Les joueurs du Canadien doivent être heureux de constater que les Coyotes de l’Arizona existent, et qu’ils font eux aussi partie de la Ligue nationale de hockey.

Parce que si les Coyotes n’existaient pas, c’est le Canadien qui serait le pire club de toute la LNH, même pire que le Kraken de Seattle, pourtant issu de l’expansion.

Mais grâce aux Coyotes, le Canadien peut sauver la face, enfin, un peu, en méritant, pour le moment du moins, le 31e rang du classement général de la LNH, trois points devant la formation de l’Arizona, qui a toutefois deux matchs en main dans cette palpitante course à la médiocrité.

Avec encore 53 matchs à disputer, le Canadien peut déjà penser à 2022-2023, tellement que le site spécialisé Hockey Reference n’est même plus capable de chiffrer les probabilités du club en vue d’une place en séries éliminatoires ; sur le site, la case du Canadien est vide, ce qui équivaut à quelque chose comme 0 %.

« On ne veut pas en arriver à ça, a résumé le gardien Jake Allen après la défaite de 4-1, samedi soir à St. Louis. Parce que ça peut devenir très dangereux quand on se met à perdre comme ça. Les défaites vont arriver, mais ça dépend toujours de la manière ; comment on joue, comment on peut jouer de manière honnête. Si on perd, on perd, mais il faut savoir se battre. »

De mémoire, le Canadien s’est souvent battu cette saison, même dans la défaite, mais la performance de samedi marque peut-être un tournant.

Bien sûr, les 11 noms qui se retrouvent sur la liste des blessés n’aident en rien, mais face aux Blues, il y a eu comme une légère impression d’abandon, ou à tout le moins, il y a eu 60 minutes difficiles où la plupart des joueurs du Canadien ont joué comme s’ils savaient très bien qu’ils n’avaient aucune chance. Charlie Lindgren, le quatrième gardien des Blues cette saison, n’a eu que 23 tirs dirigés vers lui.

Il y a eu beaucoup de défaites ces temps-ci. Il nous faut gagner maintenant afin de changer cette culture et aussi afin de faire tourner le vent.

Jake Allen

Dans l’immédiat, la direction du Canadien va nommer un nouveau directeur général après Noël, et il n’y a aucun doute que les priorités du club vont ensuite passer des bureaux à la glace.

Autrement dit, les décisions par rapport au personnel vont prendre toute la place, et il ne faudrait pas se surprendre que quelques vétérans se retrouvent rapidement sur le marché des transactions ; cette saison, la date limite à cet effet est le 21 mars, et elle a probablement déjà été encerclée sur les calendriers qui sont accrochés dans les bureaux à Brossard et au Centre Bell.

Dans l’immédiat, que reste-t-il, alors ? Déjà pas grand-chose. Il reste peut-être à essayer de limiter les dégâts, et le Canadien peut sans doute tenter de se concentrer à « battre » la marque des 70 points récoltés par le club lors de la saison 2000-2001. Depuis l’expansion de 1967, et excluant les saisons touchées par un conflit de travail, il s’agit de la pire récolte de l’équipe.

Le Canadien accuse aussi un retard dans cette course ; après 29 matchs, la formation de 2000-2001 avait réussi à obtenir neuf victoires. C’est trois de plus que la récolte de la formation actuelle, qui n’a pas gagné depuis le 27 novembre, et qui vient de perdre six matchs de suite.

Dans le département des lunettes roses : le Canadien a obtenu sa dernière victoire à Pittsburgh face aux Penguins, au même endroit où sera présenté son prochain match mardi soir. C’est déjà ça.

Canadien c. Penguins, mardi à 19 h à Pittsburgh