques semaines plus tard avec les Capitals. Il est retourné dans la Ligue continentale de hockey (KHL) après deux saisons de notre côté de l’Atlantique.

Rinat Valiev et Kerby Rychel

  • Rinat Valiev, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 14 septembre 2018

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    Rinat Valiev, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 14 septembre 2018

  • Kerby Rychel, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 17 septembre 2018

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    Kerby Rychel, dans l’uniforme du Canadien de Montréal, le 17 septembre 2018

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Équipe précédente : Maple Leafs de Toronto

Transaction : acquis tous les deux le 25 février 2018, avec un choix de 2tour, contre Tomas Plekanec et Kyle Baun

Un deux pour un, ici, car ils étaient sur le même avion en direction de Montréal. Alors que la saison 2017-2018 était depuis longtemps classée au rayon des rêves brisés, le CH a fait une fleur à Tomas Plekanec en l’envoyant à Toronto, où il pouvait au moins jouer en séries éliminatoires (insérez ici une blague d’élimination rapide). Dans La Presse de l’époque, le journaliste Jean-François Tremblay a écrit : « Pour certains, le choix de deuxième tour est la pièce centrale de la transaction […]. Cela dit, il ne faut pas non plus négliger les deux joueurs obtenus : l’attaquant Kerby Rychel et le défenseur Rinat Valiev. » Rychel, ex-choix de premier tour, était sur le radar de Marc Bergevin depuis un moment. Et Valiev était, disait-on, victime d’un trop-plein d’espoirs en défense à Toronto. Ils ont disputé respectivement quatre et deux matchs avec le Tricolore avant d’être échangés aux Flames dans deux transactions distinctes. Celle de Valiev a par contre permis de mettre la main sur Brett Kulak.