Les Jeux olympiques de Pékin vont commencer dans moins de 60 jours. Et la Ligue nationale de hockey (LNH) a tout juste un mois pour décider si elle sera du rendez-vous ou non.

En septembre, la ligue et l’Association des joueurs (AJLNH) ont conclu une entente avec la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) pour participer aux Jeux d’hiver de 2022 après avoir décidé de ne pas aller en Corée du Sud il y a quatre ans.

Mais il existe une clause d’exclusion bien connue qui donne à la LNH et à l’AJLNH jusqu’au 10 janvier pour se désister si le contexte sanitaire lié à la COVID-19 est jugé « irréaliste ou non sécuritaire » par l’une ou l’autre des deux parties.

La participation aux Jeux olympiques et les prochaines étapes dans la foulée du scandale sexuel chez les Blackhawks de Chicago seront sans aucun doute abordées lors de la réunion annuelle du Bureau des gouverneurs de la LNH, ce jeudi et vendredi à Manalapan, en Floride.

Les propriétaires d’équipes de la ligue ont rarement été enthousiastes vis-à-vis des Jeux – même lorsque les circonstances étaient idéales – en raison des chambardements dans le calendrier, de la possibilité de blessures et d’une foule d’autres motifs.

Les joueurs, cependant, ont été catégoriques quant à leur désir d’aller en Chine. La LNH a participé pour la première fois aux Jeux olympiques en 1998 et y est allée cinq fois de suite avant de faire l’impasse sur ceux de 2018.

Mais en ce qui concerne 2022, rien n’est acquis.

La LNH a été touchée par une hausse des perturbations liées à la COVID-19 au cours du dernier mois, dont le report de cinq parties et une augmentation significative du nombre de joueurs ayant dû respecter les protocoles de la ligue.

Il y a aussi beaucoup d’inconnues au sujet du variant Omicron, et il y a peu de doute que les joueurs de la LNH seront soumis à un confinement strict une fois en Chine.

Par ailleurs, on ne connaît toujours pas de façon définitive les conséquences pour un joueur qui subira un test positif aux Jeux, mais la quarantaine obligatoire pourrait durer jusqu’à trois semaines.

Avec tout ça en tête, le gardien Robin Lehner, des Golden Knights de Vegas, qui était pratiquement assuré d’un poste avec l’équipe de la Suède, est devenu le premier joueur de la LNH à annoncer, plus tôt cette semaine, qu’il ne participerait pas aux Jeux.

« La réalité, c’est que ce qui a été dit au sujet de la façon dont les choses se passeront n’est pas idéal pour ma santé mentale », a écrit Lehner dans une série de gazouillis.

Mon bien-être [doit] passer en premier et le fait d’être confiné et de ne pas savoir ce qui va arriver si on obtient un résultat positif est un [trop] grand risque pour moi. J’espère que les gens comprendront.

Robin Lehner, des Golden Knights de Vegas

Nathan MacKinnon, de l’Avalanche du Colorado, qui, à l’instar de Connor McDavid (Oilers d’Edmonton) et d’Auston Matthews (Maple Leafs de Toronto), n’a pas pu s’éclater sur la scène sportive la plus prestigieuse au monde en 2018, souhaite que la ligue dise finalement oui.

Toutefois, il sait qu’il est difficile de prévoir l’avenir.

« La plupart du temps, j’essaie de rester loin des nouvelles, a-t-il déclaré. C’est beaucoup à digérer. »

Blackhawks

Le Bureau des gouverneurs se réunira également pour la première fois depuis la publication d’un rapport indépendant accablant qui a montré en détail comment des allégations d’agression sexuelle formulées par Kyle Beach, choix de premier tour des Blackhawks de Chicago au repêchage de 2008, contre un ancien entraîneur adjoint de cette équipe avaient été largement ignorées par la direction pendant le parcours des Blackhawks jusqu’à la conquête de la Coupe Stanley en 2010.

Mark Chipman, gouverneur et copropriétaire des Jets de Winnipeg, s’est engagé le mois dernier à user de son influence au sein de la LNH pour « reconnaître qu’il existe des problèmes systémiques qui nécessitent des solutions systémiques ».

Kevin Cheveldayoff, actuel directeur général des Jets, était adjoint chez les Blackhawks à l’époque. Toutefois, le mois dernier, il a dit qu’il « n’était pas conscient » jusqu’à cette année de la gravité des allégations.

L’Association des joueurs a également déclaré qu’elle commanderait un examen indépendant de la réponse du syndicat.