Trois équipes en arrêt complet jusqu’à Noël. De gros noms qui s’ajoutent à la « liste COVID ». Des matchs reportés. Un premier duel à huis clos. Des équipes qui réduisent la jauge des arénas…

La flambée des cas de COVID-19 dans la LNH s’est poursuivie vendredi. Des joueurs de renom se sont ajoutés à la liste de joueurs en arrêt forcé en raison de la COVID-19 (un rappel : ces joueurs ne sont pas nécessairement tous atteints du virus, mais peuvent être des contacts rapprochés).

Les Maple Leafs de Toronto y ont inscrit les noms des attaquants John Tavares et Alex Kerfoot. À Edmonton, les Oilers ont ajouté le nom de Ryan Nugent-Hopkins, tandis qu’à Washington, les Capitals en ont fait autant avec Nicklas Backstrom.

Pour l’heure, les activités de trois équipes ont été suspendues au moins jusqu’à Noël : les Flames de Calgary, les Panthers de la Floride et l’Avalanche du Colorado.

Dans le cas des Flames, la décision allait de soi, car il reste essentiellement quatre joueurs qui ne sont pas en isolement. « Il nous reste une très bonne équipe pour jouer du trois contre trois ! », a blagué le directeur général des Flames, Brad Treliving, en visioconférence avec les médias de Calgary vendredi.

Mais l’Avalanche a joué jeudi malgré l’absence de cinq joueurs, tous sur la touche en raison de la COVID-19. Parmi eux : le gardien numéro un Darcy Kuemper et l’ultra-spectaculaire défenseur Cale Makar. Dans le camp adverse, les Predators devaient composer avec des absents, surtout des joueurs de soutien, mais leur personnel d’entraîneurs était aussi sur la touche ! Ils ont donc été dirigés par les coachs du club-école.

« Ce n’est pas bon pour le hockey quand il manque cinq ou six gars d’un côté. Ce sera à la ligue de décider si on continue ou si on arrête. Ce n’est pas idéal », a dit Jonathan Drouin, après le match du CH jeudi.

Symptômes légers

Côté santé, ça semble aller, cependant. Le directeur médical des Flames, le DIan Auld, a indiqué que la majorité des joueurs avaient soit de légers symptômes, soit aucun symptôme. Il a révélé que quatre à six joueurs avaient souffert de symptômes « modérés », soit « des frissons, de la fièvre ou de la fatigue », symptômes qui sont partis « en 36 à 48 heures ».

De son côté, Treliving a admis que des membres des familles des joueurs avaient aussi été infectés, sans entrer dans les détails.

Le DAuld a rappelé qu’« avec les autres variants, le risque de transmission sur la patinoire était négligeable. Avec Omicron, on ne connaît pas encore les données ». Le médecin a également précisé que trois des cas de l’équipe étaient du variant Omicron. Il n’a toutefois pas reçu tous les résultats. « Je me dis que s’il y en a trois, il y en a sûrement plus, si ce ne sont pas tous nos cas », a-t-il admis.

Quelle urgence ?

Avant même l’explosion des cas de cette semaine, des joueurs avaient publiquement exprimé des doutes sur leur présence aux Jeux olympiques. Connor McDavid et Alex Pietrangelo, qui ont déjà une place assurée si jamais les joueurs de la LNH vont à Pékin, se sont montrés hésitants. Avant le duel Flyers-Canadien de jeudi, c’était au tour de Sean Couturier, dont la place n’est pas assurée, mais qui fera partie des discussions.

« Pas nécessairement à cause de la COVID, mais avec tout ce qui entoure [les Jeux] », a-t-il dit. Le Néo-Brunswickois a ajouté le boycottage diplomatique du Canada et des États-Unis aux facteurs qui le font hésiter. « Si nous sommes là-bas, à qui on va s’adresser si on a des problèmes ? […] Personnellement, ça me fait peur. »

Bref, le scepticisme est de plus en plus grand quant à la présence de la LNH aux JO, que ce soit en raison des craintes des joueurs ou des matchs reportés qui devront être repris. Les Flames, par exemple, en auront six à reprendre puisqu’ils sont en pause depuis déjà une semaine. Dans le calendrier actuel, des duels sont déjà prévus jusqu’au 29 avril. On devine que la LNH ne voudra pas amorcer de nouveau les séries à la mi-mai…

D’un point de vue logistique, il y a donc des arguments pour que la LNH fasse l’impasse sur les Jeux olympiques. Elle a jusqu’au 10 janvier pour l’annoncer sans pénalité financière. Si ce scénario se confirme, une plage horaire du 3 au 22 février s’ouvrira pour reprogrammer des rencontres.

D’un point de vue sanitaire, un arrêt des activités ne nuirait sans doute pas au ralentissement de la progression de la COVID-19 dans les équipes. « Je suis la situation depuis des mois pour les Flames. Je n’ai jamais vu un tel niveau de transmission », a admis le DAuld.

Et d’un point de vue économique, le match à huis clos de jeudi au Centre Bell a rapporté très exactement zéro dollar à la billetterie. Les Maple Leafs et les Sénateurs peuvent seulement vendre 50 % de leurs billets, tandis que les Canucks et les Jets ont annoncé vendredi qu’ils les imiteraient à compter de la semaine prochaine.

Des intervenants du hockey se demandent donc quelle est l’urgence de la LNH d’aller de l’avant avec des matchs dans le contexte actuel. L’ancien du Canadien Nick Cousins a même posé la question ouvertement sur Twitter jeudi.

On saura assez rapidement si ses doléances seront entendues.