La Centrale de recrutement de la LNH a publié la semaine dernière sa liste préliminaire des meilleurs patineurs nord-américains en vue du prochain repêchage. On y trouve 30 joueurs de la LHJMQ. Du lot, trois d’entre eux sont classés A, c’est-à-dire qu’ils sont pressentis pour être choisis dès le premier tour. La Presse vous les présente.

Tristan Luneau – défenseur - Olympiques de Gatineau

Tristan Luneau a été le premier choix au repêchage de la LHJMQ en 2020. Le défenseur droitier de 6 pi 2 po a récolté 18 points en 31 matchs dès sa première saison avec les Olympiques de Gatineau, laquelle a été écourtée, faut-il le rappeler, en raison de la COVID-19.

À l’issue de la campagne, il a remporté le trophée Raymond-Lagacé, remis à la recrue défensive de l’année dans le circuit Courteau, en plus d’être nommé au sein de l’équipe d’étoiles des recrues. Son entraîneur-chef, Louis Robitaille, ne tarit pas d’éloges à son endroit.

« C’est un jeune homme qui a une maturité incroyable, même s’il a seulement 17 ans, dit-il d’entrée de jeu. C’est un passionné du jeu. Tous les détails auxquels on s’attend d’un joueur, il va les faire. Quand je parle de détails, je parle hors glace aussi. Il prend soin de ce qu’il mange, de sa condition physique, de sa préparation physique et mentale. »

Il a une routine de pro. J’ai rarement vu ça, même dans la Ligue nationale.

Louis Robitaille, entraîneur-chef des Olympiques de Gatineau

Natif de Victoriaville, Luneau a été le capitaine de son équipe M18 AAA – auparavant midget AAA –, les Estacades de Trois-Rivières, à sa dernière saison dans le circuit en 2019-2020. Il a amassé 30 points en 37 matchs cette année-là. À 14 ans, lors des Jeux du Canada, il été le meilleur défenseur de la formation québécoise. Et ce, même s’il jouait avec et contre des joueurs plus vieux que lui.

Convoité par les Badgers du Wisconsin en NCAA l’année de son repêchage, il a finalement opté pour la LHJMQ, au grand bonheur des Olympiques.

L’été dernier, Luneau a dû subir une intervention chirurgicale pour une blessure au bas du corps. Il a été tenu à l’écart pendant quelques mois et a raté les trois premiers matchs de la saison. Il a été blanchi de la feuille de pointage les six rencontres suivantes. Mais il a rapidement retrouvé la touche, amassant 12 points, dont 3 buts, en 13 rencontres. Il est utilisé près de 22 minutes par match en moyenne, selon Sportlogiq.

« Au-delà des points, c’est vraiment de retrouver ses repères, évoque Louis Robitaille. On le sent extrêmement à l’aise malgré le fait qu’il n’a pas eu de camp d’entraînement et qu’il a manqué le début de la saison. »

« Ce que j’aime dans le cas de Luneau, c’est qu’il y a une progression, il veut s’améliorer, ajoute-t-il. Il sait qu’il doit continuer à parfaire son jeu, c’est le fun de travailler avec lui. On voit sa maturité sur la glace, son calme avec la rondelle. Il rend les autres autour de lui meilleurs. »

Les défenseurs mettent toujours un peu plus de temps que les attaquants à s’établir dans la Ligue nationale. Selon Robitaille, Luneau devra continuer à garder les choses simples, ne pas trop essayer de créer de l’attaque.

« Avec son talent, il va être capable de générer de l’attaque. Je pense que c’est un gars extrêmement habile à battre la pression en possession de rondelle, grâce à son patin, son habileté à manier la rondelle, à faire les jeux à haute vitesse. Côté défensif, c’est de prendre de la maturité physique pour gagner ses batailles à un contre un au corps à corps. Il a 17 ans dans une ligue où il y a des jeunes hommes de 19-20 ans. »

Nathan Gaucher – centre - Remparts de Québec

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Nathan Gaucher

À 18 ans, Nathan Gaucher en est à sa troisième saison dans la LHJMQ. Joueur de centre de 6 pi 3 po et 207 lb, il a été le choix de premier tour, au huitième rang, des Remparts de Québec en 2019.

« C’est vraiment tout notre personnel de dépisteurs qui l’adorait beaucoup, y compris Patrick [Roy], qui l’avait vu jouer », se souvient le directeur général adjoint des Remparts, Christian Vermette.

« À ce moment-là, ce qui était impressionnant et ce qui est encore impressionnant de Nathan, c’est vraiment la combinaison de sa grandeur et de ses habiletés, que ce soit avec la rondelle, son coup de patin – qu’il a amélioré beaucoup depuis qu’il est arrivé avec nous. Le travail qu’il a fait au cours des derniers étés a été payant pour lui. Il est un meilleur patineur maintenant. »

Gaucher a marqué 13 buts en 59 matchs à sa première saison dans le circuit. Il en a inscrit un de plus la saison dernière en la moitié moins de matchs (30).

« Il a eu une belle progression. Il a vraiment explosé offensivement. Cette année, il continue dans la même veine. C’est un gars qu’on peut utiliser dans toutes les situations. »

Tu gagnes par un but, tu veux l’avoir sur la glace. Tu perds par un but, tu veux l’avoir sur la glace parce qu’il se débrouille bien défensivement. Il est excellent sur les mises en jeu. Tu as un avantage ou un désavantage numérique, tu le veux sur la glace. Pour nous, c’est un joueur important.

Christian Vermette, directeur général adjoint des Remparts de Québec

Cette saison, selon les données de Sportlogiq, Gaucher est utilisé en moyenne 17 minutes par match dans une équipe qui se classe au quatrième rang général et aspire aux grands honneurs. Il a remporté 59 % de ses mises en jeu jusqu’ici et montre une fiche de 9 buts et 10 passes en 23 matchs ainsi qu’un différentiel de + 8.

« L’équipe qui va le repêcher aura non seulement un joueur de hockey, mais aussi une bonne personne, soutient M. Vermette. C’est un gars qui a son équipe à cœur, du leadership. Avec Nathan, tu ne te trompes pas, tu tombes sur un individu A1. »

Maveric Lamoureux – défenseur - Voltigeurs de Drummondville

PHOTO NHL.COM

Maveric Lamoureux

Sélectionné au 12rang du repêchage de 2020, Maveric Lamoureux est, à 6 pi 7 po, un défenseur que l’on peut aisément qualifier de format géant. Si les joueurs de ce gabarit peuvent parfois manquer de coordination, c’est tout l’inverse dans son cas, de l’avis de son entraîneur Steve Hartley.

« Je trouve qu’au contraire, c’est la fluidité de son jeu qui frappe l’œil pour un recruteur, souligne-t-il. […] Je pense qu’il a le package d’un défenseur prototype aujourd’hui dans la Ligue nationale. »

Pour moi, les gros bonshommes qui sont physiques, capables de patiner, bons avec la rondelle, ça ne court pas les rues. C’est un jeune qui est spécial.

Steve Hartley, entraîneur-chef des Voltigeurs de Drummondville

À sa première saison dans le circuit, l’ancien des Élites de Jonquière a présenté une fiche de 7 points en 24 matchs et un différentiel de +9. Il a accumulé 26 minutes de pénalité. Selon Hartley, c’est quand Lamoureux garde un jeu simple que son côté offensif se manifeste.

« C’est une progression constante, dit-il. L’an passé après Noël, il avait eu une bonne progression, plus il gardait les choses simples et il avait du jeu sur l’avantage numérique. Même chose cette année. »

Justement, cette saison, Lamoureux obtient en moyenne plus de 23 minutes de temps de jeu par match, selon Sportlogiq. Jusqu’à maintenant, il a amassé 10 points en 23 matchs. Ses deux buts ont été inscrits en avantage numérique.

« Dernièrement, son petit côté offensif a peut-être un petit peu plus ressorti. Est-ce que ça va être un défenseur offensif dans la LNH ? Je ne pense pas. Mais je pense qu’il va être très bon défensivement et être capable d’apporter de l’offensive parce qu’il a un très bon tir, un tir pesant pour un jeune de 17 ans. »

La situation actuelle avec Lamoureux rappelle à Hartley celle de Dawson Mercer, qui a évolué avec les Voltigeurs pendant deux saisons et demie. Ce dernier porte maintenant l’uniforme des Devils du New Jersey.

« Il y en a qui pensaient qu’il [Mercer] serait [un attaquant] top 6, d’autres un top 9, relate-t-il. Moi, je pensais que c’était un jeune homme assez intelligent pour se trouver une chaise. C’est la même chose pour Maveric. Il est brillant, [c’est] un étudiant du jeu. Il veut être un joueur de hockey. Peu importe dans quel rôle, il va se trouver une chaise. Je ne suis pas inquiet. »